Les Psaumes : les 3 choses que nous devrions tous savoir (John Piper)

1. Les Psaumes nous enseignent

Les Psaumes sont à l’origine destinés à nous instruire sur Dieu, sur la nature humaine et sur la vie. Lorsque nous les lisons, nous sommes censés apprendre sur ces trois sujets. D’ordinaire, la poésie ne prétend pas être nécessairement didactique, mais les Psaumes, si.

Beaucoup de choses prouvent que les Psaumes ont une visée instructive : leur utilisation doctrinale dans le Nouveau Testament par exemple, mais aussi le fait que le Psaume 1 introduise parfaitement le reste du livre. Tout commence au verset 2 :

« [Il] trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et […] la médite jour et nuit. »

Le mot original derrière « loi » est torah, auquel on prête le sens général d’« enseignement ». En d’autres termes, les Psaumes couvrent l’ensemble de ce que Dieu veut nous enseigner, sans se limiter aux règles de la Loi. Le livre tout entier est ainsi introduit par un appel à la méditation sur l’enseignement de Dieu.

Un livre divisé en 5 sections

Considérons en outre la manière dont les Psaumes sont organisés. Ils sont divisés en cinq livres, chacun commençant respectivement par les Psaumes 1, 42, 73, 90 et 107. Ces collections de psaumes se concluent toutes sur une sorte de doxologie spéciale qui marque la fin de la section. Très tôt, cette division en cinq livres a été perçue comme un effort conscient d’établir un parallèle entre les Psaumes et les cinq livres de Moïse : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Or, ces cinq livres sont communément appelés les « livres de la Loi [1] ».

De fait, lorsque le Psaume 1 parle de « la loi de l’Éternel » dans l’introduction générale du psautier, il fait sans doute référence aux cinq livres des Psaumes et non uniquement aux cinq livres de Moïse. Ce sont tous ces livres qui, pris ensemble, constituent l’enseignement de Dieu sur lequel nous devons méditer jour et nuit. Les Psaumes sont donc bien destinés à nous instruire sur Dieu, sur l’homme et sur la vie.

2. Les Psaumes sont des poèmes

La deuxième chose à savoir sur les Psaumes, c’est que ce sont des poèmes ; c’est là tout le sens du mot « psaume ». Ce sont des poèmes qui peuvent aussi bien être lus que chantés en musique. En disant cela, je veux attirer votre attention sur le fait que la poésie, comme le chant, a pour but de susciter et d’exprimer des émotions. Les Psaumes ne concernent donc pas seulement nos pensées, mais aussi nos émotions.

Si vous lisez les Psaumes uniquement pour leur contenu doctrinal, vous passez à côté de ce qu’ils sont réellement : ce sont des psaumes, des chants, des poèmes. En somme, des œuvres de musique. Les êtres humains utilisent la musique et la poésie pour exprimer la vérité, car ces deux arts aident à éveiller et à traduire des émotions correspondant à cette vérité.

C’est pour cette raison que tant de chrétiens aiment les Psaumes, parce qu’ils expriment une prodigieuse gamme d’émotions !

Nous en trouvons de multiples exemples :

  • La solitude : « Car je suis seul et malheureux » (Ps 25.16 ; BDS).
  • L’amour : « Je t’aime, ô Éternel, ma force ! » (Ps 18.2.)
  • La révérence : « Que toute la terre craigne l’Éternel ! Que tous les habitants du monde tremblent devant lui ! » (Ps 33.8.)
  • La détresse : « Je suis dans la détresse » (Ps 31.10).
  • Le remords : « Je suis dans la crainte à cause de mon péché » (Ps 38.19).
  • La repentance : « Ô Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit » (Ps 51.19).
  • L’abattement et le trouble : « Pourquoi t’abats-tu mon âme et gémis-tu au-dedans de moi ? » (Ps 42.6.)
  • La honte : « Ma honte est toujours devant moi, et la confusion couvre mon visage » (Ps 44.16).
  • L’allégresse : « Oh ! Comme ton secours le remplit d’allégresse ! » (Ps 21.2.)
  • L’émerveillement : « C’est de l’Éternel que cela est venu : c’est un prodige à nos yeux » (Ps 118.23).
  • Le plaisir : « [Il] trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel » (Ps 1.2).
  • La joie : « Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût » (Ps 4.8).
  • La jubilation : « Je ferai de toi le sujet de ma joie et de mon allégresse » (Ps 9.3).
  • La crainte : « Servez l’Éternel avec crainte » (Ps 2.11).
  • La colère : « Tremblez, et ne péchez point » (Ps 4.5).
  • La paix : « Je me couche et je m’endors en paix » (Ps 4.9).
  • Le chagrin : « J’ai le visage usé par le chagrin » (Ps 6.8).
  • L’attente : « Éternel, tu entends les attentes des affligés ! » (Ps 10.17 ; BDS.)
  • L’espérance : « Éternel ! que ta grâce soit sur nous, comme nous espérons en toi ! » (Ps 33.22.)
  • L’affliction : « L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement » (Ps 34.19).
  • La gratitude : « Je te louerai dans la grande assemblée » (Ps 35.18).
  • Le zèle : « Car le zèle de ta maison me dévore » (Ps 69.10).
  • La souffrance : « Je suis affligé et je souffre » (Ps 69.30 ; BDS).
  • La confiance : « Si une armée se campait contre moi, mon cœur n’aurait aucune crainte » (Ps 27.3).

Plus que tous les autres livres de la Bible, les Psaumes ont manifestement été conçus pour nous instruire et pour éveiller et exprimer nos émotions. Lorsque nous lisons et chantons ces psaumes comme il se doit, notre cœur et notre esprit sont façonnés par les mots lus et chantés.

3. Les Psaumes sont inspirés par Dieu

Pour conclure cet article, parlons de la dernière caractéristique essentielle des Psaumes : leur inspiration divine. Les Psaumes ne sont pas juste des paroles d’homme, mais aussi des paroles de Dieu. Dieu a en effet veillé sur leur rédaction et il les a arrangés de manière à ce que les Psaumes, lorsqu’ils sont bien compris, nous enseignent la vérité et nous aident à vivre nos émotions de la bonne façon.

L’une des raisons pour lesquelles nous croyons que les Psaumes sont inspirés par Dieu et dignes de confiance, c’est que Jésus le croit. Dans Marc 12.36, il cite le premier verset du Psaume 110 :

« David lui-même, animé par l’Esprit-Saint, a dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. » (Marc 12.36)

Jésus croyait fermement que les paroles de David lui venaient de l’Esprit Saint (voir aussi Actes 4.25 et 2 Pierre 1.21). Dans Jean 10.35, il cite le Psaume 82.6 et y réagit en affirmant que « l’Écriture ne peut être anéantie ». Dans Jean 13.18, cette fois, c’est le Psaume 41.10 qu’il reprend, et il y répond : « Il faut que l’Écriture s’accomplisse. » Jésus croyait à la fiabilité totale des Psaumes.

Les Psaumes sont donc à la fois parole d’homme et parole divine. Ce que les auteurs humains ont cherché à exprimer dans chacun de ces poèmes correspond à ce que Dieu veut nous dire. Lire et chanter les Psaumes reviennent alors à laisser notre esprit et notre cœur (c’est-à-dire nos pensées et nos émotions) être façonnés par Dieu.


[1] « Il est intéressant de noter que le psautier est constitué de cinq livres (Psaumes 1 à 41, 42 à 72, 73 à 89, 90 à 106 et 107 à 150). Ceux qui ont formé le recueil définitif voulaient sans doute que les lecteurs comprennent l’analogie établie entre les Psaumes et la Torah, considérée comme “l’enseignement” de Dieu par excellence. Les Psaumes doivent donc être lus et entendus comme des enseignements de Dieu aux croyants. Car même s’ils étaient à l’origine l’expression de la foi du peuple juif à l’égard de Dieu, ces psaumes ne sont aujourd’hui ni plus ni moins que la Parole de Dieu prononcée pour l’ensemble de ses fidèles. » J. Clinton McCann, A Theological Introduction to the Book of Psalms: The Psalms as Torah [Les Psaumes comme Loi : introduction théologique au livre des Psaumes], trad. libre, Nashville, Abingdon Press, 1993, p. 27.

Cet article est tiré du livre : Façonné par Dieu de John Piper