LES HOMMES DE RÉVEIL (HORATIUS BONAR)

Les Hommes de Réveil Aspirent à la Réussite

C’étaient des hommes courbés sur la réussite. C’était avec un bon espoir de succès que premièrement ils prenaient en charge l’affreuse responsabilité du ministère, et s’ils s’en étaient désespérés, cela aurait été un honteux manque de confiance dans Celui qui les avait envoyés de l’avant, tandis que s’ils y avaient été indifférents, cela aurait équivalu à se déclarer comme rien de moins que des traîtres à l’égard de Lui et de Sa cause. Comme combattants, ils disposaient leurs cœurs dans l’idée de la victoire, et combattaient avec la foi du triomphe anticipé, sous la conduite d’un tel Capitaine à leur tête. Comme bergers, ils étaient incapables de s’asseoir tranquilles sur le versant de la montagne au soleil, ou dans la brise, ou dans la tempête, en restant insouciants vis-à-vis de leur troupeau égaré, périssant et bêlant. Ils surveillaient, rassemblaient, gardaient, nourrissaient les brebis confiées à leurs soins.

Les Hommes de Réveil Marchent Dans la Foi

C’étaient des hommes de foi. Ils labouraient et semaient avec espérance. Il est possible que quelquefois ils aient avancé en pleurant, en portant de précieuses semences ; mais c’étaient des larmes de douleur et de compassion, non de désespoir ; ils savaient que, la saison venue, ils récolteraient, s’ils n’avaient pas défailli, que leur travail dans le Seigneur ne serait pas vain, et que bientôt ils allaient revenir en portant leurs gerbes avec eux. Ils avaient confiance dans le Dieu auquel ils appartenaient et qu’ils servaient, sachant qu’Il ne les enverrait pas au combat avec leurs propres forces. Ils avaient confiance dans le Sauveur dont ils portaient le mandat et dans les missions duquel ils étaient envoyés. Ils avaient confiance dans les promesses du glorieux succès dont Il les avait armés et avec lesquelles Il les avait consolés. Ils avaient confiance dans la toute-puissance et la grâce du Saint-Esprit, en tant que Celui qui glorifie Christ, Celui qui atteste Son œuvre, et la Résurrection des âmes perdues. Ils avaient confiance dans la Parole, l’Evangile, le message de réconciliation qu’ils proclamaient, sachant qu’il ne retournerait pas à vide vers Celui qui l’avait envoyé. Ainsi donc, ils marchaient dans la foi et la confiance, anticipant la victoire, défiant les ennemis, méprisant les obstacles, et ne faisant pas cas de leurs vies, pourvu qu’ils achèvent leur course avec joie, et leur ministère qu’ils avaient reçu du Seigneur Jésus.

Les Hommes de Réveil Sont des Hommes de Labeur

C’étaient des hommes de labeur. Ils devaient être capables de porter le fardeau et la chaleur de la journée. On pourrait dire d’eux en toute vérité qu’ils méprisaient les délices et aimaient les journées laborieuses. Leurs vies sont les annales d’un incessant, inlassable et dur labeur du corps et de l’âme : temps, forces, substance et santé. Tout ce qu’ils étaient et possédaient, ils s’offraient librement au Seigneur, ne gardant rien pour eux, donnant tout sans rechigner, avec joie, avec reconnaissance, abandonnant tout à Celui qui les aimait et qui les avait lavés de leurs péchés par Son propre sang ; ils ne regrettaient qu’une seule chose, c’est qu’ils avaient si peu, si peu à abandonner à Celui qui, pour eux, s’était offert librement ! Ils connaissaient par expérience une chose Le concernant, que les apôtres avaient attestée à l’église de Corinthe. Ils savaient que c’était dans la fatigue et dans la douleur, souvent dans les veilles, dans la faim et dans la soif, souvent dans les jeûnes, dans le froid et dans la nudité. Ils n’avaient pas de temps pour la légèreté, la paresse, ou pour le plaisir, ou pour la camaraderie oisive.

Ils commençaient leur labeur avant même que le matin pointe, et c’est dans les ombres du soir qu’ils continuaient leur dur labeur, bien qu’épuisés et défaillants. Ils labouraient pour l’éternité comme des hommes qui savaient que le temps est court et que le jour de la récompense à portée de main.

