Les langues la venue de la venue de l’Esprit – Actes 2.5-11 (John MacArthur)

Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ? (Actes 2.5-11)

La Pentecôte est une des trois fêtes principales du calendrier juif, et tous les hommes Hébreux de l’époque doivent la célébrer à Jérusalem. Par conséquent, le jour de la Pentecôte, il y [a] en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Ceux qui se sont donné la peine de faire le pèlerinage sont de toute évidence des hommes pieux. L’expression de toutes les nations qui sont sous le ciel signifie « de nombreux pays », ou de toutes les nations où les Juifs ont été dispersés.

Quand le bruit du vent impétueux (plutôt que le bruit des langues) s’est fait entendre, la multitude [a accouru]près de la chambre haute. À son arrivée, elle est étonnée et confondue parce que chacun […] [entend] parler dans sa propre langue.

L’effet des signes surnaturels

Les signes surnaturels ont produit l’effet désiré, et l’attention de la foule se dirige sur Pierre et les autres. Ils [sont] tous dans l’étonnement parce que tous ceux qui parlent sont Galiléens. Les citadins cultivés sont stupéfaits, parce qu’ils considèrent les villageois de Galilée comme ignorants et dépourvus d’instruction.

Quand Philippe a annoncé tout excité à Nathanaël qu’il avait trouvé le Messie, Jésus de Nazareth (une ville de Galilée), Nathanaël lui a répondu avec mépris : « Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? » (Jn 1.45,46.) La tentative de Nicodème pour défendre Jésus s’est, elle aussi, butée à des propos méprisants : « Es-tu aussi Galiléen ? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne sort point de prophète » (Jn 7.52b).

Des langues connues

Le fait de voir les Galiléens soi-disant ignorants parler tant de langues pousse ici la foule étonnée à s’écrier : Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Il est clair que cette communication surnaturelle se fait dans des langues humaines connues, et non dans des langues d’extase, car Luc dresse la liste de langues précises. Les Parthes vivent à l’époque dans ce qui est l’Iran moderne. Ils n’ont jamais été conquis par les Romains dont ils sont les ennemis jurés. Les Mèdes, partenaires des Perses impérialistes au temps de Daniel, font ici partie de l’Empire de Parthes. Les Élamites vivent alors dans ce qui est maintenant le sud-ouest de l’Iran. Ils font également partie de l’Empire de Parthes. Ceux qui habitent la Mésopotamie vivent entre les deux grands fleuves, le Tigre et l’Euphrate (Mésopotamie signifie « entre les fleuves »). Un grand nombre d’Israélites ont été déportés dans cette région par les Assyriens et les Babyloniens. Ils ne sont pas tous retournés en Palestine à l’époque du décret de Cyrus (2 Ch 36.22,23). La Judée devrait probablement être prise au sens large et ainsi englober toute la région autrefois contrôlée par David et Salomon. Cela expliquerait l’absence de la Syrie dans cette liste. La Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie sont alors toutes des régions d’Asie Mineure. Elles comptent une importante population juive, tout comme l’Égypte, particulièrement dans la ville d’Alexandrie. C’est dans cette ville que la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament, a été produite. Le territoire de la Libye voisine de Cyrène se trouve à l’ouest de l’Égypte, sur la côte africaine de la Méditerranée. Josèphe fait état d’une population juive en ces lieux. Le fait qu’il y a alors des Juifs à Rome, ainsi que des prosélytes d’origine païenne, est évident parce que l’empereur Claude les en expulsera quelques années plus tard (Ac 18.2). Les Crétois venaient de l’île de Crète, au large de la côte sud-est de la Grèce. Les Arabes étaient des Juifs vivant dans le royaume des Arabes nabatéens, situé au sud de Damas (voir Ga 1.17).

Une adoration de Dieu

Luc dit que, dans ces langues, on entend parler des merveilles de Dieu. Ce genre d’exercice est alors un élément essentiel de la vie et de l’adoration des Juifs. Dans le livre de l’Exode, il est écrit : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel ? Qui est comme toi magnifique en sainteté, digne de louanges, opérant des prodiges ? » (Ex 15.11 ; voir aussi És 25.1.) Ce genre de louange est aussi un thème fréquent du livre des Psaumes : « Tu as multiplié, Éternel, mon Dieu ! tes merveilles » (Ps 40.6a) ; « Je rappellerai les œuvres de l’Éternel, car je me souviens de tes merveilles d’autrefois » (Ps 77.12 ; voir aussi Ps 26.7 ; 78.4 ; 89.6 ; 96.3 ; 107.8,21 ; 111.4).

Après avoir utilisé le bruit du vent pour rassembler la foule, l’Esprit la convainc maintenant que ces croyants en Jésus-Christ se vouent à l’adoration du seul vrai Dieu. S’ils étaient des blasphémateurs, comme beaucoup le croient, ils n’exalteraient pas la grandeur de Dieu. Tout ce récit des actions de Dieu préparait la voie pour la proclamation de l’Évangile que Pierre s’apprêtait à faire, qui est relatée à partir du verset 14. La bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ était le point culminant que visait l’Esprit.


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur.