Les péchés qui vous poursuivent (David Powlison)
Supposons que l’adultère et la pornographie sont derrière vous et que vous n’y retournez tout simplement plus. Vous êtes en train de fermer et de verrouiller la porte des archives mentales. Qu’en est-il de ces situations où vous ne courtisez aucun péché mais que c’est lui qui vous poursuit ? Appelons cela le niveau numéro 24. Dans cette bataille, les conspirateurs sont plus rusés. Une invitation à la convoitise peut vous prendre par surprise, et ce, d’une façon que nul être humain aux intentions sexuelles malsaines ne saurait fomenter.
Des prédateurs « acceptables »
Notre culture comporte plusieurs prédateurs « acceptables ». Avez-vous déjà été pris de court par une image obscène ou une suggestion que vous ne cherchiez absolument pas ? Les industries de la mode, du divertissement, de la publicité et du sexe connaissent bien leur domaine. Elles tentent de vous repérer, de s’agripper à votre cœur, de façonner votre identité, vos buts, vos soucis et vos dépenses. Quelques-uns des exemples que je fournis surviennent parce que nous vivons dans une culture caractérisée par les médias visuels, où de telles embuscades sont chose courante :
- Vous regardez tout bonnement une émission ou un film à la télévision et, tout à coup, l’intrigue, le langage et l’action entament un virage suggestif et osé. On se joue de vous.
- Vous faites une recherche sur Internet pour trouver un ouvrage théologique qui n’est plus disponible en version imprimée. Une adresse URL légèrement mal saisie fait apparaître de la pornographie très explicite sur votre écran. Ou bien vous ouvrez un message électronique qui semble normal mais s’avère être un pourriel bien camouflé qui crache des propos dégoûtants en caractères gras et colorés. Ou encore vous décelez qu’un message électronique est empoisonné et vous le supprimez, mais vous n’avez pas pu éviter de lire les saletés qui figuraient à l’objet de cet envoi. Vous avez l’impression que l’on vous a éclaboussé avec l’eau des égouts. Vous ne cherchiez pas à pécher, vous ne vous êtes pas attardé, mais vous êtes quand même souillé.
- Au supermarché, un beau et charmant jeune homme tente de vous séduire, vous qui êtes une femme mariée et d’âge mûr et qui avez une bonne centaine de milliers de kilomètres à l’odomètre. Ressentez-vous un frisson intérieur en réponse à ce flirt ?
- Vous avez entendu dire qu’un film en particulier est « à voir », mais vous vous faites prendre au dépourvu. Une scène osée a été insérée de façon gratuite dans une œuvre qui, autrement, était bonne ; et ce, dans le seul but d’éviter de recevoir la cote « public général ». Ou bien la cinématographie est magnifique, mais on y crée une empathie profonde pour un homme et une femme dont les conjoints respectifs sont présentés sous un mauvais jour. Les personnages principaux sont dépeints comme expérimentant un adultère merveilleusement vivifiant. Gardez-vous une attitude neutre et détachée ? révulsée ? captivée de quelque manière ?
- Vous roulez sur l’autoroute, et voilà : un panneau publicitaire immense vous incite à acheter de la bière en vous montrant une femme qui ne porte pratiquement pas de vêtements. Ne serait-ce pas merveilleux s’il n’y avait rien à l’intérieur de vous qui réagisse à cet appel ? Si seulement cette image produisait en vous la même indifférence que la précédente, dans laquelle la banque Citizen annonçait son nouveau taux hypothécaire sensationnel qui peut vous faire épargner 0,25 % sur vos paiements actuels ! Vous vous trouvez soudainement dans une bagarre que vous n’avez pas provoquée. Vous n’avez rien fait pour vous mettre en danger. Personne (si ce n’est Dieu et votre propre conscience) ne saura jamais si vous avez péché en répondant à une publicité d’une manière qui équivaut à un adultère dans votre cœur. Personne n’a jamais été placé sous discipline dans son Église ou n’a reçu un avis de divorce pour avoir posé un second regard sur un panneau publicitaire pendant un trajet sur l’autoroute. C’est pourtant là que se trouve le guet-apens.
Apprendre à faire les bons choix
Vous avez beaucoup grandi sous la lumière divine. Un bon treillage est installé autour du jardin de votre sexualité. Toutefois, s’il y subsiste une latte brisée, une tache d’huile, alors un déclic ou sursaut intérieur risque de donner suite à ce qui vous est présenté. La rédemption s’applique précisément à de tels endroits. Vous vous retrouvez devant des choses qui vous chuchotent le même message qu’elles vous criaient autrefois. Cependant, Christ parle haut et fort ; dès lors, à ce niveau aussi, vous apprenez à faire les bons choix.
Cet article est tiré du livre : Il fait toutes choses nouvelles de David Powlison