La rénovation de la porte étroite (John MacArthur)
Il existe beaucoup de gens aujourd’hui qui sont déterminés à renverser la porte étroite des cieux en créant une entrée plus large et aisée dans le royaume éternel de Dieu. De nos jours, l’une des croyances proéminentes, communément appelée « la théologie naturelle », suggère que l’homme a la capacité inhérente de raisonner et de choisir Dieu sans révélation divine ou religion formelle. Prétendument, l’homme est capable de discerner suffisamment à propos de Dieu à partir du monde naturel pour satisfaire aux exigences divines de la foi, sans avoir aucune connaissance des Écritures.
Évidemment, cette théorie est populaire dans notre société post-moderne pluraliste puisqu’elle met les faux systèmes religieux du monde sur un pied d’égalité avec l’Évangile chrétien. De plus, elle attaque l’exclusivité de Christ qui est une notion de plus en plus intolérable dans le monde actuel. Cette théorie a été promue par nul autre que le pape Jean-Paul II.
En décembre 2000, devant une foule de plus de trente mille personnes assemblée sur la place Saint-Pierre, il a déclaré : « L’Évangile nous enseigne que ceux qui vivent selon les béatitudes : les pauvres en esprit, ceux qui ont le cœur pur et ceux qui supportent avec amour les souffrances de la vie, entreront dans le royaume des cieux1. » Nous reconnaissons que les catholiques ont déjà rejeté le salut par la foi seule en Jésus-Christ. Toutefois, le fait d’ouvrir les portes des cieux aussi grandes annule même le système catholique du salut basé sur les œuvres. Si les païens peuvent être sauvés simplement en menant une vie bonne et juste, les sacrements de Rome, ainsi que le pape lui-même, sont absolument inutiles.
Dans son livre Ecumenical Jihad (Le djihad œcuménique), l’auteur Peter Kreeft (aussi un catholique) affirme que les catholiques, les chrétiens, les bouddhistes, les musulmans et même les athées se retrouveront au ciel s’ils ont sincèrement essayé de chercher Dieu. Cependant, le fait le plus étonnant au sujet de ce livre est l’appui de leaders évangéliques tels que J.I. Packer et Charles Colson envers l’absurdité de Kreeft.
Tragiquement, ces croyances divergentes concernant le salut ont réussi à envahir l’Église. En 1997, dans un épisode de son émission télévisée Hour of Power (L’heure de la puissance), le télévangéliste Robert Schuller a interviewé l’évangéliste chrétien de renommée mondiale, Billy Graham. Voici un extrait de leur conversation :
Graham : « Je crois que tous ceux qui aiment Christ ou le connaissent (consciemment ou non) sont membres du corps de Christ. Et je crois que nous ne verrons jamais de grand réveil général qui amènera tout le monde à Christ… L’objectif de Dieu pour notre époque est d’appeler un peuple pour son nom. Et c’est ce que Dieu est en train de faire. Il appelle des gens hors du monde pour son nom. Qu’ils viennent du monde musulman, du monde bouddhiste, du monde chrétien ou du monde non croyant, ils sont membres du corps de Christ parce qu’ils ont été appelés par Dieu. Ils ne connaissent peut-être même pas le nom de Jésus, mais ils savent dans leur cœur qu’ils leur manquent quelque chose dont ils ont besoin. Alors ils se tournent vers la seule lumière qu’ils ont et je crois qu’ils sont sauvés et qu’ils seront avec nous au ciel. »
Schuller : « Si je comprends bien, vous dites qu’il est possible que Jésus-Christ vienne dans le cœur, l’âme et la vie des hommes même si ces derniers sont nés dans les ténèbres et qu’ils n’ont jamais été exposés à la Bible. Est-ce que j’interprète correctement vos paroles ? »
Graham : « Oui, parce que je le crois. J’ai rencontré des membres de tribus dans différents endroits du monde qui n’ont jamais vu de bible ou même entendu parler de la Bible ou de Jésus, mais ils croient pourtant dans leur cœur qu’il y a un dieu et ils essaient de vivre différemment de la communauté qui les entoure. »
Schuller : « C’est fantastique ! Je suis tellement ravi de vous entendre. La miséricorde de Dieu est diversifiée. »
Graham : « Elle l’est sans aucun doute2. »
Concernant cette supposée diversité de la miséricorde de Dieu, Clark Pinnock écrit :
Dans notre approche des autres religions, nous devons commencer par l’appréciation et non par la critique. Seules nos traditions nous en empêchent (pas notre théologie). Portons attention à ce que dit Max Warren : « Nous nous souvenons que Dieu n’a jamais été sans témoins dans quelque nation que ce soit. Lorsque nous approchons un homme ayant une foi qui diffère de la nôtre, nous le ferons dans l’attente de découvrir la manière dont Dieu lui a parlé et les nouvelles connaissances de la grâce et de l’amour de Dieu que nous pouvons tirer de cette rencontre. Notre première tâche lorsque nous rencontrons un autre peuple, une autre culture, une autre religion est d’ôter nos chaussures parce que le lieu sur lequel nous nous tenons est saint. Autrement, nous piétinons le rêve des hommes. Et ce qui est plus grave encore, nous pourrions oublier que Dieu était là avant notre arrivée3. »
Pinnock résume sa vision de l’exclusivité de Christ ainsi : « Dieu le Logos accomplit davantage par la rédemption que par tout ce qui s’est produit au cours du premier siècle en Palestine4. »
Cette perspective sous-tend aussi le livre de Raimon Panikkar The Unknown Christ of Hinduism (Le Christ inconnu de l’hindouisme), un titre plutôt bizarre. Dans ce livre, Panikkar affirme que « l’hindouiste authentique et de bonne foi, tout comme le chrétien authentique et de bonne foi est sauvé par Christ, non par l’hindouisme ou le christianisme en soi, mais par leurs sacrements et, ultimement, par le mysterion présent dans les deux religions5. »
Ainsi de suite… Le nombre de pasteurs et de leaders évangéliques qui croient que l’Évangile du Nouveau Testament est trop étroit semble infini. Plutôt que de prêcher fidèlement la vérité de la Parole de Dieu, ils tentent vainement de trouver une autre porte vers le ciel.
De telles tentatives contredisent ouvertement l’enseignement clair des Écritures. Par conséquent, nous voici maintenant forcés de défendre l’exclusivité de Christ contre les assauts constants qui surgissent de l’intérieur de l’Église. La tendance n’est pas à la baisse, mais elle connaît plutôt une hausse rapide dans notre monde post-moderne où la tolérance domine et où tout un chacun a droit à sa propre vérité. Dans une culture qui rejette la vérité absolue, les chrétiens doivent être capables de répondre à ces attaques concernant l’Évangile.
Cet article est tiré du livre : La Bonne Nouvelle de John MacArthur