L’amour pour Dieu est la première exigence de la loi divine (Octavius Winslow)
La Bible déclare: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement» (Mat 22:37,38). Or, Dieu faisait preuve d’une bonté et d’une sagesse infinies en se présentant lui-même comme l’objet légitime et approprié de l’amour de l’homme. Nous disons une sagesse infinie car, si Dieu avait pris pour objet de l’affection suprême de l’homme quelque chose d’inférieur à lui-même, cela aurait signifié qu’il élevait un objet inférieur à un rang supérieur à la divinité elle-même. En effet, si notre affection, entière et suprême, se fixe sur un objet quelconque, autre que Dieu, cela revient à déifier cet objet, de sorte qu’il prend la place de Dieu, qu’il occupe le trône de Dieu lui-même.
Une satisfaction seulement possible en Dieu
La démarche divine est bonne également, car un objet inférieur de notre amour n’aurait jamais pu satisfaire les désirs et les aspirations d’un esprit immortel. En implantant en l’homme une telle capacité pour le bonheur, et des désirs immortels aussi immenses pour le posséder, Dieu a constitué sa créature de manière telle qu’elle est incapable de trouver une pleine satisfaction si ce n’est dans l’infini lui-même. Dieu n’a jamais voulu que sa créature goûte sa félicité à une autre source que lui-même. Il est donc infiniment bon et sage de Dieu de s’être présenté comme le seul et unique objet de l’amour et de l’adoration suprêmes de ses créatures intelligentes.
Sa sagesse vit qu’il était nécessaire d’avoir un centre d’affection adoratrice et suprême, et un objet unique de culte suprême et spirituel pour les anges et les hommes. Sa bonté vit que ce centre et cet objet devaient être Dieu lui-même, qui est la perfection de l’excellence infinie, la source de l’infini de la bonté. Puisque toutes les sources de la vie se déversent de lui vers l’ensemble de ses créatures, il n’est que juste et raisonnable que tous les fleuves d’amour et d’obéissance de toutes les créatures intelligentes et immortelles retournent vers lui et se centrent en lui. Puisque Dieu est l’être le plus intelligent, sage, glorieux et bienfaisant de l’univers, il est approprié que l’amour premier, prééminent et le plus pur de la créature s’élève vers lui et que celle-ci trouve en lui son repos.
L’amour, une exigence divine
L’amour pour Dieu est donc la grande exigence et le précepte fondamental de la loi divine. Cette exigence s’applique à tous les êtres intelligents, et rien ne peut en libérer la créature. Aucune allégation d’incapacité, attrait d’objets inférieurs, ou opposition d’intérêts rivaux, ne peuvent diminuer l’obligation sous laquelle tout homme se trouve d’aimer son Dieu «de tout son cœur, de toute son âme, et de toute sa pensée». Cette exigence résulte de la relation qui lie la créature et Dieu, son Créateur, son Régisseur moral et son Protecteur. Dieu est en outre le seul à posséder en lui-même l’infini de l’excellence, de la sagesse, de la sainteté, de la majesté et de la grâce.
De plus, cette obligation d’aimer Dieu d’un amour suprême lie la créature sans tenir compte de quelque avantage qui puisse lui échoir en raison de cet amour. Il est des plus vrais que, dans sa bonté, Dieu associe la félicité suprême à l’amour entier, et qu’il menace d’une misère suprême celui qui ne lui accorde pas tout son amour.
Toutefois, indépendamment de toute bénédiction dont bénéficierait la créature en raison de son amour pour Dieu, l’infinie excellence de la nature divine, et la relation éternelle que Dieu a vis-à-vis de l’univers intelligent, rendent irrévocablement obligatoire que toute créature l’aime d’un amour suprême, unique, saint et sans réserve.
Cet article est tiré du livre : Le déclin spirituel et son réveil de Octavius Winslow.