La prière collective et privée (Paul Washer)

Il existe deux contextes importants de prière, et tous deux sont essentiels à la croissance du chrétien vers la maturité. Le premier est la prière privée ou secrète. Elle comprend le culte personnel, l’action de grâce, la communion et l’expression de toutes sortes de requêtes bibliques. La prière privée est absolument essentielle dans notre étude des Écritures, car nous avons constamment besoin de l’aide de l’Esprit. C’est l’Esprit de Dieu qui nous éclaire pour comprendre les Écritures2 et qui nous fortifie pour leur obéir3. La prière privée et la communion personnelle nous protègent également contre une foi entièrement cérébrale, intellectuelle ou académique plutôt que transformatrice, relationnelle et pratique. Nous devons toujours nous rappeler que le vrai christianisme est plus qu’une vérité faisant autorité et révélée par un livre inspiré, inerrant et infaillible. C’est aussi une relation personnelle, transformatrice et réceptive avec le Dieu qui est révélé par ce livre.

L’importance de la prière publique

Notre vie de prière privée ou secrète doit s’accompagner d’une participation à la vie de prière publique ou collective de l’Église. En ce qui concerne le temple physique de Jérusalem, Jésus a déclaré : « Il est écrit : «Ma maison sera une maison de prière». » À combien plus forte raison cette citation d’Ésaïe peut-elle s’appliquer au temple spirituel du Christ, l’Église ! Le livre des Actes des Apôtres nous apprend que l’Église primitive se consacrait à la prière collective. Luc rapporte : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Ac 2.42).

Dans de nombreuses Églises aujourd’hui, la prière collective souffre de la même négligence que la lecture publique des Écritures. Lorsqu’elle est pratiquée, elle ressemble souvent à guère plus qu’une réunion de conseil de quartier où l’on partage des nouvelles ou même des ragots pendant une longue période, puis la réunion est ajournée avec quelques minutes de prière générale. Il n’est pas rare non plus que la prière collective de l’Église se concentre principalement sur les besoins physiques de l’assemblée, alors que les besoins plus importants du royaume de Dieu, tels qu’ils sont manifestés dans la prière du Seigneur, sont entièrement négligés.

Restaurer la place légitime de la prière collective

Pour restaurer la place légitime de la prière collective ou publique dans l’assemblée locale, les anciens doivent prendre l’initiative. Ils doivent non seulement réserver du temps pour la prière et instruire l’assemblée sur l’importance de la prière, mais aussi enseigner à l’Église comment prier bibliquement et corriger les attitudes et pratiques non bibliques qui apparaîtront dans les réunions de prière collective. Il faut noter que la restauration de la prière à la place qui lui revient dans l’assemblée sera presque impossible tant que les responsables d’Église (surtout en Occident) continueront à promouvoir les réunions d’Église comme des événements qui répondent aux caprices charnels des inconvertis et qui divertissent les immatures. Puisse Dieu susciter des anciens qui, comme les apôtres du premier siècle, déclarent avec une conviction solennelle : « Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole » (Ac 6.4) et amener l’Église à faire de même!


Cet article est tiré du livre : Les moyens de grâce essentiels de Paul Washer