La pathologie d’une Église apostate (John MacArthur)

Considérez le terrain spirituel qui se perd quand l’Église abandonne l’autorité biblique. Si les Écritures ne parlent pas avec une autorité inerrante et absolue, l’offre de la justification par la grâce au moyen de la foi ne peut être appliquée aux pécheurs désespérés. On ne peut pas invoquer la toute-suffisance de Christ comme sacrifice expiatoire pour les péchés ou encore son règne en tant que tête de l’Église. On ne peut pas se reposer sur la vérité de la glorieuse imputation faite à la croix par Dieu : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.21). Sans ces vérités, nous n’avons aucune garantie que la colère de Dieu a été satisfaite. Aussi ne peut-il y avoir aucune assurance de la foi, aucune espérance du ciel et aucune confiance dans les promesses de Dieu.

Pureté de Dieu polluée par l’homme

D’autre part, abandonner l’autorité des Écritures, ou l’assujettir simplement à l’autorité des hommes, pave délibérément la voie aux fausses doctrines et permet aux faux enseignants de s’infiltrer parmi le peuple de Dieu. En élevant les paroles des hommes faillibles au-dessus de l’inerrance de la Parole de Dieu, on ouvre la porte à la confusion théologique. Cela ne peut qu’engendrer un échange mortel entre l’Évangile de la grâce et un système de justice par les œuvres, centré sur l’effort humain. Cela pollue la pureté de la vérité divine, obscurcissant la doctrine biblique par la superstition, la tradition, des révélations extrabibliques et la tromperie démoniaque.

Apôtres autoproclamés

Ceci décrit en général les nombreux égarements qui ont dominé l’Église catholique romaine avant l’avènement de Luther. Cependant, c’est aussi une description appropriée de l’Église protestante d’aujourd’hui. Si cela vous semble une exagération, considérez le questionnement suivant : quelle différence manifeste y a-t-il entre les indulgences de Tetzel et l’eau sainte ou les morceaux de tissus « bénis » vendus par des charlatans charismatiques à leurs vastes auditoires ? Quelle est la différence entre un pape qui parle ex cathedra et un pasteur qui expose ses propres rêves nocturnes et ses impressions mentales comme des révélations fraîches venant de Dieu ? Et qu’est-ce qui différencie le culte à Marie ou la vénération aux saints du fait qu’aujourd’hui des apôtres autoproclamés visitent les tombes de leurs ancêtres pour « s’immerger » dans l’onction des décédés ?

Influencés par la célébrité

Pires encore, la même corruption généralisée et l’immoralité que l’Église de Rome a déjà essayé de camoufler sont maintenant célébrées et encouragées par plusieurs assemblées protestantes. Loin d’être reconnues pour leur pureté, plusieurs Églises aujourd’hui font leur possible pour embrasser et imiter le dévergondage de la culture séculière. Des pasteurs font l’exégèse de films d’Hollywood au lieu des Écritures. Les réunions de « méga-églises axées sur les non-croyants » ressemblent davantage à un concert rock ou un spectacle burlesque qu’à un culte d’adoration. Des dirigeants d’Églises influencés par la célébrité semblent plus intéressés par le style et le marketing que par ce qui est bibliquement solide et sain. Encore plus scandaleux, il y a même des Églises prétendument évangéliques dont les responsables sont fiers de dire que leur affiliation est ouverte, accueillante et généreusement tolérante, et qu’elles offrent leur soutien à des adultères en série, des fornicateurs endurcis, des homosexuels impénitents, des adorateurs d’idoles immoraux et même à certaines formes de paganisme. Et ils en sont fiers. Lentement, mais sûrement, plusieurs autres assemblées vont vers la même destination. Bien qu’elles ne célèbrent peut-être pas l’immoralité ouvertement, elles ne font rien pour l’extirper du milieu d’elles. Le péché n’y est pas confronté et la discipline d’Église n’est pas pratiquée fidèlement. Avec le temps, la conscience individuelle et collective se refroidit, le péché non confessé devient la norme et on en vient à ne plus faire de différence entre l’Église et le monde.


Cet article est tiré du livre : Un appel à réformer l’Église de John MacArthur