Un « besoin de sécurité » (David Powlison)
D’une part, les béhavioristes parlent de « pulsions » et ont tendance à « réduire » leur champ d’intérêt aux similitudes les plus frappantes entre l’humain et l’animal. D’autre part, les humanistes et les existentialistes parlent de « besoins » et tendent à se concentrer sur des objectifs sociaux et existentiels uniques à l’homme. Cependant, la même critique s’applique aux uns et aux autres. Quand un « besoin de sécurité » gouverne ma vie en entier ou en partie, il s’agit en réalité d’un comportement religieux. Plutôt que de servir le Dieu véritable, je sers le dieu du respect et de l’approbation des hommes, que ce soit les miens ou ceux de mon entourage.
Je suis idolâtre. Ce n’est pas « un besoin de sécurité » qui me motive. Je suis d’abord « dominé par une puissante soif de sécurité plutôt que d’être gouverné par Dieu ». Puisque le désir et la crainte constituent des perspectives complémentaires de la motivation humaine, je crains l’homme au lieu de craindre Dieu et de lui faire confiance.
Ainsi, les théories centrées sur les besoins de même que celles centrées sur les pulsions n’incluent jamais la dimension « plutôt que Dieu ». Cependant, cette dimension est toujours encastrée dans la question de la motivation humaine. Ces théories ne parviennent pas à cerner le problème fondamental de l’idolâtrie : les choses qui nous régissent la plupart du temps sont en réalité des désirs immodérés de la chair qui constituent carrément des solutions de rechange au fait de se soumettre aux désirs de l’Esprit.
Bien sûr, nos désirs de sécurité sont à la fois dictés et spontanés. La « foire aux vanités » opère aussi efficacement dans ce domaine qu’elle le fait dans le cas de la faim. Des individus puissants et persuasifs nous séduisent et nous intimident pour susciter tour à tour notre confiance ou notre crainte. En nous reprochant d’avoir mis notre confiance au mauvais endroit et en nous amenant à reconnaître la force des pressions exercées sur nous, les Écritures nous offrent l’alternative libératrice de la connaissance du Seigneur[1].
Cet article est tiré du livre : Les idoles du cœur et la foire aux vanités de David Powlison
[1] Proverbes 29.25 ; Jérémie 17.5-8.