Le prince de la vie – Actes 3.15-17 (John MacArthur)
Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts ; nous en sommes témoins. C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs. (3.15-17)
Pierre vient de présenter une série de paradoxes. Bien que Jésus ait été serviteur, Dieu l’a exalté. Il était venu les délivrer, mais les Israélites l’ont livré à Pilate. Ils ont rejeté le Saint et le Juste en faveur d’un meurtrier impie et injuste. Et maintenant, Pierre énonce le plus grand des paradoxes : ils ont fait mourir le Prince de la vie, tout en demandant la libération de celui qui avait ôté la vie.
L’expression Prince de la vie
L’expression Prince de la vie rend archêgos, qui désigne l’auteur, le pionnier ou l’initiateur de quelque chose. Le terme grec se retrouve dans l’expression « Prince de leur salut » (Hé 2.10). Dans Hébreux 12.2, il décrit Jésus comme « l’auteur de la foi » [Colombe]. Ici, Pierre l’utilise pour décrire Jésus comme l’auteur de la vie. C’est, en fait, une affirmation de la divinité de Jésus, puisque Psaume 36.10 présente Dieu comme « la source de la vie ».
À maintes reprises, le Nouveau Testament présente Jésus comme la source de la vie. Dans le prologue de son Évangile, Jean écrira : « En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes » (Jn 1.4 ; Colombe). Dans sa première épître, il ajoutera : « Dieu nous adonné la vie éternelle, et […] cette vie est dans son Fils » (1 Jn 5.11). Plus loin dans le même chapitre, en parlant de Jésus, Jean écrira : « C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle » (1 Jn 5.20).
Jésus affirmait également qu’il était la source de la vie : « Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 5.26). À Marthe, il a déclaré : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt » (Jn 11.25), tandis que plus loin, il a simplement dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6b).
Toutefois, la prédication ne prend pas fin avec la mort du Prince de la vie. À la véritable manière apostolique, Pierre ajoute la nouvelle retentissante de la résurrection. Jésus, le Prince de la vie, est celui que Dieu a ressuscité des morts. C’est un fait dont Pierre et les apôtres ont été témoins (voir 1 Co 15.3-7). L’assurance de Pierre atteste la Résurrection avec puissance. Si Jésus n’était pas ressuscité des morts, il aurait été facile de réfuter son affirmation. Si les chefs juifs avaient pu exhiber la dépouille de Jésus, l’Église serait mort-née, mais ils n’ont pas pu et ne l’ont pas fait. Le témoignage des apôtres était indéniable.
Pierre établit avec force que les Juifs sont les ennemis déclarés du Dieu qu’ils disent aimer, celui-là même qu’ils sont venus adorer au Temple. Ils ont livré, renié et exécuté celui que Dieu a exalté.
Une culpabilité énorme
Leur culpabilité est énorme, mais leur meurtre n’a pas réussi. Non seulement Jésus est-il vivant, mais le miracle a également été accompli par la foi en son nom. La foi dont il est question ici n’est pas celle du mendiant, mais celle de Pierre et de Jean. Bien qu’occasionnellement la foi de celui qui est guéri soit mentionnée (voir Ac 14.19), le don des guérisons mentionné dans le Nouveau Testament opérait par la foi de celui qui guérissait plutôt que par celle de celui qui était guéri. Dire à ceux qui ne sont pas guéris que c’est parce qu’ils manquent de foi est encore une mauvaise interprétation de la nature biblique de la guérison apostolique.
Comme dans le verset 12, et malgré la foi ferme qu’il a au Christ ressuscité, Pierre refuse d’accepter le mérite de la guérison. Il leur dit : C’est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c’est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. Le mendiant guéri était une preuve vivante de l’erreur de jugement que la nation avait commise à l’endroit de Jésus.
Le verset 17 marque une transition dans le sermon de Pierre. Il les a d’abord accusés d’avoir rejeté et exécuté leur Messie. Puis, à partir du verset 19, il proclamera la nécessité de la repentance. Entre les deux, dans les versets 17 et 18, Pierre leur donne de l’espoir. En les appelant frères, il s’identifie à eux comme Juif et se place à leur niveau, pour leur témoigner l’amour et l’intérêt qu’il a pour eux.
La possibilité d’un pardon
Pierre leur offre la possibilité d’être pardonnés, parce qu’ils ont agi par ignorance (voir Ac 13.27). Il se peut qu’il fasse allusion à la distinction qu’établit l’Ancien Testament entre les péchés volontaires et ceux qu’on commet par ignorance (No 15.22-31). En priant pour ceux qui l’ont crucifié, Jésus a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Lu 23.34b). Paul écrira que, si les chefs avaient compris qui était Jésus, « ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Co 2.8). Leur ignorance est certainement inexcusable, puisqu’il est évident que Jésus est le Messie, à partir de l’Ancien Testament, des paroles et des œuvres de Jésus, ainsi que de sa mort et de sa résurrection.
Néanmoins, ils peuvent encore bénéficier de la grâce de Dieu, pourvu qu’ils se repentent et se tournent vers Christ. Même les chefs, qui ont incité le peuple à crier qu’on crucifie leur Messie, sont accusés d’avoir péché par motif moins atroce d’ignorance. Il y a une preuve de miséricorde dans le fait que Pierre insiste ici sur l’aveuglement et l’ignorance des païens (voir 2 Co 4.3,4).
Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur