La raison d’être du mystère révélé — Éphésiens 3.10,11 (John MacArthur)
C’est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu, selon le dessein éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur.
Éphésiens 3.10,11
La raison (hina suivi d’un verbe au subjonctif) pour laquelle Dieu a révélé le mystère de l’Église, est que les dominations et les autorités dans les lieux célestes, c’est-à-dire les anges, connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu. Paul désigne aussi les anges par de telles expressions dans Éphésiens 1.21 et Colossiens 1.16. Il utilise aussi des termes semblables pour désigner les anges déchus (Ép 6.12). Dieu a créé l’Église dans le but de manifester sa grande sagesse devant les anges, les saints anges et les anges déchus. Le Nouveau Testament insiste sur l’intérêt des saints anges pour l’Église, mais il est évident que, dans une certaine mesure, les anges déchus voient également ce qui se passe, bien qu’ils n’aient ni le désir ni la capacité de louer Dieu.
Paul continue en expliquant que cela est selon le dessein éternel qu’il [Dieu] a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur. Tout ce que Dieu fait, il le fait avec le but suprême de se glorifier. Comme Paul le dit ailleurs : « il n’y a qu’un seul Dieu et Père, le Dieu de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes » (1 Co 8.6), et : « tout a été créé par lui et pour lui » (Col 1.16).
L’Église n’existe pas simplement pour sauver des âmes, bien que ce soit là une tâche importante et merveilleuse. Comme Paul l’explique ici, la raison d’être suprême de l’Église est de glorifier Dieu en manifestant sa sagesse devant les anges qui peuvent alors louer Dieu davantage. La raison d’être de l’univers est que Dieu soit glorifié, et il le sera vraiment après que tout mal sera conquis et détruit. Mais même maintenant, « les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains » (Ps 19.2). L’Église n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’atteindre une fin, celle de glorifier Dieu. On ne peut vraiment comprendre le drame de la rédemption que lorsqu’on comprend que Dieu est la raison d’être suprême de la création. Les anges ont été créés spécialement pour être consacrés à la pureté et à la louange éternelle de Dieu (Ps 148.2 ; Hé 1.6), et la rédemption des humains déchus multiplie leurs louanges. Les rachetés doivent donc agir de façon à encourager les anges à louer Dieu jusqu’au jour où ils le loueront avec eux (Ap 4.8-11 ; 5.8-14 ; 7.9-12 ; 14.1-3 ; 19.1-8).
Même les anges déchus glorifient Dieu, bien qu’ils n’aient pas l’intention de le faire. Il est vrai que c’est leur refus de le glorifier et la recherche de leur propre gloire qui leur ont valu d’être précipités hors du ciel. Mais Jésus a dit : « je bâtirai mon Église, et […] les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18). Dieu se glorifie dans les anges déchus en faisant continuellement avorter leur intentions rebelles et en montrant la futilité de leurs efforts pour détruire son Église. Sa sainte colère aussi démontre sa gloire, puisqu’elle est une révélation de sa nature (voir Ro 9.12-22).
Les anges ont pu voir la puissance de Dieu dans la création, sa colère au Sinaï et son amour au Calvaire. Mais par-dessus tout, ils voient par l’Église [sa] sagesse infiniment variée. Ils le voient prendre des Juifs et des non-Juifs, des hommes libres et des esclaves, des hommes et des femmes — qui sont tous coupables d’avoir mis à mort le Messie et méritent l’enfer — et en faire, par l’instrument même de cet assassinat, un seul Corps spirituel en Jésus-Christ. Ils le voient briser toute barrière, tout mur de division, et faire tous les croyants un dans une union indissoluble, intime et éternelle avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et avec tous les autres croyants quelle que soient leur situation ou l’époque à laquelle ils vivent. Jésus a dit : « il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (Lu 15.10). Tout pécheur qui se repent et se tourne vers Christ ajoute une autre pierre spirituelle au temple de Dieu, un autre membre à son Corps, et devient un autre pécheur pardonné et purifié, éternellement un avec tous les autres pécheurs pardonnés et purifiés. Non seulement les saints anges s’intéressent-ils au salut des hommes, mais ils regardent constamment la face de Dieu dans les cieux pour voir sa réaction au traitement qu’on fait subir à ses enfants rachetés (Mt 18.10,14), et ils sont prêts à entreprendre une mission en leur faveur.
Lorsque Paul dit aux chrétiennes de Corinthe que pour montrer sa soumission à son mari une femme « doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend », il renforce son commandement en disant qu’il le donne : « à cause des anges » (1 Co 11.10), afin de ne pas offenser leur sens de la soumission et de leur donner avec l’obéissance de l’Église au sujet de l’attitude des hommes et des femmes une autre occasion de louer Dieu. Les anges sont portés à louer Dieu lorsqu’ils voient que dans l’Église la relation voulue de Dieu ne laisse pas place à la perversion des relations humaines provoquée par Satan et par le péché. Après avoir énuméré certains principes pour le choix des anciens de l’Église, Paul écrit : « Je te conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans prévention » (1 Ti 5.21). Les anges se soucient fortement de la discipline qui est nécessaire pour produire dans l’Église une conduite sainte, une vie pure, en plus de dirigeants consacrés (v. 17-25). Après tout, dit l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hé 1.14.) Ils exercent un ministère pour l’Église et veillent sur elle.Dans la classe qu’est l’univers de Dieu, il est l’enseignant, les anges sont les élèves, l’Église est l’illustration, et le sujet du cours est la sagesse infiniment variée de Dieu.
Cet article est tiré du livre : Éphésiens de John MacArthur