Le sixième commandement interdit le suicide assisté (Kevin DeYoung)
En Amérique et partout ailleurs dans le monde occidental, on constate des avancées indéniables des lois qui encadrent le suicide assisté. Les experts juridiques et médicaux soulignent un certain nombre de problèmes concernant les lois comme telles. Certaines de ces lois ne prescrivent pas de prévenir les membres de la famille, elles ne précisent pas quel type de médecin doit poser le diagnostic. Elles permettent également de se procurer les médicaments causant le suicide à la pharmacie locale et de se les administrer soi-même. Tout cela, sans parler des diagnostics erronés de phases terminales émis par certains médecins.
Comment pouvons-nous tenter de prévenir le suicide chez les adolescents et chez les jeunes tout en l’encourageant chez les malades et les personnes âgées ?
Les problèmes éthiques soulevés par ces lois sont tout aussi importants. Dans les écoles secondaires, je vois souvent des affiches où on peut lire : « Dis non au suicide » ou « Tu penses au suicide ? On peut t’aider. » Comment pouvons-nous promouvoir ce message auprès des étudiants et tenir un tout autre discours aux aînés ? Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver et protéger toute vie innocente.
Nous ne devons pas laisser certaines définitions floues de la compassion obscurcir notre pensée. Voici la distinction clé : nous ne parlons pas d’interruption de traitement, mais d’interruption de la vie. Il arrive que des gens entendent ce discours sur le suicide et répliquent : « Écoutez, je ne veux pas être branché à un respirateur. Je ne veux pas vivre ma vie par l’intermédiaire d’une machine. » En fait, ce n’est pas ce que visent les lois sur l’euthanasie.
Il existe une différence entre mettre fin au traitement et mettre fin à sa vie
Mon grand-père est décédé il y a quelques années à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Son état a empiré très rapidement. À l’unité de soins palliatifs, on lui a dit : « Vous avez plusieurs options. Nous pouvons vous forcer à vous lever et à vous déplacer, et continuer à vous administrer des traitements, ce qui pourrait prolonger votre vie de quatre ou cinq mois. Ou nous pouvons faire en sorte que vous soyez confortable à l’unité des soins palliatifs où vous pourrez vous reposer dans votre lit. Cependant, il ne vous restera qu’une ou deux semaines à vivre. »
Il a répondu ceci : « J’ai quatre-vingt-onze ans. J’ai vécu ma vie. Je veux me reposer. Je n’ai pas besoin de faire tout ça pour être maintenu en vie pendant encore quatre ou cinq mois. » Beaucoup d’entre nous doivent prendre ce genre de décisions, et nous connaissons des êtres chers qui ont dû y faire face. Ces décisions ne sont pas mauvaises. Il a choisi de mettre fin au traitement, et non à sa vie.
Les lois qui encadrent le suicide assisté
Les lois qui encadrent le suicide assisté ont des conséquences auxquelles la plupart des gens ne pensent pas au premier abord. Les Pays-Bas sont le premier pays à avoir autorisé juridiquement le suicide assisté, et avec le temps, on a constaté que le volontaire devenait involontaire. Quand vous avez l’option de mettre fin à vos jours, les compagnies d’assurance vous diront : « Nous n’allons pas rembourser ce traitement qui prolongera votre vie de six mois ou un an. Prenez simplement ces pilules et mettez fin à votre vie maintenant. » Vous devenez alors un fardeau pour les compagnies d’assurance, pour l’État et pour votre famille.
Aux Pays-Bas, de plus en plus de demandes pour un suicide assisté proviennent des membres de la famille, et non des patients eux-mêmes. Durant l’occupation nazie aux Pays-Bas, des médecins néerlandais ont refusé d’obéir à l’ordre des troupes nazies de laisser mourir les personnes âgées et les malades en phase terminale. Or, la Hollande est le premier pays à avoir attribué, en 2001, le statut juridique au suicide assisté par un médecin. Comme Malcolm Muggeridge l’a fait remarquer, il a suffi d’une seule génération pour transformer un crime de guerre en acte de compassion. Heureux celui qui se soucie des faibles (Ps 41.1).
Chaque vie humaine est précieuse
La vie à naître est précieuse. Les enfants avec des besoins particuliers sont précieux. Les parents qui vieillissent sont précieux, même s’ils ne se souviennent de rien à cause de leur démence, ils sont toujours faits à l’image de Dieu. Les enfants ou les parents qui ne parlent pas sont précieux, tout comme ceux qui sont en fauteuil roulant ou qui dépendent entièrement des autres ou des médecins. Toute vie compte aux yeux de Dieu. Celui qui est attentif peut en trouver des exemples dans les endroits les plus surprenants de la Bible, comme dans la loi du talion de la loi mosaïque. On le voit dans l’image de Dieu. On le voit dans l’Incarnation, alors que Dieu lui-même entre dans le monde sous la forme d’un bébé sans défense.
Défendez et honorez la vie, soyez reconnaissant pour la vie, la vôtre, celle de vos enfants et celle de vos parents. Le sixième commandement existe pour la protéger.
Cet article est tiré du livre : Les dix commandements de Kevin DeYoung