Les Hommes de Réveil Sont Patients

C’étaient des hommes de patience. Ils n’étaient pas découragés, bien qu’ils aient eu à travailler longtemps sans voir le fruit qu’ils désiraient. Ils continuaient encore à semer. Jour après jour, ils poursuivaient ce qui, aux yeux du monde, apparaissait comme un temps ingrat et infructueux de dur labeur. Ils n’étaient pas ceux qui s’épuisaient rapidement à force de bien travailler, car ils se rappelaient l’exemple du Laboureur avec Sa moisson périssable : » Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. » (Jacques 5 :7). Un bon nombre de programmes grandioses ont été avortés par l’impatience. Beaucoup de journées de dur labeur ont été anéanties par l’impatience. Beaucoup de mesures irréfléchies ont été prises, et de changements précipités adoptés comme résultat de l’impatience.

Des tentatives ont été faites de forcer un réveil par des hommes qui s’impatientaient devant la lente progression de l’œuvre entre leurs mains; et ceci a rarement fini en autre chose qu’en des échecs désastreux, ou au mieux des excitations momentanées qui ont desséché et rendu stériles une terre qui aurait produit, par le biais d’un labeur un peu plus patient, une abondante moisson. Il peut et il devrait toujours y avoir la patience la plus tranquille en conjonction avec l’aspiration la plus intense au succès. » Celui qui croit n’agit pas de façon précipitée. » Un ami et frère dans le Seigneur était appelé il y a quelques années à travailler dans une partie de la vigne du Maître dans notre propre pays. Il travaillait, priait et recherchait le fruit de tout son cœur. Pourtant, à cette époque il vit peu de résultats. Il fut appelé ailleurs pour une période de labeur. Après quelques années, il entendit dire qu’une œuvre de Dieu avait eu lieu dans son ancien champ sous le ministère d’un autre fidèle frère et ouvrier dans l’œuvre en Christ. En visitant le lieu, il fut abasourdi et réjoui de voir que beaucoup de ceux qui s’étaient convertis étaient les individus mêmes qu’il avaient des années plus tôt visités, avertis, et pour lesquels il avait prié : » L’un sème et un autre moissonne. «

Les Hommes de Réveil Sont Audacieux Comme des Lions

C’étaient des hommes d’audace et de détermination. Des adversaires pouvaient contester et s’opposer à eux, des amis timides pouvaient hésiter, mais ils pressaient de l’avant, pas du tout terrifiés par la difficulté ou l’opposition. La timidité ferme bon nombre de portes utiles, et perd beaucoup de précieuses opportunités ; elle ne gagne aucun ami, alors qu’elle fortifie tout ennemi. L’audace ne perd rien, et la crainte ne gagne rien. Il semble souvent qu’il y ait une récompense pour l’audace et la vigueur, toutes choses étant égales par ailleurs. Mêle le courage naturel et la résolution accompliront beaucoup; combien plus à plus forte raison, produira le courage créé et soutenu par la foi et la prière? En comparaison, par exemple, de la dense masse d’impiété, d’immoralité dans nos grandes villes, qu’est-ce qui pourra jamais être accompli, si nous nous rétractons timidement, ou nous croisons lentement les mains, parce que le désarroi est si terrifiant, et les probabilités apparentes de réussite si infimes ? Préparons-nous uniquement à combattre, même si le jeu sera d’un contre dix mille, car qui saura calculer les résultats ? Mais plus que le simple courage naturel sera requis pour contrer les dangers ou les difficultés naturels. Il y a, à notre propre époque, un bien plus grand besoin d’audace morale, afin de neutraliser la crainte de l’homme ; la terreur de l’opinion publique, ce dieu de notre idolâtrie dans ces derniers temps, qui se vante de détenir des lumières supérieures, et qui amène tout sous le test de la raison ou décide de tout par le vote majoritaire.

