L’amour de Dieu (Paul Washer)
Nous allons nous tourner vers les Écritures pour répondre à la question qui nous est posée : Qu’est-ce qui a poussé Dieu à nous sauver ? La première réponse que nous allons examiner se trouve dans 1 Jean 4.8. Dans un sens, cette réponse ne devrait pas surprendre le chrétien, mais, dans un autre sens, elle devrait toujours le surprendre et l’étonner : « Dieu est amour. » Dieu a aimé l’humanité déchue parce que Dieu est amour. Cette simple déclaration n’enseigne pas simplement que Dieu aime, bien que cela soit en soi une vérité extraordinaire, mais qu’il est amour – l’amour de Dieu est en réalité bien plus qu’une décision, une disposition ou une œuvre. Il s’agit d’un attribut de Dieu, une partie de son être ou de sa nature même. En raison de qui il est, il se donne librement et de manière désintéressée aux autres pour leur bénéfice ou leur bien. Ainsi, l’amour de Dieu envers les hommes est le résultat de ce qu’il est et n’a rien à voir avec la valeur ou le mérite des objets de son amour. Il n’a pas sauvé les gens grâce à eux, mais en dépit d’eux. L’amour de Dieu jaillit de lui par sa propre vertu et sa propre volonté. Ce n’est pas une vertu ou un mérite – évident ou latent, inhérent ou dérivé – dans le caractère ou les actes de l’homme qui fait jaillir l’amour de lui. La logique est simple : Dieu sauve les hommes mauvais parce qu’il les aime, et il les aime parce qu’il est amour.
Cette vérité de l’amour immérité et inconditionnel de Dieu est merveilleusement illustrée dans Deutéronome, où Dieu explique ce qui a motivé sa décision de choisir Israël. Moïse rappelle au peuple :
Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte (Deutéronome 7.7,8).
Israël demande : « Pourquoi m’as-tu aimé ? » et Dieu répond : « Je t’ai aimé parce que je t’ai aimé. » Ainsi, l’amour de Dieu pour Israël et pour toute l’humanité déchue n’a rien à voir avec ce qu’ils sont ou ce qu’ils ont fait ; il découle uniquement de ce que Dieu est et de ce qu’il a déterminé. Dieu aime les personnes pécheresses et déchues parce qu’il est amour et qu’il a décidé de porter son amour sur elles.
La vérité de l’amour de Dieu en dépit du manque total de mérite de l’humanité déchue est illustrée plus loin dans le livre d’Ézéchiel. Dieu y décrit la nature misérable, voire repoussante, d’Israël – et de nous tous – avant son œuvre rédemptrice dans notre vie :
Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à Jérusalem : « Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan ; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne. À ta naissance, au jour où tu naquis, ton cordon n’a pas été coupé, tu n’as pas été lavée dans l’eau pour être purifiée, tu n’as pas été frottée avec du sel, tu n’as pas été enveloppée dans des langes. Nul n’a porté sur toi un regard de pitié pour te faire une seule de ces choses, par compassion pour toi ; mais tu as été jetée dans les champs, le jour de ta naissance, parce qu’on avait horreur de toi. Je passais près de toi, je t’aperçus baignée dans ton sang, et je te dis : « Vis dans ton sang ! » Je te dis : « Vis dans ton sang ! » (Éz16.3-6.)
Dans ce texte, Dieu décrit le peuple d’Israël – et toute l’humanité déchue – comme un enfant au lignage honteux et à la naissance ignoble : né d’une race ennemie, sale et avorté, abandonné en plein champ et se tortillant dans son propre sang. Même la personne la plus tendre n’aurait pas eu le courage de sauver une créature aussi grotesque dans un état aussi misérable. Néanmoins, Dieu, dans sa riche miséricorde et à cause du grand amour dont il nous a aimés alors que nous étions morts dans nos transgressions, nous a rendus vivants avec Christ.
La gloire de l’Évangile n’est pas que Dieu sauve des créatures dignes dont la beauté attire son amour et le rend incapable de vivre sans elles. La gloire de l’Évangile, c’est que Dieu sauve des pécheurs vils et misérables qui se sont complètement souillés, suscitant le dédain et l’abandon de tous, sauf d’un Dieu qui est amour.
Cet article est tiré du livre : « L’appel de l’Évangile et la conversion authentique » de Paul Washer