La responsabilité de l’être humain (Charles Spurgeon)
Si je n’étais pas venu et que je ne leur aie point parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont aucune excuse de leur péché. (Jean 15.22)
Les juifs rejetèrent Jésus
Le péché par excellence de la nation juive, celui qui mit le comble à la mesure de ses iniquités, fut sans contredit le rejet de Jésus-Christ comme Messie. Les prophètes avaient clairement annoncé la venue du Sauveur, si bien que les vrais Israélites qui attendaient l’accomplissement des oracles divins, comme Siméon et Anne la prophétesse, n’eurent pas plutôt contemplé le petit enfant Jésus qu’ils reconnurent en lui « la consolation d’Israël » et se réjouirent d’avoir vu « le salut de Dieu ». Mais parce que Jésus-Christ ne répondait pas à l’attente de la génération perverse à laquelle il fut envoyé, parce qu’il ne vint pas environné de pompe et revêtu de magnificence, parce qu’il ne s’entoura ni du prestige d’un prince ni des honneurs d’un roi de la terre, les Juifs refusèrent de le recevoir.
Il s’est élevé devant lui comme… un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. (Esaïe 53.2-3).
Les juifs haïrent Jésus
Le péché des Juifs ne s’est pas arrêté là car, non contents de nier le caractère messianique de Jésus, ils lui vouèrent une haine implacable. Altérés de sang, ils le pourchassèrent pendant toute sa vie et leur malice diabolique ne s’assouvit pleinement que lorsque, assis au pied de la croix, ils purent contempler avec une joie féroce les dernières convulsions et la lente agonie de leur Messie crucifié. Bien qu’on puisse lire au-dessus de la croix ces mots remarquables : « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs », ils ne voulurent jamais reconnaître le Fils éternel de Dieu comme leur roi. C’est pourquoi aussi ils le crucifièrent car, dit l’apôtre Paul, « s’ils l’avaient connu, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Corinthiens 2.8).
Tu fais peut-être la même chose
Peut-être vais-je te surprendre, ami lecteur, en te disant que les païens non-juifs répètent quotidiennement le péché des Juifs. Les premiers commettent chaque jour ce que les seconds ne firent qu’une fois. N’y a-t-il pas en effet dans le monde (toi-même peut-être) une foule d’âmes immortelles qui ne tiennent aucun compte du Messie et le méconnaissent ? Peut-être ne prends-tu pas la peine de le rejeter ouvertement car tu croirais te déshonorer en blasphémant son nom. Peut-être même es-tu attaché à la saine doctrine et admets-tu que Jésus est à la fois Fils de Dieu et fils de Marie, mais c’est là tout.
Tu ne tiens aucun compte de ses droits. Tu lui refuses l’honneur qui lui est dû et sembles le juger indigne de ta confiance. Il n’est pas ton Rédempteur. Tu ne soupires pas après sa venue et n’espères pas être sauvé par son sang. Bien plus, comme les Juifs, tu es un meurtrier de Christ car ne sais-tu pas que, méprisant son Évangile, tu crucifies à nouveau le Fils de Dieu et le livres à l’ignominie ?
Oui, chaque fois que tu entends l’annonce de la Parole et la laisses écouler ; chaque fois que ta conscience est atteinte et que tu étouffes sa voix ; chaque fois que tu trembles à l’écoute des menaces de Dieu, mais que tu t’empresses de dire avec Félix : « Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai » (Actes 24.25) ; chaque fois, dis-je, que tu agis ainsi, homme pécheur, tu prends en réalité le marteau et le clou pour déchirer à nouveau la main meurtrie de mon Sauveur et tu rouvres ses plaies sanglantes !
Tu es responsable
Chaque fois que tu outrages Christ dans la personne d’un des siens ; chaque fois que tu insultes ses serviteurs et entraves leur oeuvre ; que tu fais tort à l’Évangile par ton mauvais exemple ou que, par tes railleries, tu détournes une âme de la recherche de la vérité ; chaque fois, dis-je, que tu commets de telles choses, tu trempes autant qu’il dépend de toi dans la grande iniquité et le forfait sans égal qui a attiré sur Israël la malédiction divine, et en punition duquel ce peuple élu a été condamné à errer sur la surface de la terre jusqu’au jour de la glorieuse réapparition du Messie que même le Juif reconnaîtra alors comme roi des Juifs ; de ce Messie qui parut une première fois pour souffrir, mais qui revient pour régner.
Je me propose avec l’aide de Dieu en appliquant notre texte à ta conscience, ami lecteur, de te faire sentir que si tu rejettes Christ, tu commets le même péché et encours la même malédiction que le peuple déicide.
Si je n’étais pas venu et que je ne leur aie point parlé, dit Jésus-Christ, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont aucune excuse de leur péché. (Jean 15.22)
Cet article est tiré du livre : Le choix est devant toi de Charles Spurgeon