Le cœur de l’Évangile (John MacArthur)

Le fait que les croyants ne sont justifiés que par la foi seule – sans aucune œuvre méritoire de leur part – est sans aucun doute le précepte central de la vérité évangélique. En effet, si elle est bien comprise, la doctrine de la justification présuppose ou nécessite toutes les autres doctrines cardinales. Par exemple, tous les aspects de l’incarnation de Jésus sont essentiels pour une bonne compréhension de la façon dont les croyants sont justifiés, parce que Christ devait être à la fois vraiment Dieu et vraiment humain afin d’être à la fois notre grand prêtre et le parfait sacrifice pour nos péchés (Hé 2.10-18). « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme » (1 Ti 2.5). Vous ne pouvez pas à la fois nier la divinité ou l’humanité de Christ et conserver un bon point de vue de la justification.

La doctrine de la justification lie les autres doctrines

Ainsi, la doctrine de la justification est non seulement essentielle à une bonne compréhension de l’Évangile, mais elle est aussi la doctrine qui lie toutes les autres vérités cardinales ensemble. Jean Calvin a décrit la justification comme la principale charnière du christianisme. Martin Luther a déclaré qu’elle est la doctrine qui fait tenir l’Église debout ou qui cause sa chute.

L’apôtre Paul avait clairement le même point de vue. Il avait visiblement une affection pour la doctrine de la justification. En effet, il la place au premier plan chaque fois qu’il traite des questions doctrinales. Dans chacune de ses épîtres du Nouveau Testament, il explique cette doctrine, la défend, la définit, la fait valoir ou lui donne un haut niveau d’importance.

La futilité d’une religion basée sur les œuvres

Ce n’est pas étonnant, puisque Paul avait appris, d’expériences amères, la futilité du légalisme pharisaïque, ainsi que la désespérante servitude spirituelle que produisent les religions basées sur les œuvres. L’apôtre en était arrivé à condamner l’ascétisme et les préceptes des hommes. Cette forme de « spiritualité » est conçue pour donner l’apparence, mais pas la réalité de la sainteté. Elle place invariablement les disciples sous un régime de restrictions telles que : « Ne prends pas ceci, ne mange pas de cela, ne touche pas à cela ! […] Toutes ces choses ne sont-elles pas destinées à périr après qu’on en a fait usage ? » (Col 2.21,22 ; BDS.) Paul a expliqué : « Ils [les préceptes] ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais cela est sans valeur réelle et ne sert qu’à satisfaire la chair » (Col 2.23).

Quand ces faux prophètes sont venus en Galatie et qu’ils ont commencé à oppresser les croyants avec ce genre de légalisme, ils prétendaient sans doute que les rituels juifs et les coutumes diététiques étaient nécessaires pour une sainteté authentique. Ils invoquaient certainement des textes de l’Ancien Testament qui commandaient la circoncision, différents types d’abstinence ainsi que des célébrations symboliques et sacerdotales. Leurs doctrines semblaient donc avoir un fondement biblique. Toutefois, en ressuscitant les types et les ombres de la vie de l’ancienne alliance et en les rendant obligatoires dans la vie d’Église, ils essayaient d’imposer aux croyants de la nouvelle alliance un joug de servitude que Christ avait déjà aboli ; et ce faisant, ils ont fatalement corrompu l’Évangile. Paul a décrit leur doctrine comme « un autre évangile » (Ga 1.6) ; « un évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché » (Ga 1.8,9).


Cet article est tiré du livre : La sanctification de John MacArthur