Les conséquences des interprétations inadéquates (Richard Gaffin)

Il est évident que remettre en cause ou nier le fait que toute l’humanité descende d’Adam, le premier être humain, a des conséquences considérables pour la foi chrétienne. 

Certaines de ces conséquences sont résumées de manière particulièrement instructive. On peut les retrouver dans le dernier chapitre du livre récemment réédité de J. P. Versteeg : Adam in the New Testament: Mere Teaching Model or First Historical Man? Il y recense certaines des principales « conséquences » liées au fait d’adopter une position évolutionniste sur les origines de l’humanité et de nier l’historicité d’Adam telle qu’affirmée et conçue dans les Écritures. 

Péché, Salut et Sauveur

Il établit trois conséquences inévitables.

La plus directe est une compréhension radicalement altérée du péché, en particulier de l’origine et de la nature de la dépravation humaine, et son corollaire, à savoir un abandon de toute notion sérieuse de culpabilité pour le péché

Ce changement de perception du péché entraîne, à son tour, un changement substantiel de la notion de salut. La conception de la mort de Christ comme sacrifice substitutif qui apaise la colère juste et sainte de Dieu envers le péché et qui libère de sa culpabilité est éclipsée, voire niée. 

Ces modifications des conceptions du péché et du salut entraînent inévitablement une vision fort différente du Sauveur. L’accent est mis sur l’humanité de Christ, et particulièrement sur les aspects exemplaires de sa personne et de son oeuvre (il est « l’homme idéal », atteint dans les limites imposées par le processus d’évolution). 

Or, cet accent minimise, voire nie sa divinité. Une conception radicalement anti-biblique du péché, du salut et du Sauveur, tel est le prix à payer quand on nie l’historicité d’Adam et Ève en tant que premiers êtres humains ainsi que la descendance naturelle commune à tous les autres êtres humains issus d’eux.


Cet article est tiré du livre : Sans Adam, pas d’Évangile de Richard B. Gaffin Jr