6 aspects de la bénédiction divine — Éphésiens 1.3 (John MacArthur)
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ !
Éphésiens 1.3
Paul présente six aspects de la bénédiction divine dont il va parler : le Béni : Dieu ; le Bénisseur : également Dieu ; les bénis : les croyants ; les bénédictions : toute bénédiction spirituelle ; le lieu de la bénédiction : les lieux célestes ; et l’Intermédiaire de la bénédiction : Jésus-Christ.
Le béni : Dieu
De façon tout appropriée, Paul présente cette vérité si agréable avec des louanges pour Celui qui a été si généreux : Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est du terme eulogeô (béni) que nous vient « éloge », une affirmation de louange et de félicitation, une déclaration de la bonté de quelqu’un. Parce que personne n’est vraiment bon, si ce n’est Dieu (Mt 19.17), il n’y a que lui qui ait droit à notre éloge suprême, à notre suprême louange.
Dieu est bon par nature. Non seulement Dieu le Père fait ce qui est bon, mais il est bon d’une façon et à un degré qu’aucun être humain ne peut atteindre, à part son Fils incarné, notre Seigneur Jésus-Christ. En conséquence, de la Genèse à l’Apocalypse, les hommes pieux qui ont reconnu la bonté suprême et humainement inaccessible de Dieu, l’ont déclaré béni. Melchisédek a dit : « Béni soit le Dieu très haut » (Ge 14.20). Et aux derniers jours, on entendra « toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve » dire : « À celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soit la louange, l’honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles ! » (Ap 5.13.)
Rien ne sied plus au peuple de Dieu que de le bénir pour sa grande bonté. En toutes circonstances — douleurs, luttes, épreuves, frustrations, opposition, ou adversité — nous devons louer Dieu parce qu’il est bon au milieu de tout cela. C’est pourquoi nous le louons et le bénissons.
Le bénisseur : Dieu
En accord avec le fait qu’il soit parfait et digne de louanges, celui qui doit être suprêmement béni pour sa bonté est aussi le Bénisseur suprême qui répand sa bonté. C’est lui qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle. Jacques nous rappelle que : « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières » (Ja 1.17). Paul nous assure « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Ro 8.28). Dieu nous bénit parce qu’il est la source de toute bénédiction, de toute bonne chose. Ce qui est bon ne peut venir que de Dieu parce qu’il n’existe pas de source de bonnes choses autre que lui.
Les bénis : les croyants
Le nous que Dieu a bénis désigne tous les croyants, les « saints […] en Jésus-Christ » à qui Paul s’adresse au verset premier. Dans sa grâce et sa providence merveilleuses, et son plan souverain, Dieu a choisi de nous bénir. Dieu a ordonné de toute éternité que « ceux qui croient [soient] bénis » (Ga 3.9).
Lorsque nous bénissons Dieu, nous disons du bien de lui. Lorsque Dieu nous bénit, il nous procure du bien. Nous le bénissons en paroles, il nous bénit en nature. Tout ce que nous pouvons faire, c’est dire du bien de lui, parce que nous n’avons en nous-mêmes rien de bon à donner, et qu’il ne lui manque rien de bon. Mais lorsqu’il nous bénit, ce n’est pas la même chose. Il ne peut pas nous bénir pour notre bonté, parce que nous n’en possédons pas. Il nous bénit plutôt de bonté. Notre Père céleste nous prodigue toute bonté, tout don, et toute bénédiction. Il agit selon sa nature et selon notre besoin.
Les bénédictions : toute bénédiction spirituelle
Notre Père céleste nous bénit de toute bénédiction spirituelle. Dans le Nouveau Testament, pneumatikos (spirituelle) est toujours utilisé en parlant de l’œuvre du Saint-Esprit. Ce terme ne désigne donc pas ici les bénédictions immatérielles par opposition à celles qui sont matérielles, mais il indique plutôt l’origine divine de ces bénédictions — qu’elles aient pour but de nous aider dans notre esprit, nos pensées, notre corps, notre vie quotidienne, ou quoi que ce soit d’autre. Le terme spirituelle désigne ici la source, pas les limites, de la bénédiction.
Bien des chrétiens demandent constamment à Dieu ce qu’il leur a déjà donné. Ils prient pour qu’il leur donne plus d’amour, alors qu’ils devraient savoir que « l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Ro 5.5). Ils prient pour la paix, alors que Jésus a dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14.27). Ils prient pour le bonheur et la joie, alors que Jésus a dit : « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15.11). Ils demandent à Dieu de la force, alors que sa Parole leur dit qu’ils peuvent « tout par celui qui [les] fortifie » (Ph 4.13).
La « divine puissance [de Dieu] nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu » (2 Pi 1.3). Ce n’est pas que Dieu va nous donner, mais qu’il nous a déjà donné « tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Il nous a déjà bénis de toute bénédiction spirituelle. Nous avons « tout pleinement en lui » (Col 2.10).
Dieu ne nous a pas simplement promis des ressources, nous les possédons. Chaque chrétien possède ce que Paul appelle « l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ » (Ph 1.19). Dieu ne peut pas nous donner plus que ce qu’il nous a déjà donné en son Fils. Nous avons tout reçu. Le croyant n’a donc pas besoin de recevoir autre chose, mais de faire plus avec ce qu’il a déjà reçu.
Notre position et nos possessions célestes sont si certaines et si sûres que Paul dit que Dieu nous a déjà « ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ » (Ép 2.6).
Ces bénédictions abondantes et sans limites de Dieu se trouvent dans les lieux célestes. C’est là plus que simplement le ciel. Les lieux célestes (voir 1.20 ; 2.6 ; 3.10) englobent tout le domaine surnaturel de Dieu, son royaume complet, toute la sphère où son action divine s’exerce.
Les chrétiens possèdent une existence paradoxale à deux niveaux — une double citoyenneté. Tant que nous sommes sur terre, nous en sommes les citoyens. Mais nous possédons en Christ une citoyenneté primordiale et immensément plus importante dans les cieux (Ph 3.20). Christ est notre Seigneur et notre Roi, et nous sommes des sujets de son royaume, les lieux célestes. C’est là pourquoi nous devons chercher « les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Col 3.1).
Parce que nous appartenons à la sphère divine, nous pouvons, contrairement aux « enfants de ce siècle » (Lu 16.8), comprendre les choses surnaturelles de Dieu, des choses que « l’homme naturel n’accepte pas » et qu’« il ne peut […] connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Co 2.14).
Lorsque quelqu’un voyage dans un autre pays, il est tout autant un citoyen de son propre pays que lorsqu’il y est. Qu’il soit dans un autre pays, sur un autre continent, même le continent arctique, n’importe où à l’étranger, il reste néanmoins un citoyen de son pays, et conserve tous les droits qui sont attachés à sa citoyenneté.
Comme citoyens du royaume céleste, les chrétiens possèdent tous les droits et privilèges que confère leur citoyenneté, alors même qu’ils vivent sur la terre « étrangère » et parfois hostile de ce monde. Notre vie véritable est dans le surnaturel, les lieux célestes. Notre Père est là, notre Sauveur est là, notre famille et ceux que nous aimons sont là, notre nom est là, et notre demeure et notre trône éternels sont là.
Mais pour le moment, nous sommes déchirés par la tension qui existe entre le terrestre et le céleste. Paul fait allusion à cette tension, lorsqu’il dit : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; […] comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses » (2 Co 4.8,9 ; 6.10).
Le secret pour vivre comme un citoyen du ciel dans une situation qui est loin d’être céleste, c’est de marcher par l’Esprit. Paul nous dit : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Ga 5.16). Lorsque nous marchons dans la puissance de l’Esprit, il produit en nous son fruit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (v. 22,23). Nous recevons nos bénédictions spirituelles en vivant dans la puissance du Saint-Esprit de Dieu.
L’intermédiaire de la bénédiction : Jésus-Christ
Les chrétiens possèdent toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes parce qu’ils sont en Christ. Lorsque nous mettons notre foi en Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, nous entrons dans une union merveilleuse avec lui. « Celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit » (1 Co 6.17). L’unité des chrétiens est plus qu’un simple accord ; c’est l’unité d’une vie commune, la vie commune et éternelle de Dieu qui bat dans l’âme de tous les croyants (voir Ro 15.5-7).
Tout ce que le Seigneur possède, ceux qui sont en Christ le possèdent. « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ » (Ro 8.16,17). Les richesses de Christ sont nos richesses. Ses ressources sont nos ressources. Sa justice est notre justice, et sa puissance est notre puissance. Sa position est notre position : où il est, nous sommes. Son privilège est notre privilège : ce qu’il est, nous le sommes. Ses possessions sont nos possessions : ce qu’il a, nous l’avons. Sa façon d’agir est notre façon d’agir : ce qu’il fait, nous le faisons.
Nous sommes tout cela, avons tout cela et faisons tout cela par la grâce de Dieu, qui ne manque jamais d’accomplir sa volonté dans ceux qui ont mis leur foi en lui (1 Co 15.10).
Cet article est tiré du livre : Éphésiens de John MacArthur