La perspective biblique centrale : la substitution pénale (John MacArthur)
La seule conception qui rende justice à la plénitude de la révélation biblique de l’Évangile est la substitution pénale. Chacune des thèses résumées ci-dessus contient des bribes de vérité. Il est juste d’affirmer que la mort et la résurrection de Christ ont vaincu la mort et racheté des pécheurs, mais nous devons préciser que la rançon a été payée à Dieu et non à Satan. Il est juste d’affirmer que la mort de Christ a satisfait l’honneur de Dieu, un honneur blessé, mais nous devons nous hâter d’ajouter qu’elle a aussi satisfait la juste colère et la justice de Dieu en offrant un prix suffisant pour le péché.
Par ailleurs, il est vrai que la croix est un merveilleux exemple moral de comportement chrétien, mais nous passons complètement à côté de la vérité si nous ne reconnaissons pas qu’elle est bien plus que cela. Enfin, l’expiation a certes été un exemple de la manière morale dont Dieu gouverne l’univers, mais elle l’est d’une manière encore plus précise que Grotius et les autres l’affirment. Sans le concept de substitution pénale pour soutenir toutes ces illustrations de l’expiation, nous ne rendons pas justice à la pleine révélation biblique d’un Jésus qui se substitue au pécheur pour porter le péché et détourner la colère de Dieu.
Christ a subi notre sanction
Dans sa mort, le Seigneur Jésus-Christ a subi la sanction encourue par nos péchés en souffrant de façon vicariale comme notre substitut. La juste colère que nos péchés provoquaient en Dieu a pleinement atteint le « serviteur souffrant » quand le Père « a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (És 53.6). Le Sauveur, notre Agneau pascal (Jn 1.29 ; 1 Co 5.7 ; Ap 5.12), qui n’a pas connu le péché, a été fait péché pour nous (2 Co 5.21), devenant malédiction pour nous (Ga 3.13), apaisant ainsi la colère du Père contre notre péché (Hé 2.17). Comme ce sacrifice est suffisant et que la provision de la justice de Christ nous est imputée (Ro 4.3-5 ; 5.18,19 ; voir aussi Mt 3.15), nos péchés peuvent valablement être pardonnés (Ro 3.25,26) et nous pouvons être réconciliés avec Dieu (Ro 5.10). Telle est la signification la plus fondamentale de la croix. Elle n’est pas seulement une démonstration de l’amour de Dieu ou un exemple d’éthique chrétienne – bien qu’elle soit aussi cela (Ro 5.8 ; 1 Pi 2.21).
Au plus profond d’elle-même, la croix enseigne que l’innocent et juste Fils de Dieu a porté les péchés de son peuple en étant brisé sous la juste colère du Père, subissant le châtiment à la place des siens et ôtant ainsi leur péché. Celui qui nie la nature de l’œuvre substitutive et de détournement de la colère opérée à la croix – ou qui n’insiste pas suffisamment sur elle – se méprend fondamentalement sur l’Évangile lui-même, Évangile qui est au cœur de la foi chrétienne.
Cet article est tiré du livre : Théologie systématique de John MacArthur.