Le ministère de Christ dans Ésaïe 61 (Michael Barrett)

Ésaïe 61 rapporte une déclaration prophétique du Messie lui-même où il résume, à la première personne du singulier, l’essence de son ministère :

L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance ; pour publier une année de grâce de l’Éternel, et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés ; pour accorder aux affligés de Sion, pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle des térébinthes de la justice, une plantation de l’Éternel, pour servir à sa gloire (Ésaïe 61.1-3).

On sait que cette prophétie porte sur le ministère de Christ parce que le texte regorge d’indices messianiques (par ex. l’onction) et parce que le Nouveau Testament le confirme. Au début de son ministère public, le Seigneur Jésus lit ce texte dans la synagogue de Nazareth, la ville où il a grandi (Luc 4.16-21). Il souligne la portée prophétique d’Ésaïe 61 en l’utilisant pour revendiquer son identité messianique. Trois aspects du ministère du Messie se dégagent de ce texte.

Il révèle l’autorité (ou la puissance) du Christ.

Cette puissance découle de l’onction divine. L’Éternel a oint Christ et l’a ainsi consacré pour être le Médiateur. Cette onction est la garantie qu’il accomplira aussi avec efficacité les fonctions correspondantes de prophète, de sacrificateur et de roi. En tant qu’élu de Dieu (Ésaïe 42.1), Dieu l’a mis à part pour accomplir son plan éternel de salut et de rédemption. La puissance du Messie repose sur la puissance divine. Les prophètes ont souvent prédit que l’Éternel lui donnerait l’Esprit sans mesure (cf. Ésaïe 11.2). C’est une des caractéristiques de son ministère et la preuve irréfutable qu’il est le Christ de Dieu (Jean 3.34). La puissance de l’Esprit repose sur lui et garantit le succès de tous les aspects de son ministère. Aucun obstacle ne peut l’empêcher de mener sa mission à bien (cf. Zacharie 4.6).

Il exprime le message du Christ.

Il a les paroles de la vie. Son message peut se résumer en quatre mots : évangélisation («porter de bonnes nouvelles»), consolation («guérir ceux qui ont le cœur brisé»), libération («proclamer aux captifs la liberté») et avertissement (proclamer l’année de grâce et le jour de vengeance).

La mission du Christ.

Les versets 2 et 3 révèlent le triple objectif de cette mission vis-à-vis de l’Éternel et de ceux qui pleurent sur Sion. Elle consiste d’abord à justifier les pécheurs. Cela se voit au verset 3, où ceux qui pleurent sont appelés «térébinthes de la justice, une plantation de l’Éternel». Christ emploie la même image lorsqu’il dit à propos des pharisiens : «Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée» (Matthieu 15.13). Mais ceux que l’Éternel plante dans le sol fertile de la justice de Christ sont en sécurité ; rien ne les déracinera.

Ensuite, sa mission consiste à transformer des vies. La vie de ceux qui pleurent sur Sion ne sera plus la même. Il donne «un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu». La grâce ne laisse jamais le pécheur dans l’état où elle le trouve. Enfin, sa mission consiste à glorifier Dieu. Tout ce qu’il fait vise à «servir à sa gloire» (Matthieu 15.3). Le salut bénéficie aux pécheurs, mais son objectif ultime est de servir à la louange de la gloire de la grâce de Dieu (cf. Éphésiens 1). Le Seigneur Jésus affirme avoir accompli cet aspect de sa mission lorsqu’il dit au Père : «Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire» (Jean 17.4). Il n’est donc pas surprenant que lorsqu’à Nazareth, Jésus applique tout cela à lui-même, «tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche» (Luc 4.22).


Cet article est tiré du livre : Commençant par Moïse… de Michael Barrett