Les technologies humaines menacent-elles le règne souverain de Dieu sur l’humanité ? Cette question opportune est soulevée par la Genèse. Et la question vient à juste titre d’un auditeur de podcast nommé Noah ! Noah écrit : « Bonjour, Pasteur John ! Dans Genèse 11.1-9, on nous dit que Dieu a confondu la langue commune de l’homme en un tas de langues différentes afin d’entraver le progrès humain. Il semble que Dieu, qui est infini, ait été menacé par l’unité des créatures finies. Mais comment Dieu pourrait-il être menacé par quoi que ce soit que l’homme puisse faire, même l’humanité entière unifiée dans n’importe quelle entreprise ? Est-il menacé par nos progrès technologiques de loin supérieurs aujourd’hui ? Cela n’a jamais eu de sens pour moi. Pouvez-vous l’expliquer ? »
L’histoire de Babel
Avant d’essayer de répondre à cette question, mettons l’histoire sous nos yeux. C’est une histoire vraiment intéressante, et voyons si elle soulève les questions que Noah soulève :
Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l’est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s’y installèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. Ils dirent encore : « Allons ! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. » L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes. (Genèse 11.1-5).
Je pense que c’est du sarcasme. Cette grande tour qui va atteindre le ciel ne peut même pas être vue du ciel. J’adore ça. L’histoire continue :
Et il dit : « Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu’ils ont entrepris ! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu’ils ont projeté. Allons ! Descendons et là brouillons leur langage afin qu’ils ne se comprennent plus mutuellement. » L’Eternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. C’est pourquoi on l’appela Babel : parce que c’est là que l’Eternel brouilla le langage de toute la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la terre. (Genèse 11.6-9)
Une petite haute tour
Maintenant, Noah dit qu’il semble que Dieu ait été menacé par le fait que ces humains sont devenus incontrôlables, et il se demande si Dieu est aujourd’hui menacé par une technologie bien supérieure à celle de la combustion de briques et de leur assemblage avec du bitume. Si Noah demande : « Le texte enseigne-t-il qu’il y a, dans la nature humaine, des ingéniosités et des capacités qui, si Dieu ne les contrôlait pas, frustreraient les desseins de Dieu et, par conséquent, lutteraient pour la place même de Dieu ? » Alors il y a deux façons d’y répondre.
Tout d’abord, observez que le premier message du texte semble être que cet effort de l’homme pour construire une tour avec son sommet dans le ciel était ridiculement futile. Dieu devait, pour ainsi dire, descendre pour la voir. Je pense que le but du texte est que les efforts de l’homme pour rivaliser avec Dieu sont pathétiquement faibles et futiles.
Ainsi, la première réponse à la question semble être que même si Dieu n’intervient pas comme il l’a fait en confondant les langues, l’espèce humaine n’obtiendra jamais l’avantage sur son Créateur en construisant son chemin vers le trône de Dieu par quelque technologie que ce soit. C’est la première réponse, qui, je pense, est implicite dans le texte.
Dieu est Dieu
La deuxième réponse est plus importante. Je pense que nous le voyons quand nous réfléchissons à la nature même de la question de Noah. Plus je réfléchis à cette question, plus ça ressemble à ça : Dieu serait-il menacé par l’homme – l’ingéniosité et les capacités de l’homme – si Dieu n’était pas Dieu ? En d’autres termes, Dieu serait-il menacé par l’action de l’homme si Dieu ne pouvait pas souverainement contrer les actions de l’homme à tout moment et de la manière qui lui plaît ? La réponse serait : « Eh bien, oui. Dieu serait menacé par la gloire des hommes si Dieu était une autre créature comme l’homme plutôt que d’être le Dieu tout glorieux et tout puissant. » Mais il est Dieu.
Dieu met calmement l’homme à sa place. Dieu n’est pas menacé par l’ingéniosité ou les capacités de l’homme parce qu’il peut les frustrer toutes à tout moment, de la manière qui lui plaît, ce qu’il a fait dans Genèse 11.7. Il a brouillé leur langage.
En d’autres termes, le but de l’histoire est précisément que Dieu ne peut être menacé par les desseins ou les actions de l’homme parce que Dieu est Dieu. Dieu est souverain sur tous les desseins et toutes les actions de l’homme. Si l’homme commence à accomplir des choses que Dieu ne veut pas qu’ils accomplissent, Dieu les arrête simplement. Il prend les mesures nécessaires pour frustrer leurs conceptions. C’est là le problème. Ils prenaient des mesures pour faire des choses qui étaient très dommageables pour l’âme humaine et très déshonorantes pour Dieu. Alors Dieu les a arrêtés.
Il aurait pu les arrêter de cent façons. Ils auraient pu tomber malades. Ils auraient pu avoir de l’opposition. Je veux dire, il avait cent façons de les arrêter, et il a choisi de le faire en brouillant leur langage.
Un jeu d’enfant
Il y a deux réponses à la question de savoir si Dieu est aujourd’hui menacé par l’incroyable technologie et la capacité de la race humaine. Tout d’abord, il n’est pas menacé parce que toute notre technologie la plus avancée n’est qu’un jeu d’enfant aux yeux de Dieu. Notre physique la plus avancée et notre intelligence artificielle est un abécédaire de maternelle dans la bibliothèque de Dieu – au mieux. On parle de Dieu, là.
Deuxièmement, il n’est pas menacé parce qu’à tout moment, de cent façons, il peut simplement contrecarrer les plans de la science, des affaires, de la technologie et des nations. C’est ce que dit Psaume 33.10 : « L’Eternel renverse les plans des nations, il anéantit les projets des peuples. » Cela s’appliquerait à toutes les sciences, à toutes les affaires, à toute l’éducation, à toute la technologie, à toute l’industrie, à toute l’armée. « L’Eternel renverse les plans des nations, il anéantit les projets des peuples. »
Maintenant, ces deux réponses, je pense, sont implicites dans Genèse 11. La grande réalisation de la tour est pathétique aux yeux de Dieu, et il peut contrecarrer tout plan humain pathétique qu’il veut.
Pasteur John Piper vous répond présente les réponses que le pasteur John Piper donne à des questions théologiques et pastorales difficiles. Ce podcast, créé en partenariat avec Desiring God, vous est offert par Revenir à l’Évangile, un blog et un ministère de Publications Chrétiennes. Pasteur John répondra à deux questions chaque semaine. Vous pourrez entendre ses réponses sur notre blog, Facebook, Youtube, Apple Itunes Store et sur l’appareil que vous utilisez pour écouter des podcasts
