Venons-en à présent au sujet central du Psaume 19 : la gloire de Dieu, révélée dans sa Parole, est largement supérieure à celle manifestée dans toute révélation générale parce que la Parole transforme le cœur de l’homme. Ronald Barclay Allen dit de ce psaume : « Je crois que le déroulement de ce psaume enseigne que Dieu révèle bien mieux sa gloire dans sa Parole que dans toute la création1 » (italiques dans l’original). La révélation générale remplit son devoir en rendant l’homme sans excuse, mais elle ne peut jamais permettre à la vérité de transformer les gens et de faire autorité quant aux problèmes de l’âme, car on peut lui résister et la rejeter. Dans ce domaine, il faut la vérité active et vivante, une vérité divine qui fasse autorité et puisse convertir l’âme.
La loi de l’Éternel restaure l’âme
Tout le psaume gravite autour du verset huit : « La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme. » « Restaurer » est un mot souvent traduit par « convertir », « raviver » ou « se détourner »2. La Parole de Dieu est parfaite, en ce sens qu’elle est idéale pour l’homme ou lui est parfaitement adaptée ; elle a le pouvoir de remodeler l’âme altérée par le péché et les problèmes graves. Comme le dit Hébreux, « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hé 4.12). Ce texte ne dit pas que la Parole de Dieu divise l’âme et l’esprit, mais qu’elle divise l’âme en parties et fait de même pour l’esprit, au point de s’attaquer aux pensées et aux intentions (ou motivations) du cœur. Toutes les informations que nous pourrons déduire de la révélation générale ne parviendront jamais à en faire autant. Les recherches sur des sujets comme les troubles du sommeil, la perception visuelle et les troubles cérébraux organiques donneront parfois quelques idées utiles, mais la Parole de Dieu sera toujours bien plus puissante qu’elles pour susciter un changement. La Parole de Dieu est incomparable dans le domaine de l’âme.
La psychologie ne soulage que temporairement
Utiliser la psychologie pour soigner l’âme, c’est comme traiter le cancer avec des pansements. Elle peut soulager temporairement la douleur ou même masquer les symptômes, mais la Parole de Dieu pénétrera toujours mieux qu’elle les problèmes du cœur.
Certains diront peut-être que ce passage ne parle que d’hommes non régénérés et ne concerne pas les chrétiens qui font l’objet d’un accompagnement, mais ce n’est pas le cas. Bien que les huit derniers versets du Psaume 19 (v. 8-15) puissent s’appliquer aussi au non-croyant, ils décrivent la puissance sanctifiante de la Parole de Dieu dans la vie du croyant. S’il est vrai que la Parole de Dieu est supérieure à la révélation générale pour amener la gloire de Dieu dans l’homme, alors pourquoi le chrétien voudrait-il revenir aux vérités plus simples et plus fondamentales de la révélation générale quand il dispose d’une vérité qui transforme bien mieux sa vie ?
Remarquez l’effet de la Parole dans la vie de l’homme : elle « restaure l’âme », « rend sage l’ignorant » ; les Écritures « réjouissent le cœur », « éclairent les yeux » ; cette crainte « subsiste à toujours » et ces jugements sont « tous justes ». Les cinq premières caractéristiques sont au présent, ce qui signifie que la Parole de Dieu ressource, donne une profondeur de vue, rend la joie au cœur, ouvre les yeux de l’intelligence, et ne sera jamais périmée. Vers quoi d’autre quelqu’un peut-il se tourner pour trouver un tel conseiller ? Ces caractéristiques expriment le ministère permanent et la pertinence de la Parole de Dieu. La sixième caractéristique résume l’idée que la Parole de Dieu a la faculté de produire une justice complète.
La pureté de la Parole
Notez également les adjectifs en référence à la Parole de Dieu, qui est diversement décrite comme « parfaite », « véritable », « pure », aux ordonnances « droites », aux commandements « purs », aux jugements « vrais » et « justes ». Les synonymes de la Parole de Dieu montrent comment aborder son conseil. Ces synonymes sont « loi de l’Éternel » (torah), « témoignage », « ordonnances », « commandements », « crainte de l’Éternel » et « jugements de l’Éternel ». En d’autres termes, la vérité de Dieu n’est pas facultative. Ce n’est pas un ensemble de propositions venant de Dieu. Puisque la Parole doit rendre juste le cœur de la personne conseillée, on doit l’aborder avec le plus grand respect et non avec les attitudes cavalières qu’adoptent de nombreux évangéliques. Si on procède ainsi, la personne conseillée la trouvera douce (Psaume 19.11).
Les versets 12 à 15 forment le dernier mouvement du psaume. Ils manifestent l’effet radical que cette Parole a eu sur la vie de David. Il dévoile sa vie pour montrer comment les conseils de Dieu l’ont transformé, glorifiant ainsi Dieu. David souligne qu’en dehors de l’Écriture, non seulement les gens interprètent mal l’univers de la révélation générale, mais ils comprennent aussi mal les problèmes de leur propre âme. Sans la Parole écrite, David demande : « Qui connaît ses égarements ? » (Psaume 19.13). Cette question rhétorique suscite une réponse forte : personne ! David prie : « Pardonne-moi ceux que j’ignore. Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux. Qu’ils ne dominent point sur moi ! » (Psaume 19.13,14). Les fautes cachées sont les péchés inconnus de l’âme, tandis que les péchés d’orgueil sont les péchés connus. Les péchés d’orgueil rendent esclaves ; ils exercent un esclavage sur la vie de la personne conseillée (par exemple, l’immoralité sexuelle, la boulimie, l’ivresse ou la rage). Leur victime sait parfaitement que ce sont des péchés, mais ne peut aucunement s’empêcher de les commettre.
Le péché est le principal problème
Pour la Bible, le péché est le principal (mais non le seul) problème de l’homme nécessitant un accompagnement. D’autres facteurs y contribuent, comme les problèmes organiques et les péchés commis par d’autres. Ces péchés que d’autres ont commis contre la personne conseillée ou dans son entourage l’affectent directement (p. ex. : viol, inceste, violence physique, irresponsabilité financière, haine, colère et jalousie). Tous les problèmes abordés lors d’un accompagnement sont le fruit de la méchanceté d’un monde maudit par le péché et infesté de démons (Ja 3.14-16). Mais même dans les cas de souffrances injustes, comment le cœur de la personne conseillée réagit-il? Lorsque la Parole de Dieu fait son chemin, la personne conseillée marche sans culpabilité. David affirme avec audace : « Alors je serai intègre, innocent de grands péchés » (Ps 19.14).
À la fin, il demande que sa prière soit agréable à Dieu (Psaume 19.15). Il savait que cela ne serait vrai que si ses actions (« les paroles de ma bouche ») et ses désirs (« les sentiments de mon cœur ») plaisaient à Dieu. Le Seigneur était le « rocher » et le « Rédempteur » de cette personne conseillée.
1. Ronald Barclay Allen, Praise! A Matter of Life and Breath [Louez ! une question de vie et de souffle], trad. libre, Nashville, Thomas Nelson, 1980, p. 140.
2. Ernst Jenni, Claus Westermann, Theological Lexicon of the Old Testament [Lexique théologique de l’Ancien Testament], trad. libre, vol. 3, Mark E. Biddle, Peabody, Mass., Hendrickson Publishers, 1997, p. 1312-1317.
Cet article est tiré du livre : Introduction au counseling biblique de John MacArthur.
