Le don des guérisons – Actes 3.6-9 (John MacArthur)
Alors Pierre lui dit: Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu. Tout le monde le vit marchant et louant Dieu. (Actes 3.6-9)
Les dons-signes miraculeux incluaient le don des guérisons (voir Mt 10.1), qu’on exerce dans le présent passage. Il s’agit d’une des nombreuses guérisons accomplies par les apôtres (voir Ac 2.43), choisie pour son influence et son lien avec le sermon inspiré de Pierre. Malheureusement, il y a beaucoup de confusion au sujet de ce don. Aujourd’hui, beaucoup de gens prétendent posséder ou avoir accès à ce don. Leurs soi-disant guérisons passent par toute la gamme des trucs psychologiques, de l’imposture totale et de l’activité démoniaque. Une compréhension biblique du ministère de guérison apostolique inclut les points suivants :
Beaucoup de guérisons sont frauduleuses
Premièrement, comme nous l’avons dit plus haut, beaucoup de soi-disant guérisons sont frauduleuses. Au fil des ans, les guérisseurs par la foi ont été dénoncés comme charlatans. Les guérisons apparentes résultent d’une manipulation de l’esprit ou d’un genre d’hypnose, découlant d’une forte croyance en une figure d’autorité. Quand cette autorité dit aux gens qu’ils sont guéris, leurs émotions peuvent temporairement annuler leurs symptômes physiques. Inutile de dire que de telles « guérisons » sont éphémères.
Il y a une catégorie de « guérisons » semblables qui implique la disparition de maladies psychosomatiques. Étant donné que de tels maux imaginaires peuvent produire des maladies symptomatiques qui n’ont aucune cause physique ou organique, leur guérison n’illustre en rien le don des guérisons. Jésus et les apôtres guérissaient ceux qui étaient affligés de maux physiques comme la cécité, la surdité et la paralysie, ainsi que de maladies organiques comme la lèpre. La guérison de ces maux, et d’autres qui leur ressemblent, dépasse toutefois les capacités des guérisseurs par la foi contemporains.
Satan peut faire de fausses guérisons
Deuxièmement, Satan et son armée de démons peuvent produire de fausses guérisons. Ils le font non seulement dans les fausses religions, mais aussi sous le couvert du christianisme. Le Seigneur Jésus-Christ a donné l’avertissement suivant : « il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible » (Mc 13.22). L’apôtre Paul a fait écho à cet avertissement, en le rattachant spécifiquement à la venue de l’homme impie. Il l’a décrit comme celui dont l’apparition « se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers » (2 Th 2.9). Jésus a fait une mise en garde : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Mt 7.22,23). Dieu ne s’associe pas, et n’accorde pas son approbation, à tout ce qu’on fait en son nom. Il désire encore moins un témoignage de sources démoniaques. Notre Seigneur a refusé de laisser les démons dévoiler sa véritable identité (Lu 4.41), et Paul refusera de laisser une démoniaque même attester la vérité selon laquelle Silas et lui sont les serviteurs de Dieu (Ac 16.16-18).
Les croyants doivent toujours être conscients du danger que présentent les ruses sataniques. Paul a mis les Corinthiens en garde à cet effet quand il leur a écrit concernant certains faux docteurs de son époque :
Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres (2 Co 11.13-15).
Satan est peut-être même plus dangereux dans ses subtilités comme loup déguisé en brebis que comme lion rugissant.
Peu de miracles dans l’Église primitive
Troisièmement, contrairement à ce que beaucoup enseignent aujourd’hui, l’Église primitive n’était pas une Église qui accomplissait des miracles. C’était plutôt une Église dans laquelle les apôtres accomplissaient des miracles. Dans l’Église primitive, le don des guérisons était réservé aux apôtres et à leurs proches associés dans le ministère. Leur disparition a entraîné celle du don des guérisons.
Les incroyants sont guéris
Quatrièmement, dans tous les cas où il est fait mention du don des guérisons dans le livre des Actes, ce sont des incroyants qui sont guéris (3.1-11 ; 5.15,16 ; 8.7 ; 19.11,12 ; 28.8). (Il est difficile de déterminer si Énée [Ac 9.33,34] est ou non un croyant, à cause de la brièveté du passage. Cependant, le fait qu’il soit décrit comme « un homme » au lieu d’un croyant ou un disciple [voir Ac 9.36] suggère que c’est un incroyant.) Les guérisons miraculeuses étaient tout à fait inhabituelles dans l’Église primitive, à en juger par la réaction que suscitera la guérison d’Énée. Si les guérisons avaient été courantes, qu’y aurait-il de sensationnel dans cette nouvelle guérison ? Toutefois, la guérison d’Énée, accomplie par Pierre, amènera tous les habitants de cette région à se convertir au Seigneur (Ac 9.35).
Les passages qui mentionnent des croyants malades attestent que le don des guérisons n’est pas utilisé au profit de l’Église. Paul ne guérit pas Trophime, mais le laisse malade à Milet (2 Ti 4.20). Il ne conseille pas non plus à Timothée d’aller voir un guérisseur local pour son problème médical. Au lieu de cela, il lui dit de prendre du vin (1 Ti 5.23).
Dieu guérit toujours
Cela veut-il dire que Dieu ne guérit plus ? Bien sûr que non ! Dieu peut choisir de guérir aujourd’hui en réponse aux prières de ses enfants, quand cela est conforme à sa volonté. Toutefois, cela n’a rien à voir avec la capacité de guérison miraculeuse et surnaturelle accordée aux apôtres en faveur des incroyants. Les apôtres étaient le fondement de l’Église (Ép 2.20), mais ils ne sont plus. Et avec eux, le don des guérisons qui leur était associé de façon unique (2 Co 12.12) est aussi disparu. Il n’y a aucun fondement biblique pour appuyer l’idée selon laquelle les guérisons devraient être monnaie courante dans l’Église. Depuis Christ et les apôtres, jamais plus dans toute l’histoire une telle puissance de guérison ne s’est manifestée. Avant ou après eux, Dieu n’a pas accompli autant de guérisons miraculeuses. Elles étaient rares avant le ministère du Seigneur et des apôtres, et elles le sont tout autant, sinon davantage, depuis. (Pour plus de détails sur la guérison, voir mon livre anglais intitulé Charismatic Chaos, Grand Rapids : Zondervan, 1992, et celui de Richard Mayhue intitulé The Healing Promise, Eugene, Oreg. : Harvest House, 1994.)
Dans Actes 3.1-10, le Saint-Esprit choisit un des nombreux « prodiges et miracles » mentionnés dans 2.43 en guise d’illustration. Ce miracle renversant de la guérison d’un boiteux de naissance rassemble une foule curieuse et la prépare à entendre le sermon de Pierre. Il confirme également que Pierre et Jean représentent Dieu.
Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur