Les rôles des différents rassemblements (Mark Dever)
Introduction
Les nutritionnistes sont d’accord – chacun des cinq groupes alimentaires est nécessaire pour nourrir le corps de façon particulière et harmonieuse. Si nous voulons être en bonne santé, il nous faut une nourriture équilibrée par ces cinq groupes alimentaires. Nous ne pouvons pas nous limiter au pain et à la glace et penser rester minces et en bonne santé! Il en est de même pour les différents rassemblements de l’Église locale ; chacun a son rôle à jouer pour cultiver la santé collective du groupe: la sainteté, l’amour et la bonne doctrine.
Cette article ne présente pas le modèle absolu qu’il faut suivre pour les rassemblements hebdomadaires. C’est simplement un exemple de la façon dont vous pouvez agencer la vie collective de votre Église pour entretenir sa santé. D’autres Églises, notamment dans d’autres pays, organisent leur semaine différemment. Certaines ont des rencontres hebdomadaires entièrement dédiées à la formation de responsables ou à l’intercession.
École du dimanche pour adultes
L’école du dimanche pour adultes est le moment principal pour équiper les chrétiens. Beaucoup voient ce temps comme une occasion de communion fraternelle basée sur l’âge des participants ou d’enseignement relatif à une période spécifique de la vie des participants. Aussi apprécié que ce modèle puisse être, nous croyons que ce moment peut offrir quelque chose de plus unique et plus utile que simplement la communion fraternelle basée sur l’âge.
La communion basée sur les affinités peut souvent se trouver dans les études bibliques ou groupes maison pendant la semaine. Ce qui manque dans beaucoup d’Églises locales, c’est un système d’enseignement intégral qui enracine les membres dans les fondements de la foi: la vie chrétienne, les survols du Nouveau et de l’Ancien Testament, la théologie systématique, l’histoire de l’Église, et la croissance spirituelle. L’idée est de fournir aux chrétiens une collection toujours grandissante de ressources qui les aideront à mieux comprendre la Bible et à mieux vivre la vie chrétienne. Quand une personne a suivi tous les cours (ceci peut prendre quatre ou cinq ans, vu la quantité de matériel offert), on l’encourage à assister aux cours avec un plus jeune ami chrétien ou avec ses enfants adolescents.
Les cours peuvent alors être utilisés comme un outil pour étoffer les conversations dans les relations de suivi personnel pendant la semaine. Vous pouvez les présenter d’une façon similaire au cours de la faculté, avec de la lecture supplémentaire pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances ou qui s’intéressent éventuellement à enseigner plus tard. Reprendre plusieurs fois les mêmes cours au travers des années peut sembler être de la répétition inutile. Mais, les améliorations constantes, les petits changements dans le programme, la variété des lectures supplémentaires et l’évolution de la relation entre l’élève et l’enseignant dans le suivi personnel évitent toute monotonie.
Le culte du dimanche matin
Le culte du dimanche matin est essentiellement un moment d’alimentation. Ainsi, l’exposition du texte biblique est prioritaire. C’est très à la mode d’employer ce culte comme un moment axé sur l’évangélisation. À cause de cela, de nombreuses Églises adaptent le style de leurs cultes aux préférences musicales et culturelles du public ciblé. Pourtant, selon 1 Corinthiens 14, l’objectif du rassemblement hebdomadaire de l’Église n’est pas l’évangélisation, mais l’édification des croyants. Il nous semble sage alors de ne pas nous adresser seulement aux préférences culturelles des non-croyants, mais de nous conformer aux paramètres bibliques pour l’édification mutuelle des chrétiens.
C’est aussi le rassemblement principal de louanges de la semaine. Puisque la louange est toujours une réponse à la révélation, celle-ci doit être le moment le plus important du culte. L’exposition du texte biblique doit être le plat de résistance, pas seulement du culte, mais du ministère public de la Parole en général. Et puisque toute Écriture est centrée sur Jésus (Lu 24.25-27, 45-47), cet enseignement devrait toujours nous amener à exposer l’Évangile.
Cela signifie que le message doit normalement être une exposition évangélique, mettant ainsi les croyants et les non-croyants face au contenu de l’Évangile et à ses implications naturelles. Une telle prédication motive les membres à amener leurs amis non-croyants, car ils savent que l’Évangile sera présenté de manière compréhensible, et que les non-croyants seront invités à se repentir et à croire. Cet exposé de l’Évangile passe bien lorsqu’il est accompagné de lectures bibliques bien choisies, de prières bien formulées, et de chants qui soulignent le thème du passage.
