Le sang versé du Fils bien-aimé prévu avant la Création ? (John Piper)

La prédestination de Jésus

La louange de la grâce, visée par Dieu avant même la Création du monde, trouve son accomplissement « par Jésus-Christ ». « Il nous a prédestinés […] à être des enfants d’adoption par Jésus-Christ, […] pour célébrer la gloire de sa grâce » (Ép 1.5,6). Par souci de clarification, Paul ajoute au verset 7 : « En [Jésus-Christ le bien-aimé] nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés, selon la richesse de sa grâce. »

La louange de la gloire de sa grâce

Voilà une affirmation à couper le souffle ! Avant la fondation du monde, avant l’existence d’hommes pécheurs, avant qu’aucun humain n’ait eu besoin de rédemption, Dieu avait établi que le but de la création et de la providence serait « la louange de la gloire de sa grâce ». L’accès à cette grâce se ferait par « le pardon des péchés », « par [le] sang » du « bien-aimé » – le Fils bien-aimé de Dieu (voir Col 1.13). Autrement dit, non seulement la grâce offerte à des gens indignes est-elle la couronne de la gloire de Dieu, mais en plus, Dieu a prévu qu’elle s’exprimerait par l’effusion du sang de son Fils bien-aimé, pour des péchés que lui-même n’a jamais commis.

L’objectif de Dieu : la grandeur de son nom

On peut alors comprendre pourquoi j’affirme que la mise à l’écart de la grâce dans cet article n’est pas due à sa soi-disant insignifiance, mais, justement, à son importance capitale. Nous pouvons voir à de nombreuses reprises que le dessein de Dieu est bien d’exalter sa gloire par l’exercice de sa grâce. Son objectif est la grandeur de son nom et la réjouissance de son peuple indigne, c’est-à-dire une louange qui à la fois l’exalte et satisfait l’âme à la gloire de sa grâce[1].

Et la gloire de cette grâce sera encore plus saisissante dans l’optique de la souffrance du Fils bien-aimé de Dieu, pour des pécheurs indignes. Nous traiterons donc, avec plus de profondeur, de la place centrale du Fils dans louange que Dieu recherche, c’est-à-dire « la louange à la gloire de sa grâce » (Ép 1.6, DBY). En ce qui concerne Christ, il deviendra clair que « toutes choses ont été créées par lui et pour lui » (Col 1.15). 


[1] Traiter le sujet de la louange à la gloire de sa « grâce » comme fin ultime de la providence de Dieu ne réduit en rien les autres attributs de sa gloire tels que la sagesse et la justice (exprimée dans sa colère contre le péché). En fait, dans leurs vraies proportions bibliques, ces attributs servent à magnifier la gloire de la grâce de Dieu pour les rachetés.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper