La providence de Dieu sur la terre (John Piper)

Une surprenante proximité

Dieu a beau avoir créé les étoiles (És 40.26), placé chacune d’elles dans la voûte céleste (Ps 8.4) et donné un nom à toutes (Ps 147.4) de sorte qu’il peut les appeler à faire sa volonté (És 40.26), c’est avec la planète Terre et ses habitants qu’il a choisi d’entretenir une surprenante proximité.

« C’est moi qui ai fait la terre », nous dit le Seigneur dans Ésaïe 45.12 et Job 38.4. Il en est le propriétaire et il peut en faire ce qu’il veut. « À l’Éternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent ! » (Ps 24.1.) « Voici, à l’Éternel, ton Dieu, appartiennent […] la terre et tout ce qu’elle renferme » (De 10.14 ; voir aussi Ps 89.11). Ou comme le dit Dieu lui-même : « Toute la terre m’appartient » (Ex 19.5, S21), « le monde est à moi et tout ce qu’il renferme » (Ps 50.12).

La terre existe pour servir les intentions de son créateur

La terre existe donc pour servir les intentions de son créateur et maître, et c’est dans cette optique que Dieu la gouverne. Il la soumet à sa volonté, fait disparaître les montagnes, secoue la terre et l’ouvre par des séismes, le tout à sa guise :

Lui qui déplace les montagnes sans qu’elles ne s’en doutent

Et les renverse en sa colère,

Il fait trembler la terre jusqu’en ses fondations :

Ses colonnes chancellent (Job 9.5,6, BDS).

Il regarde la terre, et elle tremble ;

Il touche les montagnes, et elles sont fumantes (Ps 104.32).

Tu as ébranlé la terre, tu l’as déchirée :

Répare ses brèches, car elle chancelle ! (Ps 60.4.)

Une forme extraordinaire de contrôle

En effet, Dieu peut choisir de laisser de côté sa manière ordinaire de régner sur la terre pour exercer une forme extraordinaire de contrôle. L’épisode de la révolte de Koré nous en donne un bel exemple : lorsque Koré, Dathan et Abiram se sont rebellés contre Moïse, Dieu les a punis en les condamnant à mort, eux et leurs familles. Pour ce faire, il a fendu la terre en deux et celle-ci les a engloutis, leur prenant ainsi la vie :

[Moïse dit :] Si l’Éternel fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez alors que ces gens ont méprisé l’Éternel. Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, la terre qui était sous eux se fendit. La terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, eux et leurs maisons, avec tous les gens de Koré et tous leurs biens (No 16.30-32 ; voir aussi De 11.6).

Pour ses propres objectifs

Rappelons que Dieu a créé la terre pour servir ses propres objectifs, qu’il a un droit de propriété total sur elle et sur ce qu’elle contient, qu’il façonne son relief en continu (puisqu’il « déplace » les montagnes, Job 9.5) et qu’il peut la faire trembler et s’ouvrir. Si nous nous appuyons sur tout cela, nous pouvons conclure que Dieu peut agir sur tous les phénomènes naturels qui se produisent sur la terre pour parvenir à ses fins. Nous verrons plus tard, au chapitre 18, ce que Satan et les hommes peuvent à leur tour faire à la terre.

Pour le moment, j’aimerais simplement souligner que tous les mécanismes naturels de notre monde, les séismes par exemple, sont sous le contrôle de Dieu : s’il peut les créer (et nous savons que c’est le cas), il peut aussi les arrêter. La terre n’est pas autonome. Elle n’a pas de volonté propre[1]. Les phénomènes qu’elle abrite ne se génèrent pas indépendamment de leur créateur, maître et souverain. Dieu est « le Seigneur du ciel et de la terre » (Ac 17.24), il « fait trembler la terre sur elle-même » (Job 9.6, S21) comme il peut la garder inébranlable. La terre bouge ou se tient ferme selon l’ordre de celui « qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté » (Ép 1.11).

Rien ne s’oppose à ses pensées

Il est celui au sujet de qui Job, à la fin de sa tourmente, admettra ceci : « Je reconnais que tu peux tout et que rien ne s’oppose à tes pensées » (Job 46.10). Il est celui qui a affirmé : « Mes arrêts subsisteront et j’exécuterai toute ma volonté » (És 46.10). Tout l’univers est à son service (Ps 119.91). Si donc un séisme détruit une ville, ce sera l’œuvre de Dieu, car il a déclaré : « Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que l’Éternel en soit l’auteur ? » (Am 3.6.) La réponse est bien évidemment non. Si un désastre survient, c’est que Dieu l’a voulu.


[1] Ne lisons-nous pourtant pas dans Actes 12.10 que la porte de fer « s’ouvrit d’elle-même devant eux » ? Pour lire mon interprétation de cette métaphore, voir l’article que j’ai écrit pour Desiring God (en anglais), « The Prison Gates Opened of Their Own Accord—Really? », 25 août 2011, < https://www.desiringgod.org/articles/the-prison-gates-opened-of-their-own-accord-really >.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper