L’amour pour Dieu et pour notre prochain est bon (David Powlison)
Au moment où j’écris ces lignes, trois jours se sont écoulés depuis que Dieu nous a renouvelés, Nan et moi, par les promesses de Deutéronome 32. Une dynamique entièrement différente a animé ces trois jours. Le fait de prendre délibérément à cœur tel ou tel commandement particulier a été pour moi, chaque matin, source de sanctification. Mon compagnon de chaque jour, dans le Saint-Esprit qui œuvre à faire de nous des disciples, était un verset bien connu :
« Le but de cette recommandation, c’est un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère » (1 Ti 1.5).
Paul parle ici du but de tout ministère. Une foi mature et un amour plein de sagesse ; voilà en quoi consiste la sainteté, voilà la sanctification que produit le fait d’être disciple de Christ.
La loi est bonne
Cette transformation du comportement et des motivations est entièrement fondée sur les promesses certaines d’une bénédiction ininterrompue :
« Que la grâce, la miséricorde et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur ! » (1 Ti 1.2.)
Ce qui signifie en fait que Paul est chargé de la « loi » dans le meilleur sens du mot, son sens fondamental. La loi est bonne. La loi morale de Dieu nous parle de la foi et de l’amour. « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur » (Pr 3.5) nous appelle à avoir un cœur pur, une bonne conscience et une foi sincère. « [Considérer] les intérêts des autres » (Ph 2.4) présuppose un amour authentique. Le but profond du ministère de Jésus, qui consiste à œuvrer avec nous pour nous rendre libres, est l’expression même des commandements de Dieu.
La loi exprime véritablement l’amour
La loi morale de Dieu n’est pas seulement le standard que les pécheurs n’arrivent pas à atteindre, elle nous pousse également à avoir besoin d’un Sauveur. Dieu est amour, et sa loi nous révèle à la fois l’image dans laquelle il nous a créés et celle dans laquelle il est en train de nous recréer. La loi exprime véritablement l’amour. Elle n’est pas froide, légaliste, menaçante et impersonnelle. Elle est chaleureuse, humaine, désirable, personnelle. La loi décrit comment fonctionne l’humanité lorsqu’elle a atteint sa plénitude et qu’elle agit librement. Elle nous montre de quelle façon la sagesse perçoit les choses, se comporte, et projette la vision de ce que nous allons devenir sous l’action, douce et ferme à la fois, de la grâce de notre Sauveur. Pourquoi cette loi de Christ s’est-elle avérée si nourrissante pour moi et a-t-elle eu un impact si visible ces trois derniers jours ?
Voici, en partie, le contexte qui peut aider à comprendre de quelle manière ce riche commandement a affecté ma vie. Pour commencer, je ne suis pas du type matinal – et ce n’est pas peu dire. Entre deux de mes personnages littéraires favoris, Stephen Maturin et Jack Aubrey, il y a un contraste que je trouve très amusant : « Lorsque Stephen émergeait de son pesant sommeil, dans une hébétude ébouriffée, il avait les cheveux et les idées en bataille, alors que Jack était déjà entré de plain-pied dans le train-train quotidien de la vie. »
Je me reconnais dans cette hébétude ébouriffée du réveil. Je reconnais également, qu’entre certains de mes amis et moi, il y a une grande différence : je suis lent à émerger le matin, alors qu’eux se lèvent déjà pleins d’entrain et prêts à l’action tous les matins à 5 h 30. Mais Dieu ne me laisse pas dans mon « ébouriffement » du réveil. Ces trois derniers matins, alors que je méditais sur 1 Timothée 1.5, la troupe de mes idées en bataille a fini par se mettre en rang, puis en marche pour affronter résolument la nouvelle journée, portée par un débordement de joie et de détermination.
Aimer délibérément, librement et sincèrement les autres
Paul me demande d’être attentif aux autres parce que je suis attentif à Dieu. Résultat : la sainteté règne dans mes relations avec les autres. La sanctification consiste à aimer délibérément, librement et sincèrement les autres. « Seigneur, aide-moi à m’arrêter, à être attentif, à remarquer, à être à l’écoute, à manifester une estime sincère, à partager ma vie. » Et Dieu m’aide. J’avais cet objectif en tête à chaque fois que j’avais une réunion, une discussion entre collègues dans le couloir, une rencontre de counseling ou une discussion avec Nan à la maison. Les mots de 1 Timothée 1.5 m’ont aidé à bien traiter les autres. Il est facile d’être indifférent, dogmatique, fuyant ou préoccupé.
Toutefois, il y a un peu de sainteté à être heureux de voir quelqu’un, sincère lorsqu’on pose une question, à avoir une écoute attentive, penser vraiment ce qu’on dit, à repousser une proposition avec franchise et de manière constructive. Ces mots de la lettre de Paul ont eu un impact sur ma manière de rédiger sur ce sujet. « Père, aide-moi à écrire d’une manière constructive et qui corresponde aux besoins de ton peuple. Puissent ces lignes être une source de grâce. »
L’amour pour les autres vient d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère
L’amour pour les autres a une source bien définie ; il vient « d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère ». Se soucier d’autrui (sanctification horizontale) provient d’une réorientation de notre cœur vers Dieu (sanctification verticale). Après mûre réflexion, j’ai examiné les trois manières dont ce commandement qualifie cette réorientation vers Dieu :
- Un cœur pur. « Père, fais en sorte que je sois moins divisé par des allégeances, des priorités qui entrent en compétition avec les tiennes, et par des désirs et des angoisses illégitimes. Accorde-moi la grâce de t’aimer avec un cœur plus simple. »
- Une bonne conscience. « Seigneur, règle ma conscience pour que je mesure les choses comme tu les mesures. Rends-la plus sensible et plus diligente. Imprègne-la des objectifs miséricordieux et rédempteurs de Christ. »
- Une foi sincère. « Saint-Esprit, accorde-moi la simplicité, la sincérité et la ténacité. Accorde-moi de me confier en toi dans le besoin, dans la gratitude, dans la joie, dans la dépendance. »
Lorsque nous lui demandons quelque chose selon sa volonté, quoi que ce soit, il nous entend et nous accorde la sanctification.
Cet article est tiré du livre : Qu’est-ce que la sanctification ? de David Powlison