La pauvreté de Jésus-Christ et nos richesses (Ken Mbugua)
« Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus‑Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis. » – 2 Corinthiens 8:9.
Les prédicateurs de la prospérité utilisent ce verset pour proclamer que Christ est mort afin que nous soyons prospères. Pourtant, lorsque vous lisez le contexte de 2 Corinthiens 8 vous découvrez tout de suite qu’il est question de chrétiens qui donnent de leurs biens à d’autres chrétiens. En outre, Paul demandait aux Corinthiens d’imiter le don sacrificiel de chrétiens qui étaient eux-mêmes très pauvres.
Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part (2 Co 8.1,2).
Paul soutient, comme un exemple de piété, les chrétiens pauvres en Macédoine qui continuaient de se sacrifier pour subvenir aux besoins des autres. Puis, au verset 9 du même chapitre, pour faire prévaloir son point de vue, Paul compare leurs actes à l’exemple, beaucoup plus grand, de celui qui s’est sacrifié pour notre bien.
Il est donc totalement erroné de lire ce chapitre et conclure qu’il s’agit de nous enrichir. Au contraire, en nous donnant ici deux exemples à suivre, Dieu nous enseigne par l’apôtre Paul que nous devrions vivre une vie de sacrifice et de générosité. La joie des Macédoniens et de Christ ne provient pas de la richesse, mais de l’amour de Dieu qui les amène à donner de manière sacrificielle pour le bien des autres.
Selon ce verset, à quelles richesses Christ a-t-il renoncé et auxquelles les chrétiens à leur tour doivent-ils renoncer ? Est-ce à une richesse matérielle que Christ a renoncé pour venir nous sauver ? La Bible et la simple logique nous montrent clairement que ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus‑Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes (Ph 2.4-7).
Christ était effectivement pauvre lorsqu’il était sur la terre comme les évangiles nous le montrent à plusieurs reprises (Lu 9.58). Mais, dans le texte ci-dessus, nous voyons que Christ s’est humilié en quittant le ciel, renonçant à sa gloire, ainsi qu’à la communion spirituelle et intime dont il jouissait avec son Père pour venir dans ce monde sous une forme humaine. Ce que Christ a laissé a beaucoup plus de valeur qu’une richesse matérielle. Les richesses que Christ a (temporairement) abandonnées pour notre cause sont des richesses célestes et spirituelles. Et voici les richesses pour lesquelles Christ s’est donné pour nous à la croix : la réconciliation et la communion avec Dieu (Jn 17.24).
Toutefois, dans les siècles à venir, selon Apocalypse 21, il y aura des rues d’or pur dans la nouvelle Jérusalem (v. 21). Est-ce là la motivation d’un chrétien pour vouloir habiter cette ville ? Continuez la lecture et vous verrez dans les versets qui suivent que la gloire du Père et de l’Agneau éclairera le ciel (v. 23). Voilà un sujet de joie beaucoup plus grand pour le chrétien !
Si vous vous demandez à quoi la Bible donne de l’importance, cherchez dans le livre de l’Apocalypse les allusions aux bénédictions matérielles, puis les allusions à la gloire et à l’adoration de Dieu. Le cœur qui aime Dieu soupire après le jour où nous serons dans l’adoration et la contemplation du Seigneur. En ce jour-là, les saints, rassasiés en Dieu, lui offriront une adoration sacrificielle comme les Macédoniens et Jésus-Christ l’ont fait, au lieu de s’inquiéter de ce qu’ils peuvent accumuler maintenant.
Cet article est tiré du livre : La prospérité ? : à la recherche du vrai évangile.