Les chants de salut dans les Écritures (Keith et Kristyn Getty)

Tout au long du récit que racontent les Écritures, nous pouvons voir cette invitation à répondre à une révélation en chantant des louanges. Examinons de plus près cinq de ces exemples encourageants qui éveillent notre cœur à l’importance et la pure joie de chanter ensemble.

  1. Le premier chant

Le premier chant rapporté dans les Écritures se trouve dans Exode 15. Il s’agit d’un cantique de louange et de gratitude chanté par Moïse et les Israélites alors qu’ils se trouvent sur la rive est de la mer Rouge, après que le Seigneur les ait fait sortir indemnes de l’Égypte. Ils célèbrent le secours et la victoire de Dieu : « L’Éternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c’est lui qui m’a sauvé » (v. 2). Moïse et Marie enseignent et dirigent les Israélites en les appelant à chanter[1]. Dans ce récit, c’est l’histoire de l’Évangile qui est reflétée : Dieu, par Christ, nous a secourus. Lorsque nous faisons de Jésus ainsi que de sa mort et de sa résurrection le thème central de nos chants, nous suivons les pas de Moïse et Marie. Comme eux, nous nous tenons sur la rive alors que nos ennemis sont battus à plate couture et que la mort est anéantie. Nous avons été sauvés. Alors, nous chantons.

  1. Les chants au combat

Plusieurs générations plus tard, Débora et Barak, le commandant de l’armée d’Israël, chantent pour commémorer un revirement militaire époustouflant qui libéra le peuple de Dieu de vingt ans d’oppression sous un chef de guerre cananéen (l’événement est relaté dans Juges 4, et le cantique de célébration dans Juges 5). Chanter ensemble peut transformer nos victoires en des événements communautaires qui nous donneront encore plus de joie.

Le peuple chante lorsque l’arche de l’alliance, après avoir été reprise aux Philistins, est enfin rapportée à Jérusalem où David a préparé une place spéciale pour elle (1 Ch 15). Ils chantent à la tête de l’armée : « Louez l’Éternel ! car sa miséricorde dure à toujours ! », alors que Josaphat les mène au combat contre une coalition de nations adverses (2 Ch 20.21,22). Le chant fait partie de notre armure pour le combat dans cette vie ; c’est le moyen par lequel nous célébrons nos victoires – et en Christ, nous avons toujours la victoire.

  1. Les chants de David

Les psaumes sont des chants qui nous exhortent à chanter. Ils sont honnêtes et profonds ; ils expriment le désespoir et le bonheur. Ils nous montrent que puisque nous sommes toujours sauvés, nous sommes toujours capables de chanter :

Louez l’Éternel, vous toutes les nations, célébrez-le, vous tous les peuples ! (Ps 117.1.)

Chantez à l’Éternel, bénissez son nom, annoncez de jour en jour son salut ! (P  96.2.)

Chantez, chantez en son honneur ! Parlez de toutes ses merveilles ! (Ps 105.2.)

Au fil des Psaumes, le recueil de chants par excellence de la Bible, le modèle révélation-réponse se répète régulièrement. En voici deux exemples :

  1. Psaume 40 – le psalmiste s’attend à ce que Dieu se révèle ; Dieu l’entend, le relève et lui donne un endroit solide où poser ses pieds, puis met un cantique de louange sur ses lèvres :

Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue ;

et il a dressé mes pieds sur le roc,

il a affermi mes pas.

Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau,

une louange à notre Dieu (v. 3,4).

 

  1. Psaume 31 – le roi David, le psalmiste, chante un cantique relatant comment il a vu la bonté du Seigneur dans des temps difficiles, puis comment il a répondu par la louange :

Oh ! combien est grande ta bonté,

que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent,

que tu témoignes à ceux qui cherchent en toi leur refuge,

à la vue des fils de l’homme !

Tu les protèges sous l’abri de ta face contre ceux qui les persécutent,

tu les protèges dans ta tente contre les langues qui les attaquent.

Béni soit l’Éternel !

Car il a signalé sa grâce envers moi,

comme si j’avais été dans une ville forte (v. 20-22).

Quand nous méditons sur la personne et l’œuvre de Dieu, cela déclenche une réponse authentique de louange à Dieu qui vient de notre cœur et de notre chant.

  1. Les chants des prophètes

Au temps d’Esdras, les Israélites ont chanté lorsque les fondations du nouveau temple ont été complétées par les exilés de retour en Israël (Esd 3.10-13), tout comme ils avaient chanté quand les murs autour de Jérusalem avaient été rebâtis sous la direction de Néhémie (Né 12.27-29). Ils savaient que c’était Dieu qui les avait ramenés d’exil, qui leur avait redonné l’espoir et qui leur avait promis des bénédictions futures. Alors ils ont chanté. Les temps de chant collectif marquent à la fois le rythme de leur vie quotidienne et les occasions spéciales.

Les prophètes ont chanté en raison du salut qu’ils avaient vu, mais plus encore à cause du salut qu’ils avaient entrevu. Ils exhortaient le peuple à chanter à propos de Celui qui viendrait, le Messie, qui rétablirait le royaume de Dieu et son peuple : « Éclatez ensemble en cris de joie, ruines de Jérusalem ! Car l’Éternel console son peuple, il rachète Jérusalem » (És 52.9). « Chantez à l’Éternel, louez l’Éternel ! Car il délivre l’âme du malheureux de la main des méchants » (Jé 20.13). « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d’allégresse, Israël ! Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! » (So 3.14.)

Nous nous joignons à eux en chantant ce qu’ils attendaient, et que nous avons vu : la venue du Seigneur Jésus-Christ, « car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui ; c’est pourquoi encore l’Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu » (2 Co 1.20).

  1. Un chant qui soutient les prisonniers

Le salut rend la joie possible et nous pousse à chanter même lorsque les circonstances nous sont défavorables. C’est là toute la beauté du chant centré sur l’Évangile : si rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus (Ro 8.38,39), alors rien ne peut, ni ne devrait nous empêcher de chanter. L’Église primitive était une Église qui chantait même dans les situations les plus difficiles. Ainsi, en pleine nuit, alors qu’ils sont détenus dans une prison à Philippes et que leur avenir est incertain, on entend Paul et Silas ; ils « priaient et chantaient les louanges de Dieu » (Ac 16.25). Leur chant les fortifie et sert de témoignage au geôlier qui, après avoir entendu les hommes chanter et vu le tremblement de terre envoyé par Dieu, demande aux apôtres : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (v. 30.) Manifestement, ils ne s’étaient pas contentés de chanter en marmonnant dans leur barbe ! Les chants de salut sont chantés durant chaque saison de la vie.

[1] N.D.T. : La sœur de Moïse est aussi appelée aussi Miryam (BDS) ou « Miriam » (S21) dans d’autres traductions de la Bible.