Beaucoup parlent encore de « vie missionnaire » dans les communautés évangéliques aujourd’hui. S’il s’agit uniquement d’une autre façon pour décrire un mode de vie intentionnel pour l’Évangile, alors je suis tout à fait d’accord. Ce style de vie permettra de frayer des chemins dans les centres-villes de nos projets d’hébergement. Le monde pourra voir à quoi ressemble la vie selon l’Évangile.
La vie missionnaire est à l’opposé de l’approche du « modèle d’attraction » qui domine le secteur de l’évangélisation des temps modernes. Plutôt que de dissimuler l’Évangile dans le confort de nos bâtiments, nous avons la chance de servir nos communautés de différentes façons : dans les organisations de bénévolat, dans nos écoles et au bureau. Chaque fois qu’un service communautaire local ferme ses portes à Niddrie, notre Église essaie de trouver des façons de combler la lacune afin de bâtir des relations pour l’Évangile.
La « vie missionnaire » nécessite d’être prêt à tout donner pour Jésus
À mon sens, la « vie missionnaire » ne signifie pas simplement d’emménager dans une communauté pauvre. Il ne s’agit pas non plus de simplement aider quelqu’un à trouver un refuge pour sans-abris ou un centre de désintox. Il s’agit plutôt de s’investir personnellement dans des relations compliquées. Il s’agit d’aider avec les problèmes de garde d’enfants ou les conflits de couples ou d’aider un nouveau chrétien à accepter les conséquences de ses péchés passés comme la confession de crimes. La bonne nouvelle est que vous n’avez pas besoin de tout savoir sur la vie pour œuvrer dans un projet d’hébergement, les gens qui se soucient réellement des autres peuvent leur venir en aide. Ceux qui sont prêts à tout donner pour Jésus sont ceux qui font la plus grande différence. Je suis convaincu qu’une vie ordinaire, authentique et centrée sur l’Évangile engendre toujours des occasions de partager l’Évangile. Par la suite, lorsque l’Évangile de Christ est clairement annoncé, le Saint-Esprit amène des individus au salut.
Le meilleur environnement pour ce type d’évangélisation est la vie d’Église au sein d’une assemblée en bonne santé et centrée sur l’Évangile
L’Église équipe les croyants en s’assurant qu’ils comprennent l’Évangile et que leurs motifs sont bibliques. C’est là que les croyants prient pour la propagation de l’Évangile et où les nouveaux croyants sont accueillis, baptisés et formés comme disciples.
Historiquement, les projets d’hébergement d’Écosse regorgeaient de missions qui opéraient en tant que petites stations d’aide. Les Églises envoyaient des bénévoles pour aider dans les clubs ou pour apporter une prédication de temps à autre, mais l’ecclésiologie de ces stations n’était pas claire. Elles étaient dirigées par des comités plutôt que par des anciens, elles ne comptaient pas de membres et n’implémentaient pas de procédures disciplinaires. L’évangélisation était un événement auquel on invitait des amis et des voisins en cognant à leur porte : « venez écouter le conférencier invité ! »
L’un de nos premiers combats à Niddrie Community a été d’aider les gens à voir l’évangélisation comme un style de vie normal et une conversation de tous les jours. Au début, cela ne plaisait pas à tout le monde dans l’Église. Lorsque nous avons cessé la distribution de brochures, le porte-à-porte et la chorale de Noël dans les rues, quelques individus avec la langue bien pendue m’ont accusé d’éliminer l’évangélisation. Pourtant, lorsque j’ai encouragé ces mêmes croyants à côtoyer les gens des environs, à découvrir les questions qui les intriguaient, à s’investir dans leurs vies et à partager leur foi naturellement, on m’a traité comme un lépreux.
Le problème est simple : l’évangélisation et la formation de disciples exigent plus de temps et d’efforts que ce que la majeure partie des croyants sont prêts à investir. Cela nous demande d’aimer les gens avec patience et expliquer le même matériel encore et encore.
Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell
