Les bénédictions pour le présent (Stuart Olyott)
1. L’adoption
Le chrétien possède certains privilèges dès maintenant. Si vous êtes chrétien, vous jouissez de ces bienfaits à l’instant présent. Le premier que Paul mentionne est l’adoption. En Éphésiens 1:5, il déclare que Dieu « nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. » Nous entretenons avec Dieu une relation d’enfant à Père. Nous sommes ses fils et ses filles ! Cette prérogative glorieuse n’appartient qu’aux chrétiens, et à personne d’autre. La Bible n’enseigne nulle part la paternité universelle de Dieu et la fraternité universelle de tous les hommes. Elle affirme plutôt :
« À tous ceux qui l’ont reçue [la Parole, c’est-à-dire Christ], à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1:12).
La justification est la bénédiction fondamentale de la vie chrétienne
La filiation dont nous parlons n’est pas la filiation naturelle, mais celle de l’adoption. C’est le plus grand privilège que l’Évangile nous accorde. Quel bonheur inouï de savoir que le Juge nous a déclarés « non coupables » ! Telle est la vérité de la justification ; aucune autre bénédiction ne serait nôtre si nous n’étions pas d’abord en règle avec Dieu. La justification est la bénédiction fondamentale de la vie chrétienne. Cela ne signifie pas qu’elle soit la plus élevée. Imaginez que le juge prenne le criminel acquitté et l’adopte dans sa famille, lui donne son nom et la jouissance de tous les avantages de sa maison, et soit un père pour lui. C’est ce que Dieu a fait pour nous en Christ.
Le chrétien est celui qui a Dieu pour Père
Qu’est-ce qu’un chrétien ? C’est celui qui a Dieu pour Père. C’est la définition la plus simple et la meilleure. Si elle est claire dans notre esprit, elle illumine tout le reste. Pourquoi les chrétiens doivent-ils se conduire différemment ? Parce qu’ils doivent manifester leur air de famille (Matthieu 5:48). Comment doivent-ils prier ? Comme des enfants parlent à leur père (Matthieu 6:9). Pourquoi ne doivent-ils pas s’inquiéter de la satisfaction de leurs besoins élémentaires ? Parce que leur Père céleste prend soin d’eux (Matthieu 6:31,32). Cet enseignement merveilleux, pratiquement inconnu sous l’Ancien Testament, est révélé pleinement dans l’Évangile ; c’est pourquoi Paul le rappelle ici.
Mais pour apprécier à sa juste valeur ce que l’apôtre dit, nous devons bannir certaines idées qui nous encombrent l’esprit. Dans l’antiquité, la pratique de l’adoption était différente de ce qu’elle est souvent aujourd’hui. On n’adoptait pas des bébés, mais des adultes. Lorsqu’une personne riche n’avait pas d’héritier naturel à qui transmettre son patrimoine, elle cherchait en dehors de sa famille qui pouvait être digne d’hériter de sa fortune. Ensuite elle adoptait cette personne. À partir de ce moment, tout ce qu’elle possédait passait entre les mains de l’adopté. Paul a cette pratique à l’esprit quand il parle d’adoption.
Dieu adopte des malfaiteurs
Ceci étant bien compris, ce que la Bible déclare alors à ce sujet est tout simplement fantastique. Car Dieu n’adopte pas des gens qui ont prouvé leur valeur. Il ne confie pas ses richesses à des gens hors du commun. L’adoption ne récompense pas une vie sainte, mais Dieu adopte des malfaiteurs. Il enrichit des ratés. Il fait des rebelles ses héritiers. Quelle grâce ! Une grâce plus abondante que tous nos péchés.
2. La faveur ou l’acceptation
L’acceptation accompagne inévitablement l’adoption. Paul en parle dans Éphésiens 1:6 en disant que Dieu « nous a favorisés dans le bien-aimé ».
La parabole du fils prodigue
Pour bien comprendre cette acceptation, il suffit de penser à la parabole du fils prodigue. Loin de chez lui, démuni de tout et gardant des pourceaux, le fils prodigue décide de retourner chez son père. Il ne cherche pas à être réintégré dans la famille, mais demande simplement à son père de l’embaucher comme serviteur. Les choses ne se passent pourtant pas ainsi.
« Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et l’embrassa » (Luc 15:20).
Quelques instants plus tard, le père revêtit de sa plus belle robe la honte de son fils. L’anneau au doigt attestait qu’il était pleinement accepté comme fils. Les chaussures à ses pieds témoignaient qu’il était un homme libre, et non un esclave. La repentance et le retour du fils furent salués avec beaucoup de joie et de grandes festivités.
Pourquoi le père ne traita-t-il pas son fils prodigue comme un serviteur ? Pourquoi donna-t-il à son retour un caractère aussi festif ? Parce qu’il était son fils. Dans ces conditions, comment l’acceptation pourrait-elle être autrement que complète et inconditionnelle ?
Notre Père céleste nous accueille sans réserve
Voilà comment notre Père céleste nous traite. Chaque journée de notre vie est entachée de péché. Nos pensées n’ont pas été totalement pures. Nos lèvres ont proféré des paroles insensées et parfois méchantes. Nous n’avons pas fait ce que nous aurions dû et avons certainement accompli ce que nous n’aurions pas dû. Cela signifie-t-il que Dieu se détourne de nous ? Quand nous recherchons sa face dans une prière de repentance, nous constatons qu’il nous accueille sans réserve. Nous avons été dans un pays éloigné, mais il guettait notre retour. Quand nous revenons à lui, il court à notre rencontre, même si nous sommes encore très loin. Il nous enlace de ses bras et nous traite comme ses chers enfants. Il n’hésite jamais. Nous nous approchons de lui avec des larmes, mais découvrons que sa maison est une demeure de joie.
Rien ne vient faire obstacle à notre communion avec Dieu
Comment le Dieu juste et saint peut-il organiser une telle réception en notre honneur ? Parce que son Fils éternel ne l’a jamais déçu et qu’il nous voit en lui. Il nous accepte pour l’amour de Christ. À nos moments les plus souillés, dans les profondeurs de nos rechutes, même à ces heures-là Dieu nous impute la justice de Christ, et le Père nous voit comme si nous étions sans faute. Aucun nuage ne vient jamais s’intercaler entre Dieu et nous, JAMAIS ! Rien ne vient faire obstacle à notre communion avec lui. Nous ne faisons rien d’autre qu’échouer et aucun de nous n’a en lui-même la moindre parcelle de dignité. Mais Dieu nous a acceptés (ou favorisés) dans le bien-aimé.
Ce geste n’a rien à voir avec nous, et tout avec lui. Nous voici donc revenus au thème de la grâce. Notre âme est horriblement souillée par le nombre de nos crimes. Mais elle a été lavée et, aux yeux de Dieu, nous sommes plus blancs que la neige. Et cela, uniquement en raison de ce qu’il a fait pour nous en Jésus-Christ, notre Seigneur. De quelles bénédictions nous jouissons dès maintenant !
Cet article est tiré du livre : La force est en Christ de Stuart Olyott