Le sixième commandement interdit le suicide (Kevin DeYoung)
Pour une famille ou des amis qui y ont été exposés, il y a peu de sujets plus douloureux que le suicide. Le suicide est un péché. Ce n’est pas un péché impardonnable, mais c’est un péché. Bien sûr, en tant que pasteur, ce n’est pas ce que je dirais si je devais rendre visite à une famille qui venait de perdre un être cher de cette façon. Je ne parlerai pas de ma stratégie pastorale, mais simplement des bases doctrinales.
Un choix moralement coupable et répréhensible
Dans certains cas extrêmes, la personne suicidaire perd manifestement le contrôle de ses facultés, comme dans le cas d’une démence attestée ou de traumatismes crâniens fermés. Une telle personne n’a pas les capacités de prendre des décisions rationnelles. Cependant, dans la majorité des cas, nous avons raison de considérer le suicide, aussi tragique soit-il, comme un choix moralement coupable et répréhensible. Pendant des siècles, l’Église a considéré invariablement le suicide comme une violation du sixième commandement, car le meurtre, y compris de soi-même, reste un meurtre.
5 exemples de suicide dans la Bible
Il y a cinq exemples de suicide dans les Écritures : Juges 9.50-57; 1 Samuel 31.1-7; 2 Samuel 17.23; 1 Rois 16.15-19; Matthieu 27.3-10. Tous ces suicides ont eu lieu dans un contexte de honte et de défaite. De même, lorsque des personnes plus nobles demandent à Dieu de reprendre leur vie (comme dans les cas de Jonas ou Job), il est clair que Dieu reçoit défavorablement leur demande autodestructrice.
Nous entendons beaucoup trop souvent parler de vedettes de cinéma, d’athlètes ou de comédiens célèbres qui se sont suicidés. Plusieurs personnes ont été bouleversées et attristées par la mort de l’acteur Robin Williams, et c’est compréhensible. Il y a eu beaucoup de discussions et d’articles de presse, et des personnes ont émis certains propos de manière maladroite ou au mauvais moment. Toutefois, l’un des thèmes récurrents était l’absence de responsabilité morale : « Nous avons tous nos démons. Nous devons tous les affronter. Nous ne devrions imputer aucune faute éthique à celui qui se suicide. »
À première vue, ces mots semblent remplis de compassion, mais ce n’est pas le cas. Lisez ces mots de Julie Gossack, qui a participé au projet du Journal of Biblical Counseling (Journal de counseling biblique) il y a dix ans. Elle est épouse et mère, et elle a souffert du suicide de cinq membres de sa famille. Je ne peux même pas m’imaginer ce qu’elle a vécu. Elle a dit ceci :
Le suicide n’est pas un trait génétique ou une malédiction familiale. Le suicide est un mauvais choix fait par un individu. Cette déclaration n’est ni irrespectueuse ni dénuée d’amour. C’est la vérité. J’aimais profondément les membres de ma famille qui ont choisi de se suicider, mais leur choix était un péché, il n’était pas juste.
Le suicide déplaît à Dieu
Elle ajoute qu’elle dit cela avec amour de sorte que les personnes qui se trouvent dans une période sombre, et qui envisagent de mettre fin à leurs jours sans que rien ne les retienne, puissent éventuellement être retenues par la loi de Dieu. Le suicide peut parfois sembler la seule issue possible, mais les Écritures nous disent que Dieu ne nous conduira jamais dans une situation où enfreindre ses commandements devient la seule option. Nous n’aidons pas les chrétiens en difficulté si nous ne leur disons pas que le suicide déplaît à Dieu. Ces mots, lorsqu’ils sont exprimés affectueusement et au bon moment, peuvent constituer le moyen choisi par Dieu pour interpeller l’âme suicidaire et la mener vers un raisonnement plus clair, plus sain et plus juste. Votre vie est précieuse aux yeux de Dieu, même si certains en sont venus à la conclusion qu’elle n’a pas de sens.
Cet article est tiré du livre : Les dix commandements de Kevin DeYoung