Le péché originel et le péché réel (Louis Berkhof)
Nous opérons une distinction entre péché originel et péché réel. Tous les hommes naissent dans un état et une condition de péché que l’on appelle le péché originel, et c’est la racine de tous les péchés réels qui sont commis.
Le péché originel
Il inclut à la fois culpabilité et pollution. La culpabilité du péché d’Adam nous est imputée. Parce qu’il a péché en nous représentant, nous sommes coupables en lui. Par ailleurs, nous héritons également de sa pollution, et nous avons maintenant une disposition incontestable pour le péché. L’homme est totalement dépravé par nature. Cela ne signifie pas que tout homme est aussi mauvais qu’il pourrait l’être, mais que le péché a corrompu toutes les parties de sa nature et l’a rendu incapable d’aucun bien spirituel. Il peut encore faire beaucoup de choses louables envers ses semblables, mais même ses meilleures œuvres sont radicalement viciées, parce qu’elles ne sont pas motivées par l’amour de Dieu ni accomplies en obéissance à Dieu. Cette dépravation et cette incapacité totales sont niées par les pélagiens, les arminiens et les modernistes, mais elle est clairement enseignée dans l’Écriture (Jé 17.9 ; Jn 5.42 ; 6.44 ; 15.4,5 ; Ro 7.18,23,24 ; 8.7,8 ; 1 Co 2.14 ; 2 Co 7.1 ; Ép 2.1-3 ; 4.18 ; 2 Ti 3.2-4 ; Tit 1.15 ; Hé 11.6).
Le péché réel
Le terme « péché réel » ne désigne pas seulement les péchés consistant en des actes extérieurs, mais aussi les pensées conscientes, les désirs et les décisions qui découlent du péché originel. Ce sont les péchés que l’individu commet que l’on distingue de sa nature et de son inclination dont il a hérité. Si le péché originel est unique, les péchés réels sont multiples. Ils peuvent être des péchés de la vie intérieure (comme l’orgueil, l’envie, la haine, la convoitise des sens et les mauvais désirs) ou des péchés de la vie extérieure (comme la tromperie, le vol, le meurtre, l’adultère, etc.) Parmi ceux-ci se trouve un péché impardonnable, à savoir le péché de blasphème contre le Saint-Esprit, après lequel un changement de cœur est impossible, et pour lequel il n’est pas nécessaire de prier (Mt 12.31,32 ; Mc 3.28-30 ; Lu 12.10 ; Hé 6.4-6 ; 10.26,27 ; 1 Jn 5.16).
Cet article est tiré du livre : Précis de doctrine chrétienne de Louis Berkhof