Les pauvres en esprit sont réellement bénis (David Powlison)

Les pauvres en esprit sont bénis parce que le royaume des cieux leur appartient (voir Mt 5.3).

Pour chacun de nous, quel que soit notre combat, il y a une raison pour laquelle Jésus a énoncé cette béatitude en premier lieu. Le signe initial d’une foi vivante est cette conscience de notre pauvreté spirituelle et de notre besoin de la miséricorde qui vient d’une source extérieure. La bénédiction prononcée par Jésus sur ceux qui sont intérieurement démunis apparaît au début, mais pas comme s’il s’agissait d’une étape qui, une fois vécue, permet d’aller de l’avant en oubliant la nécessité de la grâce. Cette béatitude introductrice est un fondement qui établit la forme et l’infrastructure de tout l’édifice. Plus ma connaissance de mon Seigneur est profonde, plus je reconnais sa nature unique et ce que lui seul peut faire.

Les quatre premières bénédictions soulignent notre besoin, notre dépendance et notre soumission à Dieu. Les quatre suivantes progressent vers la force, la générosité, la pureté des motifs, le fruit qui émane du soin apporté aux autres ainsi que le courage et la joie au sein des difficultés de la vie. Les béatitudes tracent la voie pour trouver de l’aide dans notre combat et devenir utile auprès d’autres qui luttent également.

Nous sommes compatissants parce que Christ l’est à notre égard

Lorsque l’on comprend sa propre propension subtile au péché et la miséricorde de Dieu, on ne peut plus jamais dire de quelqu’un : « Comment a-t-il pu faire une telle chose ? » ou « Ce qu’elle a fait est inconcevable ! » À la base, nous sommes tous plus semblables que différents. Vous êtes compatissants parce que Christ l’est continuellement à votre égard. Vous n’avez peut-être jamais été adultères, fornicateurs, homosexuels ou consommateurs de pornographie. Néanmoins, vous savez au fond de vous-mêmes que les tentations qui surviennent sont toutes communes aux humains (1 Co 10.13).

De plus, lorsque l’on saisit à la fois l’horreur et le sentiment d’impuissance que produit le viol ainsi que notre besoin absolu de la miséricorde divine, on ne se permet jamais de dire de qui que ce soit : « Pourquoi ne peut-elle pas passer à autre chose ? » ou « Comment se fait-il qu’il ne s’en sorte pas ? » Certaines larmes ne seront essuyées et certaines peurs ne seront apaisées qu’au dernier jour. Peut-être n’avez-vous jamais rencontré de prédateur aussi effrayant que celui que dépeint le Psaume 10. Or, d’autres ont eu à faire face à pareil ennemi. Ce passage vous laisse voir à quel point une victime peut se sentir impuissante, menacée, écrasée et terrifiée devant la méchanceté. Ainsi, vous serez convaincus au plus profond de votre cœur qu’il est important que le Seigneur rende…

… justice à l’orphelin et à l’opprimé, afin que l’homme tiré de la terre cesse d’inspirer l’effroi (Ps 10.18).

La fidélité de Dieu est précieuse

Vous saurez également combien la fidélité de Dieu est précieuse. Comprendre la subtilité des combats vous aidera également à cerner la véritable profondeur et la portée réelle de l’œuvre de notre Sauveur. Vous pourrez prier avec confiance :

Souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Éternel ! (Ps 25.7.)


Cet article est tiré du livre : Il fait toutes choses nouvelles de David Powlison