La personne du Saint-Esprit et son rôle (David Cadotte)
En Occident, le Saint-Esprit est souvent le Dieu oublié de la Trinité [1]. Les croyants ont souvent l’impression que l’identité du Saint-Esprit est entourée de mystère. Pourtant, l’un des thèmes centraux du ministère de Jésus auprès de ses disciples a été de leur enseigner au sujet du Saint-Esprit. Jésus a même dit qu’il était avantageux qu’il s’en aille pour qu’un autre consolateur comme lui vienne et poursuive son ministère en eux (Jn 16.7). Cependant, Satan tente d’amener les croyants à négliger le Saint-Esprit et à agir de leur propre force afin d’enlever la puissance nécessaire à l’Église pour faire la différence dans ce monde. Beaucoup ont une conception eiségétique du Saint-Esprit, c’est-à-dire qu’ils imposent leur vision du Saint-Esprit à partir des passages bibliques qui leur conviennent. Ainsi, certaines personnes présentent parfois le Saint-Esprit comme une simple puissance ou une influence de Dieu. À vrai dire, le Saint-Esprit est bien au-delà de tout ce que nous pourrons jamais saisir. La Bible nous indique clairement qu’il s’agit d’une Personne qui possède la totalité de l’essence divine (Mt 28.19 ; 2 Co 3.17). La Parole de Dieu lui attribue une personnalité puisqu’il parle, sonde, témoigne, commande, révèle, lutte et intercède. Il a pour tâche générale de mener les choses à leur accomplissement. On peut voir cela par le rôle qu’il a joué dans la création, mais aussi par celui qu’il possède dans la rédemption. En effet, il conduit le messager qui annonce l’Évangile ; il prépare les cœurs à la Parole de Dieu ; il convainc les hommes du péché et de la véracité des Écritures ; il donne un cœur nouveau ; il scelle les croyants en Christ et les équipe par des dons spirituels afin qu’ils marchent dans la foi et édifient l’Église.
Puisque « la vie chrétienne est une vie dans l’Esprit [2] », il est normal que ce dernier imprègne constamment notre vie. On peut le voir agir de plusieurs manières. Il nous aide dans nos faiblesses (Ro 8.26). Il nous accompagne lorsque nous témoignons (Lu 12.12). Il nous rappelle la Parole de Dieu (Ps 143.10). Il nous donne part à la présence et à la vie de Christ (Ro 8.10). Il nous donne la puissance de mettre à mort nos péchés. Il est « l’élément par lequel la créature entre en communion avec Dieu lui-même, avec le Père et le Fils dans leur beauté et leur félicité [3] ». Il nous montre nos péchés. Il nous remplit de paix et d’espérance (Ro 15.13). Il nous transforme à l’image du Seigneur (2 Co 3.18). Nous pouvons donc constater que notre existence en tant que chrétiens dépend complètement du « Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5). Il en va de même pour l’Église. Sans la présence et l’action du Saint-Esprit dans l’Église, celle-ci n’est plus une vraie Église. Sans l’Esprit de Christ qui œuvre en nous, nous guide, qui vit et aime au travers de nous, nous ne serons jamais en mesure d’être le genre de personnes qui forment son Église. Par la puissance du Saint-Esprit, nous connaissons une communion intime avec Dieu que le monde ne connaît pas. Jésus nous dit que ce témoignage de l’Esprit est la plus grande preuve que Dieu a envoyé le Fils (Jn 17.21-23).
Ces bénédictions qui proviennent du ministère du Saint-Esprit résultent de son travail consistant à faire une demeure adéquate pour Dieu en nous (Jn 14.23). L’Esprit de Dieu est caractérisé par la sainteté. Il vit dans la sainteté et rend saint tout ce qui l’entoure. Ce n’est pas parce que nous sommes saints que le Saint-Esprit habite en nous (1 Co 6.19), mais c’est parce que le Saint-Esprit est en nous que nous sommes saints. Lorsqu’il s’installe en nous, l’Esprit doit premièrement faire un travail de démolition dans notre vie pour y construire un temple pour Dieu. Il doit nous sanctifier pour que nous puissions recevoir ce Dieu saint. Le travail qu’il fait dans nos cœurs forme les prémices de notre sanctification finale lors de la glorification à venir. Le Saint-Esprit nous conduit dans la sainteté. Nous ne sommes plus redevables à la chair pour vivre selon la chair (Ro 8.12). Nous sommes redevables à l’Esprit pour vivre d’une manière qui ne l’attristera pas. L’Esprit nous rappelle que nous sommes des enfants de Dieu et que nous devons faire honneur au nom de notre Père que nous aimons.
Le Saint-Esprit est finalement un esprit d’adoption (Ro 8.15). C’est le Père qui nous adopte, mais le Saint-Esprit vient sceller dans notre cœur l’assurance de notre adoption dès le départ. Il y a dans certaines traditions d’Église des gens qui nous disent que ce n’est pas une bonne chose d’être convaincu de notre statut d’enfant de Dieu. Cette idée ne fait pas honneur à Dieu en tant que père. Dieu désire que nous ayons le réconfort de savoir qu’il est notre Père et que nous sommes donc devenus cohéritiers avec son Fils. Cette assurance doit venir de l’Esprit qui est en nous pour que l’instinct profond de notre âme nous amène à crier à notre Père lorsque nous sommes dans l’épreuve. Notre réconfort est de savoir que lorsque nous crions à lui par l’Esprit de Christ, c’est comme si Christ implorait lui-même le Père.