Le but de la prédication textuelle (Miguel Núñez)
La prédication textuelle vise à comprendre l’intention de l’auteur original d’un texte biblique et à l’expliquer à la génération actuelle, de sorte qu’elle puisse comprendre la Parole et l’appliquer à sa vie, et ainsi être rendue conforme à l’image de Christ. La méthodologie est simple, mais pas simpliste : on lit, on explique, on applique le texte. Esdras, le scribe de l’époque de Néhémie, a adopté cette approche et constitue un bon exemple pour nous tous : « Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu » (Né 8.8). Notez ces trois phrases importantes : Ils lisaient distinctement, ils en donnaient le sens et les gens comprenaient. Une fois que le prédicateur a lu le texte, s’il est un enseignant fidèle, il ne cherchera pas à donner son opinion sur un document qu’il n’a pas lui-même inspiré ou écrit. C’est le travail de l’auteur, à savoir Dieu. Ce seul fait rend l’interprétation fidèle et la proclamation de l’Écriture d’une importance primordiale.
Si l’on croit que la Parole de Dieu a été inspirée de manière infaillible et qu’elle est l’expression de la pensée, du cœur et de la volonté de Dieu, on doit faire attention à ne pas ajouter ou enlever à ce que nous avons reçu de lui. Dans l’Ancien Testament, Dieu a parlé à Moïse d’un buisson ardent et lui a dit : « N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte » (Ex 3.5). Nous ne sommes pas Moïse et Dieu ne nous parle pas d’un buisson ardent, mais ceux qui prêchent se sont vus confier la responsabilité d’annoncer sa Parole infaillible. Chaque fois que l’on ouvre la Bible, on doit aussi comprendre que l’on est sur le point de marcher sur une terre sainte. Le prédicateur doit avoir une attitude révérencieuse chaque fois qu’il ouvre l’Écriture. L’attitude du prédicateur à l’égard de la Parole de Dieu quand il prêche depuis la chaire est contagieuse, pour le meilleur ou pour le pire.
La prédication textuelle est une affaire de vérité, d’autorité et de puissance. Le prédicateur ne maîtrise aucun de ces éléments ; ils sont inhérents à la Parole inspirée. La puissance du prédicateur ne vient pas de son intelligence ou de sa rhétorique, mais elle est intrinsèque à l’inspiration de la Parole, parce que celle-ci émane de la personne même qui a parlé au début de la Création et qui a formé un univers composé de milliards de galaxies à partir de rien (Ge 1 – 2). La même parole soutient l’univers aujourd’hui (Hé 1.3) et vivifie des gens qui étaient spirituellement morts (1 Pi 1.23). Pourquoi voudrait-on diluer le message de Dieu ? En agissant ainsi, on affaiblit ce que Dieu a inspiré avec puissance et à dessein. Les mots de John Frame sont tout à fait appropriés à notre sujet : « Tout ce que Dieu fait, il le fait par sa Parole ; tout se que Dieu fait, la Parole le fait1 ».
1. John Frame, The Doctrine of the Word of God [La Doctrine de la Parole de Dieu], Phillipsburg, N. J., P & R Publishing Company, 2010, p. 55.
Cet article est tiré du livre : La prédication textuelle de David Helm