L’art de la mortification du péché (Raymond Ortlund)
Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez (Romain 8.13).
Que dit le verset 13 sur l’art et la manière de mettre nos péchés à
mort ?
La mortification ne connaît pas de répit
La mortification ne connaît pas de répit. Le temps présent du verbe en français indique une action continue dans l’original. Votre désir d’être renouvelé triomphe de celui de rester inchangé, et votre nouvelle mentalité spirituelle (Romains 8.5) fixe l’allure de votre vie tout le long du chemin vers le ciel.
La mortification s’opère « par l’Esprit »
La mortification s’opère « par l’Esprit » et non par l’établissement d’une loi. L’Évangile inclut des conditions : « si… vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. » Mais, au contraire du légalisme, il ajoute les encouragements et les ressources à la condition : « Si, par l’Esprit… » Le Saint-Esprit prend des êtres qui tolèrent le péché et les transforme en combattants qui le mettent à mort. Ces gens-là sont des chrétiens. Ils ont bien sûr leur part à assumer. Le sujet du verbe « faites mourir » est « vous », vous et moi. Sans l’Esprit, nous ne le pouvons pas ; sans nous, l’Esprit ne le fera pas. Il agit au moyen de notre foi, lorsque nous cessons de considérer Dieu avec effroi et commençons à le contempler avec une telle avidité que nous jetons par-dessus bord tout ce qui obscurcit notre vision de sa personne et accueillons avec joie tout ce qui l’éclaire. Notre désir de Dieu ouvre notre cœur au ministère de destruction du péché qu’exerce le Saint-Esprit.
La mortification poursuit la vie
La mortification poursuit la vie, pas une simple amélioration de façade (« … vous vivrez »). Le légaliste cherche toujours à avoir raison car cela lui donne un sentiment de supériorité. Le chrétien, lui, veut toujours être en Christ, parce que c’est la condition pour vivre. Le fait que la mise à mort de nos chers péchés est le moyen de parvenir à la vie n’est-il pas paradoxal ? La vie ne procède pas de la justesse de nos opinions, mais de notre mort.
La mortification est un acte de courage
La mortification est un acte de courage. L’expression même que Paul emploie, « mettre à mort », implique le courage de vivre en communion avec l’Esprit. Vous et moi avons certaines décisions à prendre chaque jour. Si vous êtes en Christ, ne laissez pas le défaitisme vous paralyser : « Je ne peux rien y faire, je suis tellement pécheur. » D’une certaine manière c’est vrai, évidemment. Mais ce n’est de loin pas toute la vérité. Car la Bible déclare aussi : « Nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce » (Jean 1:16) ; «C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir» (Philippiens 2:13) ; «Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous» (1 Corinthiens 16:13).
Qu’est-ce que Dieu est en train de vous dire à ce point de votre cheminement de disciple ? De quelle chose tolérée dans le passé devez-vous maintenant vous débarrasser ? Ne vous êtes-vous pas exposé à la tentation en laissant votre flanc dégarni ? Jésus déclare : « Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vous prenne à l’improviste » (Luc 21:34).
Conclusion
Est-il possible que des chrétiens actuels évitent le piège du confort et d’une vie aisée ? Attention aux excès du boire, du manger, du travail et d’autres drogues de la vie moderne. Attention aux soucis de la vie, au désir de faire bonne impression, aux marchés boursiers, à la politique, etc. « Prenez garde que je ne vous trouve pas dans cet état à mon retour », dit en somme Jésus.
Par la puissance de l’Esprit, les chrétiens sont des gens qui vivent dans l’atmosphère de la grâce, et non dans l’insouciance, les excès et les soucis de la vie. Ils forment une race humaine nouvelle créée par l’Esprit de Dieu. Ce sont des gens normaux conduits immanquablement sur un nouveau sentier de vie : « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8:14). Être ou ne pas être un enfant de Dieu, toute la différence est là, car seul l’enfant de Dieu est conduit au travers de la mortification vers une vie toujours plus abondante. Voulez-vous ouvrir votre cœur à son Esprit là où précisément vous avez tenté de remplir le vide par un pauvre ersatz de Dieu ? Coupez-le et laissez-le mourir ! Qu’une vie nouvelle se forme à cet endroit même dans votre âme.
Cet article est tiré du livre : Qui accusera les élus de Dieu? de Raymond Ortlund