Le premier sermon chrétien – Actes 2.22-24 (John MacArthur)

Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. (Actes 2.22-24)

Depuis que Dieu a fait une alliance avec Abraham, dans laquelle il a promis de bénir toutes les nations par la descendance d’Abraham (Ge 12.1s ; voir aussi Ga 3.16), le peuple juif est dans l’attente du temps messianique. Il croit qu’à la venue du Messie toutes choses seront redressées, que le Messie le fera triompher de ses ennemis et qu’il déversera les bénédictions du royaume promis.

Pierre annonce que les derniers jours

Dans ce contexte d’attente intense des Juifs, le fait que Pierre annonce que les derniers jours, appellation désignant les temps messianiques, ont déjà commencé (2.16-21) est renversant. Cette déclaration stupéfiante, que l’apôtre fait dans l’introduction de son sermon le jour de la Pentecôte, attire logiquement l’attention de ses auditeurs sur le thème de son sermon : si les temps messianiques ont réellement commencé, c’est donc que le Messie est nécessairement venu. Voilà précisément la thèse que Pierre développe dans le corps de son sermon. Il présente la vérité selon laquelle le Messie qu’Israël attendait depuis longtemps est venu dans la personne de Jésus de Nazareth.

Pour les lecteurs du xxe siècle, il est difficile de comprendre à quel point cette affirmation était troublante pour les Juifs. Le Messie était le personnage central de la pensée juive. De lui Dieu avait révélé : « Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent » (Ge 49.10). À son sujet, le psalmiste a fait la mise en garde suivante : « Baisez le fils, de peur qu’il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui ! » (Ps 2.12.) C’est le grand descendant de David, dont Dieu a dit : « j’affermirai pour toujours le trône de son royaume » (2 S 7.13b ; voir aussi Lu 1.31-33).

Un message choquant

Compte tenu de cela, le fait que Pierre déclare avec assurance que Jésus de Nazareth est le Messie ne peut que choquer et irriter ses auditeurs. Après tout, moins de deux mois plus tôt, ils ont exécuté Jésus parce qu’il prétendait être le Messie. Et maintenant ses disciples parvenus prétendent la même chose à son sujet. Aux yeux des Juifs, il ne peut y avoir de plus grand blasphème.

La même antipathie envers Jésus-Christ persiste de nos jours. Je n’oublierai jamais le jour où jeune homme j’ai rendu visite à un rabbin dans son bureau. Nous avons eu une discussion agréable, jusqu’à ce que je lui demande ce qu’il pensait de Jésus-Christ. Il a alors donné un coup de poing sur son bureau et m’a lancé un regard plein de défi. Le doigt pointé vers moi, il m’a dit avec véhémence : « Ne mentionnez plus jamais ce nom en ma présence ! »

Le fait que Pierre déclare que Jésus est le Messie d’Israël soulève une question des plus critiques et des plus puissantes. En agissant ainsi, Pierre manifeste une assurance et un courage qui lui faisaient défaut auparavant. C’est encore là une preuve de la puissance transformatrice de la Pentecôte dans sa vie.

Sachant que ses auditeurs exigeraient des preuves convaincantes avant d’accepter une déclaration aussi audacieuse, Pierre commence à les leur fournir. Ayant expliqué le miracle de la Pentecôte dans son introduction, il aborde maintenant son thème, à savoir que Jésus de Nazareth est le Messie de Dieu. Pierre établit les références de Jésus en montrant que sa vie, sa mort, sa résurrection et son exaltation prouvent qu’il est le Messie. Dans son sermon, Pierre traite ces quatre éléments en ordre chronologique, mais il insiste principalement sur la résurrection de Christ pour respecter la coutume apostolique (voir Ac 3.15 ; 5.30 ; 10.40 ; 13.30,33,34,37).


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur