L’avertissement de Dieu envers les responsables d’Église (John Benton)
L‛avertissement de Dieu (Malachie 2:1)
Il est très rare que le niveau spirituel d’un groupe de chrétiens dépasse celui de ses responsables. Cette observation faite sur le terrain devrait faire réfléchir à deux fois (et peut-être faire trembler) tous ceux qui aspirent à une responsabilité dans l’église. La spiritualité des prêtres en Israël se trouvait à un niveau très bas, avec des effets désastreux qui marquaient la nation. C’est pourquoi, à travers son porte-parole, le prophète Malachie, le Seigneur envoie aux prêtres une parole de réprimande et d’avertissement : «Maintenant à vous cet ordre, sacrificateurs !»
Le responsable dans l’église doit être un homme mûr dans la foi.
Un des principaux signes de maturité spirituelle se voit dans la capacité de recevoir des remontrances et des réprimandes. Cette capacité d’assumer ses fautes et de chercher à les corriger est un signe de maturité dans la vie en général.
À une certaine époque, ma femme travaillait dans une école de filles atteintes de handicaps mentaux. Quel endroit ! Bien qu’elle ne l’ait pas su à l’époque, avant qu’on lui propose le poste, tout le personnel avait démissionné l’été précédent. Tel était l’état où en étaient les choses ! Il y eut de nombreux incidents, tant humoristiques que sérieux, et il fallut beaucoup prier pour arriver à gagner un contrôle sur ces jeunes filles.
Une des choses les plus remarquables était l’incapacité de ces jeunes filles à pouvoir supporter la moindre critique. Si on leur indiquait comme fausse la moindre addition dans leur cahier de mathématiques, une explosion de colère se produisait immédiatement. Ou bien la jeune fille en question arrachait la page du cahier pour essayer de faire croire qu’il n’y avait jamais eu d’erreur. Ou encore, dans un accès de rage, elle jetait le cahier par la fenêtre de la classe. Ces filles ne pouvaient absolument pas supporter la moindre critique. Elles étaient émotionnellement immatures.
Notre stabilité en tant que chrétiens
C’est ce genre de choses qui arrive lorsque l’estime de soi et la sécurité affective d’une personne reposent sur ce qu’elle accomplit et ce que les autres pensent d’elle, plutôt que sur la solide fondation de l’amour de Dieu pour elle. Notre stabilité en tant que chrétiens doit reposer sur le fait que, quoi qu’il arrive, nous appartenons au Seigneur. Un responsable chrétien mûr doit pouvoir supporter une réprimande. Notre façon de réagir lorsqu’on nous montre nos fautes indique la profondeur et la réalité de notre relation avec le Seigneur.
Je ne veux pas dire par là que tout chrétien enflé d’orgueil devrait se sentir la liberté d’attaquer verbalement ses responsables et ses pasteurs à la première occasion venue. Jésus dit avec netteté qu’il nous faut exercer une prudence extrême avant de critiquer les autres : «Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car, on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez» (Matthieu 7:1,2).
Je ne dis pas non plus que le responsable chrétien doive devenir la marionnette des membres importants qui s’érigent en critiques, ni l’esclave des opinions des membres de leur église (Galates 1:10). Il rechercherait alors la faveur des hommes au lieu de servir Dieu. Toutefois, personne ne possède l’infaillibilité, et tout le monde peut commettre des erreurs, même graves parfois. Dans de tels cas, l’homme de foi mûr possède le discernement nécessaire pour faire la part du vrai et du faux dans la critique.
Il a aussi l’humilité pour écouter et changer si besoin est.
Répondre positivement à la voix de Dieu à travers une critique constitue la marque d’un bon responsable.
Par manque de temps, les apôtres commençaient à faire un gâchis de la distribution quotidienne de nourriture dans l’église de Jérusalem, et ils répondirent avec maturité à cette situation en nommant les sept «diacres» (Actes 6). Pierre ne faisait pas partie de ceux qui ne font jamais d’erreurs. Lorsque Paul dut le reprendre à cause de sa conduite en présence des judaïsants, il répondit avec maturité (Galates 2).
Paul enseigne clairement à Timothée qu’on ne doit pas critiquer les responsables à la légère. Mais il reconnaît que la critique et la réprimande sont parfois nécessaires et doivent être prises au sérieux : «Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte» (1 Timothée 5:19,20). Les assemblées peuvent être trop promptes à critiquer leurs responsables, et ces derniers trop lents à écouter. Nous avons tous besoin d’un esprit d’amour et d’humilité pour respecter un juste équilibre, et cela en vue de l’avancement de l’œuvre de Dieu.
Cet article est adapté du livre : « Où est l’honneur qui m’est dû ? » de John Benton