Le plan de Dieu pour l’Église, c’est la communauté (Mark Dever & Jamie Dunlop)
Le plan de Dieu pour l’Église locale
Quel est le plan de Dieu pour l’Église locale ? L’apôtre Paul le décrit dans les chapitres 2 et 3 de l’épître aux Éphésiens, en commençant par l’Évangile (2.1-10) : nous étions « morts par [nos] offenses et par [nos] péchés » (v. 1), mais Dieu « nous a rendus vivants avec Christ » (v. 5). « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (v. 8,9).
Or, cet Évangile ne se limite pas à notre salut ; il implique d’autres conséquences hautement déstabilisantes, à commencer par l’unité. Paul, en parlant des Juifs et des païens à la fin du deuxième chapitre de sa lettre, explique que Dieu « a renversé le mur de séparation, l’inimitié », parce qu’il « a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu l’un et l’autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui les uns et les autres nous avons accès auprès du Père, dans un même Esprit » (v. 14-18). Remarquez bien que seul l’Évangile crée une telle unité : c’est par la croix que Christ a détruit leur inimitié. Seul l’Évangile est capable de rapprocher deux peuples dont l’histoire, l’ethnicité, la religion, et la culture sont à ce point différentes.
L’unité entre Juifs et païens, c’est l’Église
Quelle est donc la raison d’être de cette unité entre les Juifs et les païens ? Le dessein de Dieu était que « les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu » (3.10).
Imaginez un groupe de Juifs et de païens qui n’ont rien en commun mis à part la haine mutuelle qu’ils se vouent depuis des siècles. Ou prenez un exemple moins extrême, et plus familier pour notre époque : imaginez les gens de tous bords politiques, des plus libéraux aux plus conservateurs ; ou bien pensez au mépris que ressent la fashionista accro aux talons Prada envers les férus de courses automobiles. Mettez-les tous ensemble dans une Église locale semaine après semaine, et la situation deviendra explosive, n’est-ce pas ? Eh bien non ! Grâce à la chose qu’ils ont en commun – le lien de Christ, ils peuvent vivre ensemble dans l’amour et l’unité. Cette unité est si improbable, si inattendue, si contraire à la façon d’opérer de notre monde que même « les dominations et les autorités dans les lieux célestes » y prêtent attention. Voyez combien les plans de Dieu sont extraordinaires !
Deux caractéristiques qui distinguent la communauté de l’Évangile
Une communauté révélatrice de l’Évangile possède deux caractéristiques qui la distinguent. La première est son amplitude ; elle inclut, en effet, des peuples aussi différents que les Juifs et les païens. Comme Jésus l’explique dans son sermon sur la montagne, « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? » (Mt 5.46.) Si une communauté qui révèle l’Évangile glorifie Dieu, c’est notamment parce qu’elle atteint des hommes et des femmes qui, en dehors de la puissance surnaturelle de Dieu, ne seraient jamais amenés à former une communauté unie par un même lien. Rappelez-vous Éphésiens 2.18 : « Car par lui les uns et les autres nous avons accès auprès du Père, dans un même Esprit. » La deuxième caractéristique notable de cette communauté, c’est sa profondeur. Elle ne se contente pas de rassembler des personnes afin qu’elles se tolèrent, mais les rend si engagées les unes envers les autres que Paul les appelle une « nouvelle humanité » (2.15 ; BDS) et des membres « de la maison de Dieu » (2.19). Paul se réfère aux liens les plus profonds du monde naturel – ceux de l’ethnicité et de la famille – pour décrire cette nouvelle communauté au sein de l’Église locale.
La profondeur et l’amplitude surnaturelles de la communauté : voilà ce qui rend visible la gloire d’un Dieu invisible. C’est l’énoncé de mission ultime pour la communauté de l’Église d’Éphèse et celle de nos Églises d’aujourd’hui.
Est-ce aussi la raison d’être de votre propre communauté d’Église ?
Cet article est tiré du livre : Une communauté irrésistible de Mark Dever et Jamie Dunlop