Le culte du dimanche matin est le lieu où ensemble nous lisons, prêchons, prions, chantons et voyons la Parole de Dieu chaque semaine.
L’étude biblique
Le rassemblement de la semaine, en soirée, constitue le moment principal de l’étude. Les philosophies de ministère ne sont pas toujours d’accord sur l’utilisation de ce temps, ni même de son utilité tout court. Lorsque nous avons démarré notre rassemblement du mercredi soir, peu de personnes venaient. Mais au fil du temps, les gens ont commencé à sentir les bénéfices de cette étude dans leur vie et grâce au bouche à oreille, l’assistance est devenue plus régulière et encourageante. Nous avons expérimenté beaucoup de bénéfices de ce moment où toute l’Église se rassemble pour une étude inductive de la Bible. Alors, comment procédons-nous?
Un soir par semaine, nous étudions toujours une épître, puisque les lettres du Nouveau Testament se prêtent bien à la méthode inductive d’étude (observation, interprétation et application). Nous avançons doucement – un verset ou deux par semaine, passant souvent quelques années dans la même épître. Rester si longtemps sur le même livre peut sembler ennuyeux, mais cela donne aux participants l’opportunité de regarder de près des doctrines importantes et de chercher ensemble comment ces doctrines s’appliquent à chacun et à l’Église. Cela donne à l’assemblée l’occasion de s’évaluer et de décider si elle obéit ou non à cette portion des Écritures, en tant qu’Église locale.
Le fonctionnement de l’étude
Normalement, je commence par la lecture d’une partie d’un livre chrétien. Après quelques annonces brèves, je prie et lis le passage que nous étudions ce soir-là. Notre petit passage est écrit sur un tableau et je commence en posant des questions sur le texte : d’abord, sur le contenu du texte (observation), puis sur le sens du texte (interprétation) et finalement, sur ce que ce texte implique pour nous (application).
Vous pouvez utiliser les questions suivantes pour la phase d’observation : Qu’est-ce que Paul nous conseille de faire dans ce passage ? Comment devrait-on procéder? Que va-t-il se passer? Quand cela arrivera-t-il ? De qui Paul parle-t-il ici ? Pourquoi dit-il ceci, selon le contexte? Parfois, les réponses à ces questions sont vraiment évidentes, mais le fait de les poser quand même donne un modèle d’étude sérieuse de la Bible à l’assemblée et nous aide à mettre le texte en pratique correctement.
Des questions d’interprétation pourraient être : Que veut dire « prier sans cesse »? Qu’est-ce que cela ne veut pas dire? Ce verset pourrait-il avoir un double sens qui serait logique dans son contexte? Nous pouvons alors poser des questions d’applications telles que: Faites-vous cela? Comment le faites-vous? Quand vous ne mettez pas ce passage en pratique, qu’est-ce qui vous en empêche ? Faisons-nous cela fidèlement en tant que congrégation? Comment pourrait-on mieux le faire? Devrions-nous arrêter d’appliquer ce passage, ne l’ayant pas ou mal compris?
Petits conseils
Quand j’ai commencé à utiliser cette méthode, j’ai dû patienter trente (ou parfois soixante!) secondes avant que quelqu’un lève la main pour donner une réponse. Maintenant que l’Église s’est habituée à l’idée, ces silences sont plus courts et beaucoup plus rares. Je dis cela pour vous encourager. Ne permettez pas que la crainte du silence vous empêche de faire un pas de foi et de conduire une étude biblique avec un groupe. Le silence ne durera pas éternellement ! Quelqu’un osera enfin parler. Sinon, reformulez calmement votre question ou posez-la discrètement à un membre plus mûr et qui est plus à l’aise pour s’exprimer. Lorsque les gens prennent l’habitude de réfléchir ensemble de cette façon, ils seront de plus en plus à l’aise pour partager leurs pensées, la conversation deviendra plus vivante et productive. Il vous faudra être patient avec les gens pendant leur adaptation.
En tout cas, assurez-vous d’avoir bien étudié le passage pour pouvoir répondre aux questions éventuelles. Vous aurez sûrement à dire: « Je ne sais pas », de temps en temps, je sais que ça m’arrive. Mais, ce n’est pas grave. Personne ne s’attend à ce que vous soyez omniscient (et si oui, il y a un problème). De toute façon, ça vous exerce à l’humilité de dire de temps en temps « Je ne sais pas » en public.
Cet article est tiré du livre : L’Église intentionnelle par Mark Dever