La raison pour laquelle la théologie systématique est importante pour la théologie biblique (Michael Lawrence)
Ma découverte de la théologie biblique
Quand j’ai découvert la théologie biblique fidèle, j’ai été époustouflé. Cela a rendu la Bible à nouveau vivante à mes yeux et a mis beaucoup de choses en place pour moi. J’avoue que j’étais tellement pris par la théologie biblique que, pendant un certain temps, je n’avais plus de temps ni d’intérêt pour la théologie systématique. Ce n’est pas que je pensais qu’elle n’était pas nécessaire. Je pensais simplement que je l’avais dépassée pour atteindre quelque chose de meilleur.
Je n’étais pas le seul à penser ainsi. Du champ missionnaire à la scène ecclésiastique postmoderne, de plus en plus de voix se sont jointes à un chœur diversifié qui rejette de plus en plus la théologie systématique en faveur des «récits» de la théologie biblique. Certains ont souligné que lorsque Jésus enseignait, il utilisait des histoires (paraboles) et non des cours de théologie. D’autres ont fait remarquer que lorsque Dieu a décidé de se révéler à travers les Écritures, il ne l’a pas fait sous la forme d’une théologie systématique, mais surtout sous la forme d’un récit. D’autres encore ont suggéré que le langage ne parvient tout simplement pas à transmettre de manière propositionnelle qui est Dieu, mais que les récits des Écritures permettent une communication riche, profonde et à plusieurs niveaux de son caractère. Enfin, plusieurs prétendent que notre époque postmoderne n’aime tout simplement pas la théologie autant qu’elle aime les histoires.
Heureusement, ma propre négligence de la théologie systématique au profit de la théologie biblique a été relativement brève. Je me suis assagi avant d’avoir de gros problèmes dans le ministère. Mais pour ceux d’entre vous qui se posent encore la question, je veux essayer de démontrer qu’aussi bonne que soit la théologie biblique, notre minis- tère dans l’Église locale sera incomplet et appauvri si celle-ci n’est pas accompagnée d’une solide théologie systématique.
Pourquoi la saine doctrine est essentielle ?
Ligon Duncan a énoncé à partir des Écritures six choses pour lesquelles la saine doctrine (fruit de la théologie systématique) est essentielle:
- Jean 17.13-17 déclare que la doctrine sert à la joie et à la croissance.
- Matthieu 28.18-20 déclare que nous faisons des disciples (entre autres) en enseignant la vérité.
- 1 Timothée 1.3-5 déclare que la mauvaise doctrine détruit, mais que la saine doctrine produit l’amour.
- 1 Timothée 1.8-11 déclare que la doctrine ne peut être séparée de l’éthique.
- 1 Timothée 6.2-4 déclare que la doctrine favorise la piété.
- Tite 1.1 déclare que la doctrine est vitale pour la piété.
Plusieurs choses me frappent dans la liste de Duncan. Tout d’abord, remarquez d’où proviennent toutes les citations. Elles proviennent soit des épîtres pastorales (les instructions de Paul aux gens comme vous et moi sur ce que nous devrions faire), soit de la prière de Jésus pour les apôtres ou de ses instructions pour eux sur ce que devrait être leur ministère. J’ignore si c’est le cas pour vous, mais je serais ravi si mon ministère se rapprochait, même de loin, de celui des apôtres. Par conséquent, si Paul et Jésus ont tous deux dit que nous devrions enseigner la doctrine, peu importe que cela nous plaise ou non, ou ce que nous estimons que pensera notre ère postmoderne, il me semble que nous devrions enseigner la doctrine.
Ce que Paul et Jésus disent à propos de la doctrine
Mais je suis également époustouflé par ce que Paul et Jésus disent sur l’utilité de la doctrine, comme le fait remarquer Duncan. La joie. La croissance. La piété. Le discipulat. L’amour. La vie. À peu près tout, apparemment. Ce sont des choses que je suis censé poursuivre dans mon ministère pastoral. Or, la doctrine les favorise toutes, en même temps qu’elle écarte l’immoralité, l’hérésie, la désunion, le découragement et ainsi de suite – les choses qui veulent détruire la joie, la croissance, la piété, etc.
Je vous concède que Duncan n’a pas proposé de versets promettant que la saine doctrine attirerait plus de gens à votre église. Il n’a donné aucune assurance, à partir des Écritures, que la saine doctrine divertirait les gens ou leur permettrait de se sentir mieux dans leur peau ou qu’ils vous apprécieraient davantage en tant que pasteur (bien que j’aie trouvé un passage qui suggère le contraire – 2 Ti 4.3,4). Et, pour autant que je sache, la saine doctrine ne garantit pas de meilleurs programmes, ni des structures de gestion plus efficaces, ni une réponse à l’éternel dilemme qui se pose, savoir s’il vaut mieux avoir un plus grand bâtiment d’église ou un plus grand parc de stationnement. Si vous voulez des réponses à ce genre de questions, vous devrez les chercher ailleurs. La doctrine n’est pas très utile dans un ministère de gestion des foules.
Mais si vous voulez une aide pratique pour promouvoir la piété dans votre Église, encourager l’amour et l’unité, faire des disciples et gran- dir dans la grâce, rien n’est plus pratique qu’une bonne théologie. Se pourrait-il que certains d’entre nous, engagés dans le ministère, aient perdu leur intérêt pour la bonne théologie parce que leur ministère n’est plus véritablement chrétien?
Cet article est tiré du livre : « Guide pratique de théologie biblique » de Michael Lawrence