Les différences entre la vraie foi et la fausse (Ernest Reisinger)

Il existe un espoir qui périt (Job 8 : 13,14) et une espérance qui ne rend pas confus (Romains 5:5). De même, il existe une foi qui sauve et une qui condamne. Le besoin de différencier l’une de l’autre est vital pour l’Église contemporaine.

Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort (Proverbes 14:12)

Il est une race qui se croit pure, et qui n’est pas lavée de sa souillure (Proverbes 30:12)

Ces passages pertinents s’appliquent bien aux membres de l’Église d’aujourd’hui.

Les différences entre une foi illusoire et la foi qui sauve, ou entre les vrais et les faux croyants, sont nombreuses. Contentons-nous d’en souligner quatre qui distinguent le bon grain de l’ivraie, l’authentique de ce qui n’en a que les apparences.

1. Les faux croyants veulent bien de Christ, mais pas dans sa totalité. 

Ils veulent sa grâce, mais pas son règne sur eux, comme le fils prodigue qui voulait les biens de son père, mais pas son autorité. Les faux croyants veulent tous les avantages de la croix, mais sans devoir se prosterner devant celui qui est couronné. Ils veulent aller au ciel, mais sans emprunter le chemin étroit qui y conduit. Ils veulent le don gratuit de la vie éternelle, mais refusent de le saisir avec des mains vides. Oui, ils veulent Christ, mais pas de façon exclusive, en se privant des autres choses qu’ils aiment. Ils veulent être sauvés des conséquences du péché, mais pas du péché lui-même. Or, le Seigneur est venu pour délivrer du péché, comme l’indique le premier chapitre du Nouveau Testament :

Tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Matthieu 1:21)

Jésus n’est pas une simple police d’assurance contre l’enfer, mais celui qui sauve du péché et de ses conséquences.

La foi qui sauve, pour sa part, désire Christ tout entier. Le Seigneur l’illustre par ses paraboles :

Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache ; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ… Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix ; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée (Matthieu 13 : 44-46).

Christ est le trésor et la perle de grand prix ; la foi qui sauve le désire à l’exclusion de toutes choses.

2. La foi authentique désire Christ tel que le présentant les Écritures, comme seul médiateur entre Dieu et les humains (1 Timothée 2.5)

À ce titre, Christ remplit trois offices : prophète, sacrificateur et roi de son Église. En tant que sacrificateur, il procure le pardon et la paix par son sacrifice sur la croix et maintient la paix par son intercession. Comme prophète, Christ est sagesse, maître et conseiller en toutes choses. Enfin, grâce à son onction royale, Christ exerce l’autorité et règne sur le vrai croyant dans tous les domaines de sa vie, et le protège de ses ennemis.

Les faux croyants acceptent Christ seulement comme sacrificateur parce que cela leur procure le pardon et la paix, mais pas comme prophète qui les instruit ni comme roi qui règne sur eux. Or, nous ne sommes pas sauvés par l’un des offices de Christ, mais par Christ lui-même. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5:12). Si nous l’avons, lui, nous devons l’avoir dans tous ses offices.

3. Les faux croyants n’acceptent pas Christ avec tout ce qui s’y rattache.

Ils le veulent, mais n’ont jamais calculé la dépense (Luc 14:25-33). Tout chrétien véritable sait que la vie chrétienne n’est pas une promenade sur un sentier couvert de pétales de roses. Tout n’est pas « joie, joie, mon cœur est dans la joie ». La vie du chrétien est aussi marquée par les luttes, les combats, les conflits. Jésus ne l’a pas caché. L’étude de Luc 9 et 14 montre à quel point il était honnête dès le début de ses contacts avec les hommes.

La vraie foi accepte Christ et les désagréments qui marquent la vie chrétienne. Il en coûte d’être chrétien. Je ne parle évidemment pas du prix de la rédemption, qui est infini. Nous sommes rachetés par le précieux sang de Christ. Mais il en coûte de mener une vie authentiquement chrétienne. Devenir chrétien ne vous coûte rien, mais être chrétien peut coûter énormément.

4. Le cœur du faux croyant n’est pas transformé et sa foi n’est donc pas agissante. 

Simon le magicien croyait, mais son cœur n’était pas en règle devant Dieu (Actes 8 : 13,21). La vraie foi est agissante ; elle purifie le cœur (Actes 15 : 8,9).

En résumé

  1. La foi qui sauve désire Christ dans sa totalité ; 
  2. Elle le reçoit dans tous ses offices : prophète, sacrificateur et roi ; 
  3. La foi l’accepte avec tous les renoncements que cela implique ; 
  4. Elle est agissante et purifie le cœur. Rien de ces attitudes ne caractérise une foi fausse.

Il faut bien différencier la foi qui sauve d’une foi illusoire. Demeurer dans l’illusion entraîne des conséquences trop tragiques pour négliger de s’examiner soi-même. Il y a une foi qui ne sauve pas. Mettons donc les gens en garde contre ses funestes conséquences. Nous sommes justifiés par la foi seule, mais cette foi a des caractéristiques précises. Si la vie ne l’accompagne pas, la foi n’est pas celle qui justifie.

Je n’ai point honte de l’Évangile, déclare l’apôtre Paul, c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ; selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi (Romains 1 : 16,17)


Cet article est tiré du livre : Votre évangélisation est-elle biblique? de Ernest Reisinger