Nous avons besoin de la force d’en haut pour rester fidèles dans ces jours de troubles, de réprimandes et de blasphèmes qui volent sur nos visages comme des pierres à feu, en dépit de la censure et de l’approbation de la multitude, et pour oser être différents pour la cause de la justice, et pour combattre, sans aide, les combats de la foi. Le ricanement, la moquerie, le sourire méprisant de la supériorité, le soutien froid, l’opposition chaleureuse, l’amitié timide, l’hostilité audacieuse, en privé comme en public, de la bouche des compagnons, ou des voisins, souvent sous prétexte de respect pour la religion, tout ceci parvient très bien à effrayer celui dont l’esprit a une résistance qui ne sort pas de l’ordinaire. Pour faire face à ces choses, rien de moins qu’une grâce divine est nécessaire. Jamais, peut-être, à aucune époque, la méchanceté n’a t-elle pris un aspect et un visage aussi effrontés ; et jamais, par conséquent, le courage chrétien n’a été plus requis que maintenant. Il faut une faible dose d’un tel courage, en effet, pour accomplir la routine coutumière du devoir de paroisse. Les hommes du monde, et de simples enseignants, peuvent tolérer, ou même faire l’éloge d’une telle diligence ; mais pour faire un pas plus loin que cela et casser la régularité des formes bien sonnées, et prêcher et œuvrer en des occasions favorables comme en des occasions défavorables, dans les églises, ou des granges, ou des écoles, ou des champs, ou dans les rues, ou des autoroutes, pour accomplir son ministère fidèlement, pleinement et en étant proches de la conscience des hommes où que vous vous trouviez lorsque vous êtes mis en contact avec eux . Pour être toujours le ministre, toujours la sentinelle, toujours le chrétien, toujours celui qui aime les âmes, c’est-à-dire pour retourner le monde sens-dessus sens-dessous, pour transgresser toutes les règles de bonne éducation, et pour déchirer les points de repère de la société civilisée. Les ministres et les chrétiens laïques ont, pour cela, besoin, plus que jamais » d’être forts et d’être bien courageux «, d’être » fermes et immobiles, de toujours abonder dans l’œuvre de Dieu. » Ceci a toujours été un des plus grands secrets du succès dans le ministère. Ceux qui honorent Dieu, Dieu n’a jamais manqué de les honorer et de les bénir.

Les Hommes De Réveil Prient !

C’étaient des hommes de prière. Il est vrai qu’ils travaillaient beaucoup, faisaient beaucoup de visites, étudiaient beaucoup, mais ils priaient aussi beaucoup. Ils abondaient dans la prière. Ils étaient très souvent seuls avec Dieu, rechargeant leurs propres âmes de la fontaine vivante qui, hors d’eux, devait couler vers les gens pour devenir des sources d’eau vive. Dans les jours que nous vivons, il y a sans nul doute, une grave erreur sur ce point chez beaucoup. Certains parmi ceux qui cherchent vraiment à nourrir le troupeau et à sauver les âmes, sont conduits à dépenser leur énergie dans des devoirs et travaux extérieurs, négligeant la nécessité absolue d’enrichir, de faire mûrir, d’élever leurs propres âmes par la prière et le jeûne. De ce fait, il y a beaucoup de temps gaspillé et de labeur jeté en l’air. Une seule parole, venant bien à propos de lèvres qui ont été embrasées dans la fournaise céleste, par une proche communion avec Dieu, sera beaucoup plus profitable que des milliers d’autres. Si les fidèles ministres de Christ voulaient agir davantage selon ce principe, ils apprendraient vite comment leurs labeurs seraient, par ce moyen, fructueux et remplis de puissance. Si plus de nos samedis étaient passés dans la communion avec Dieu, dans l’intercession solennelle pour les personnes, dans l’humiliation vis-à-vis du péché, et la supplication pour obtenir l’effusion de l’Esprit, nos Sabbats seraient de loin beaucoup plus bénis, nos sermons seraient de loin beaucoup plus bénis, nos sermons seraient de loin beaucoup plus prospères, nos visages s’illumineraient comme s’illumina le visage de Moïse, une révérence et une crainte plus solennelles seraient sur toutes nos assemblées, et il y aurait moins de personnes se plaignant d’avoir travaillé en vain, ou d’avoir dépensé leurs forces pour rien. Ce qui est perdu dans des arrangements élaborés, ou une cruciale exactitude de style et d’arguments, serait de loin plus que compensé par la » double portion de l’Esprit » que nous sommes supposés alors recevoir.

Pour conclure, considérons les sages paroles de feu Leonard Ravenhill : » Les prophètes sont les hommes de Dieu de l’urgence dépêchés dans les heures de crise. Ils réussissent dans la perplexité, surmontent l’adversité, mettent en défaite la calamité, apportent le nouveau vin du Royaume qui fait éclater les outres flétries de l’orthodoxie, et enfantent le REVEIL. Que le cœur d’aucun chrétien ne le trompe parce qu’il semble que l’ennemi est venu comme un fleuve, que la voix du prophète n’est pas écoutée dans le pays. Dieu a Ses hommes cachés. Ils sortiront de leur cachette sans étiquette ; sans rien à vendre, rien à propager, sinon » la sainteté dans le Seigneur. » «


Référence :«True Revivals and Men That God Used» (Un Vrai Réveil et les Hommes que Dieu Utilise), Horatius Bonar – chapitre 1