L’adoration dans la Bible

Cet article est tiré du livre : L’Adoration – La priorité absolue de John MacArthur

Le thème de l’adoration est prééminent dans la Bible. Dans la Genèse, nous découvrons que la Chute est survenue lorsqu’Adam a cessé d’adorer Dieu en désobéissant au seul commandement divin qui lui avait été donné. Dans l’Apocalypse, nous apprenons que toute l’histoire humaine culmine dans une communauté d’adoration éternelle en présence du Dieu d’amour. La doctrine de l’adoration est tissée dans la trame même du texte biblique. On la retrouve du commencement dans la Genèse jusqu’à l’achèvement dans l’Apocalypse.

Dans Marc 12, Jésus cite le texte de Deutéronome 6.4,5 et le désigne comme le plus grand commandement : « Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (v. 29,30). En identifiant cet appel à l’adoration comme le plus grand des commandements divins, Jésus affirme catégoriquement que l’adoration est l’ultime priorité universelle.

Exode 20 relate le don des dix commandements par Dieu. Le tout premier d’entre eux appelle à l’adoration et en établit le cadre :

Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car, moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux (Ex 20.2‑5a).

Dans l’Ancien Testament, l’adoration faisait partie intégrante de la vie ; elle devait être une préoccupation continue pour le peuple de Dieu. Par exemple, le Tabernacle a été pensé et mis en place pour rappeler au peuple cette priorité. La description de ses détails couvre sept chapitres entiers (soit 243 versets) dans Exode. Pour vous donner un ordre de grandeur, seuls 31 versets dans Genèse ont été consacrés au récit de la création du monde.

Le Tabernacle a été conçu exclusivement pour l’adoration. C’était l’endroit où Dieu rencontrait son peuple. L’utiliser à d’autres fins était considéré comme le plus grand blasphème. Il n’y avait pas de sièges dans le Tabernacle. Les Israélites n’y entraient pas pour s’asseoir et être servis, et encore moins pour être divertis. Ils s’y rendaient pour adorer Dieu et le servir, lui. S’ils devaient se rencontrer pour autre chose, ils le faisaient ailleurs.

La disposition du camp suggère que l’adoration était essentielle aux autres activités. Le Tabernacle était au centre du camp. Juste à côté se trouvaient les sacrificateurs qui dirigeaient l’adoration. Un peu plus loin, il y avait les Lévites qui s’occupaient du service et encore plus loin, se trouvaient les autres tribus, chacune faisant face au Tabernacle qui trônait au milieu.

Toute l’activité politique, sociale et religieuse en Israël gravitait autour de la loi. La liste des offrandes cérémoniales décrites dans Lévitique 1 – 7 était indispensable à la loi. Elles faisaient partie intégrante du culte. La première offrande sur la liste, l’holocauste, était unique dans le sens où elle était entièrement consumée par le feu, c’est-à-dire totalement offerte à Dieu. Aucune partie n’était laissée aux sacrificateurs ou à celui qui apportait son offrande, alors que c’était le cas pour d’autres offrandes.

Ainsi, l’holocauste était l’illustration la plus significative du culte. D’ailleurs, l’autel sur lequel toutes les offrandes étaient offertes s’appelait l’autel des holocaustes. Dès qu’il est question d’offrandes dans les Écritures, l’holocauste apparaît en tête de liste. Lorsque nous nous approchons de Dieu, nous devons lui exprimer notre adoration en lui offrant tout ce que nous avons. C’est de cette façon imagée que la loi de Dieu enseignait au peuple d’Israël combien l’adoration est une priorité absolue.

La loi de Moïse est très spécifique sur la fabrication des outils employés lors des sacrifices d’adoration. Par exemple, Exode 30.34-36 donne les prescriptions pour le parfum. Celui-ci est un symbole de louange dans la Bible, car son odeur s’élève dans les airs comme une véritable louange à Dieu. Les versets 37 et 38 lancent un avertissement quant au parfum :

Vous ne ferez point pour vous de parfum semblable, dans les mêmes proportions ; vous le regarderez comme saint, et réservé pour l’Éternel. Quiconque en fera de semblable, pour le sentir, sera retranché de son peuple.

En d’autres termes, Dieu a prévenu : « Voici une recette pour un parfum spécial, emblématique de l’adoration. Ce parfum doit être unique et saint. Si quelqu’un ose fabriquer ce parfum pour lui-même simplement pour sentir bon, je le tuerai. »

Manifestement, il existe quelque chose de si unique, de tellement saint dans l’adoration que celle-ci se distingue radicalement de la dimension humaine. Personne ne peut prendre de Dieu ce qu’il a conçu pour sa propre gloire !

Aussi, ce parfum représente bien plus qu’un mélange d’ingrédients inertes. Il nous représente, vous et moi. Nos vies sont destinées à être comme ce parfum – saint, agréable et odorant – montant vers Dieu comme une douce et bonne odeur (voir Ro 12.1 et 2 Co 2.15). Celui qui utilise sa vie autrement que pour l’adoration est coupable d’un péché grave, quelle que soit la noblesse de l’activité. C’est le même péché que celui d’un Israélite qui utilisait à mauvais escient le saint parfum, péché si grave que sous la loi, il méritait la mort.