La relation parfaite (John MacArthur)
Dans Genèse 2.7 est décrite la création de l’homme de façon plus détaillée: «L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante. » Ce verset est essentiel pour notre discussion, car il affirme que Dieu a créé l’homme en premier et d’une manière significativement différente de la femme.
Le passage de Genèse 2.18-23 développe les versets 27 et 28 en y ajoutant quelques détails pertinents. Après avoir placé l’homme dans le jardin d’Éden et lui avoir ordonné de le cultiver et de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (2.15-17), Dieu a dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (v. 18). Il a donc créé Ève pour aider Adam à gouverner un monde sans souillure : « Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme » (v. 21,22).
En rencontrant sa femme, Adam, émerveillé, a déclaré : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme» (v. 23). Aussitôt, Adam l’a reconnue comme sa compagne parfaite. Il ne voyait en elle ni défaut ni imperfection, car son caractère et son attitude étaient purs. Il n’y avait rien à critiquer chez Ève, et il n’y avait pas d’esprit critique chez Adam.
Le chapitre se termine ainsi : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte » (v. 24,25). Ils n’avaient pas honte, car aucune pensée mauvaise, impure ou perverse ne pouvait exister dans leur état parfait.
Puisque l’homme a été créé le premier, il a été placé à la tête de la femme et de la création. Le fait qu’Adam a nommé Ève – un privilège accordé à ceux qui avaient de l’autorité dans l’Ancien Testament – démontrait son autorité sur elle. Mais leur relation originelle était si pure et parfaite que le fait pour lui d’être à sa tête était une manifestation de son amour dévorant pour elle, et la soumission d’Ève envers lui était une manifestation de son amour dévorant pour lui. Aucun égoïsme ni aucune obstination n’entachait leur relation. Chacun vivait pour l’autre dans l’accomplissement parfait de leur raison d’être et sous la provision et les soins parfaits de Dieu.
Raymond C. Ortlund Jr., ancien professeur à la Trinity Evangelical School, explique succinctement le paradoxe de ces deux récits :
Ève était-elle l’égale d’Adam? Oui et non. Elle était son égale spirituelle et était […] « semblable à lui ». Mais elle n’était pas son égale en ce sens qu’elle était son «aide». Dieu n’a pas créé l’homme et la femme de manière indifférenciée, et leurs simples masculinité et féminité déterminent leurs rôles respectifs. Un homme, rien qu’en vertu de sa masculinité, est appelé à diriger pour Dieu. Une femme, rien qu’en vertu de sa féminité, est appelée à aider pour Dieu.
Comment les féministes évangéliques interprètent-ils Genèse 2 pour l’adapter à leurs préjugés ? Plus précisément, comment traitent-ils l’expression «aide semblable à lui»? Aída Besançon Spencer, une ministre ordonnée de l’Église presbytérienne, affirme que le mot hébreu neged, qui pourrait être traduit par « devant » ou « à la vue de », semble suggérer la supériorité ou l’égalité. En revanche, Ortlund, déclare que neged est correctement paraphrasée comme «une aide qui lui correspond», d’où la traduction «semblable». Aída Besançon Spencer a conclu avec audace que «Dieu a créé la femme pour qu’elle soit “devant” Adam ou “visible” pour lui, ce qui symboliserait l’égalité (sinon la supériorité !) à tous égards. Plus encore, quelqu’un pourrait avancer que la femme est l’aide qui règne sur celui qu’elle aide » !
Dieu n’a pas créé Ève pour qu’elle soit supérieure à Adam ni pour qu’elle soit son esclave. Il leur a donné une relation parfaite : l’homme comme chef subvenant volontairement aux besoins de la femme, et elle se soumettant volontairement à lui. Adam voyait Ève comme faisant un avec lui à tous égards ; c’était le dessein de Dieu pour une union parfaitement glorieuse.
Cet article est tiré du livre : « Un dessein divin » de John MacArthur