L’imitation de Jésus-Christ (Bénédict Pictet)
Celui qui dit qu’il demeure en lui (Jésus-Christ), doit marcher comme il a marché.
(1 Jean 2: 6)
Celui qui se glorifie d’être vrai Chrétien, et d’être uni à Jésus-Christ, doit faire ce qu’il a fait ; être humble, doux, patient, obéissant, et zélé pour la gloire de Dieu.
Nous devons l’imiter dans son humilité
Apprenez de moi, que je suis débonnaire, et humble de cœur, et vous trouverez du repos dans vos âmes.
(Matthieu 11: 29)
Jésus-Christ ne veut pas que nous l’imitions dans son jeûne de quarante jours, et dans les actions qu’il a faites, et qui surpassent nos forces ; mais dans la douceur, et dans l’humilité : C’est là l’unique moyen de jouir d’un parfait repos. L’orgueil, la colère sont des sources d’inquiétudes ; mais un homme humble, et doux, qui dompte ses passions, est dans un état fort tranquille ; d’autant plus qu’il est assuré d’être agréable à Dieu, en imitant les vertus de son cher Fils.
Qu’il y ait donc en vous un même sentiment qui a été aussi en Jésus-Christ. Lequel étant en forme de Dieu, n’a point estimé comme rapine d’être égal à Dieu : Toutefois, il s’est anéanti lui-même, ayant pris la forme de serviteur, fait à la ressemblance des hommes. Et étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, et il a été obéissant jusqu’à la mort, même la mort de la croix.
(Philippiens 2: 5-8)
Qu’il y ait en nous les mêmes sentiments, qui étaient en Jésus-Christ, sentiments de douceur, de patience, d’obéissance ; mais surtout d’humilité. Il était Dieu, et il en avait la Majesté ; et lorsque sur la terre il s’est dit Fils de Dieu, qu’il s’est fait égal à Dieu, qu’il s’est dit un avec le Père, qu’il a reçu les adorations qui ne peuvent appartenir qu’à Dieu, qu’il a parlé, et agi avec l’autorité d’un Dieu ; il n’a point regardé cela comme une usurpation sur les droits inaliénables de la Divinité ; parce qu’il était véritablement égal à Dieu ; cependant il s’est abaissé jusqu’à ce point, que de prendre la forme de serviteur ; ce qui était véritablement un anéantissement pour lui. Il est né d’une famille pauvre, et abjecte, il a passé sa vie dans la bassesse, et il a été sujet à la Loi, il s’est fait semblable aux hommes du commun, et il a porté son obéissance, jusqu’à souffrir pour nous une mort ignominieuse : Une telle humilité doit être l’objet de l’admiration, et de l’imitation des Chrétiens.
Si vous gardez mes Commandement, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les Commandements de mon Père, et je demeure en son amour.
(Jean 15: 10)
Si vous observez avec soin mes Commandements, et particulièrement celui de la charité, Vous ferez paraitre que vous persévérez dans l’amour que vous m’avez témoigné ; comme j’ai gardé les Commandements de mon Père, de sorte qu’il n’y en a aucun que je n’aie exécuté et que je n’exécute tous les jours.
Il faut l’imiter dans sa charité
C’est ici mon Commandement, que comme je vous ai aimez, vous vous aimiez l’un l’autre.
(Jean 15: 12)
C’est ici le Commandement que je vous ai toujours fait ; c’est que vous vous aimiez d’un amour aussi sincère, aussi ardent, aussi désintéressé, aussi constant, que je vous ai aimez : Je vous propose mon exemple, et mon amour est un puissant motif, qui vous engage à vous aimer les uns les autres.
Marchez en charité, comme Christ aussi nous a aimez, et s’est donné lui-même pour nous en oblation, et en sacrifice à Dieu, en odeur de bonne senteur.
(Éphésiens 5: 2)
Imitez la charité de Christ, qui nous a aimez jusqu’à se donner lui-même, comme une victime à Dieu, pour expier nos péchés ; et l’efficace de son sacrifice a été si grande, que la colère de Dieu a été pleinement apaisée.
À ceci nous avons connu sa charité, c’est qu’il a mis sa vie pour nous, nous devons donc mettre la vie pour nos frères.
(1 Jean 3: 16)
L’amour que Jésus-Christ nous a porté, n’a point été un faible amour, et il nous en a donné les plus grandes preuves, qu’on peut concevoir, en mourant pour nous ; il faut aussi qu’à son exemple, nous soyons disposés à mettre notre vie pour nos frères, lorsque leur salut éternel, et sa gloire le demandent.
Il faut l’imiter dans la bonté qu’il a, de nous pardonner
Comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites-en de même.
(Colossiens 3: 13)
Nous avons bien plus de raisons de pardonner à nos frères, que Jésus-Christ n’en a eu de nous pardonner ;
- Jésus-Christ n’y était point obligé, et nous le sommes, parce que Dieu nous le commande.
- Il y a une infinie distance entre Jésus-christ et nous ; mais nous avons tous une même nature avec nos frères.
- Les péchés que nous avons commis contre Dieu, sont beaucoup plus grands, et en plus grand nombre, que les offenses qu’on nous fait.
- Si on nous offense, nous offensons aussi, au lieu que Dieu ne nous fait que du bien.
- Enfin il y va de nôtre salut, de pardonner à nos frères ; car sans ce pardon, nous n’en pouvons point espérer. Nous devons donc pardonner aussi sincèrement les offenses qu’on nous fait, que Jésus-Christ nous a pardonnés.
Christ a souffert pour nous, nous laissant un modèle, afin que nous suivions les traces, lequel, quand on lui disait des outrages, n’en rendait point, et quand on lui faisait du mal, n’usait point de menaces ; mais se remettait à celui qui juge justement.
(1 Pierre 2: 21-23)
Si Christ a souffert, ce n’a point été pour lui, mais pour nous, non pour être puni de ses péchés, car il n’en a point commis ; mais pour expier les nôtres, et pour nous laisser un parfait modèle de constance, de patience, et de soumission, afin que nous l’imitions, en cas que nous soyons exposés, comme lui, à souffrir ; car il a souffert avec une patience admirable, il n’a jamais rendu outrage pour outrage, il n’a jamais menacé qu’il se vengerait de ses ennemis ; mais comme il avait été choisi de Dieu, afin de faire, et de supporter ce qui lui avait été ordonné ; aussi s’est-il remis à lui, qui juge toujours très justement.
Il faut l’imiter dans sa constance, au milieu des persécutions qu’on lui a faites
Regardez à Jésus, le Chef, et le consommateur de la foi, lequel, au lieu de la joie, dont il jouissait, a souffert la croix, ayant méprisé la honte, et s’est assis à la dextre du Trône de Dieu : C’est pourquoi considérez bien celui qui a souffert une telle contradiction des pécheurs contre soi, afin que vous ne deveniez point lâches en manquant de courage.
(Hébreux 12: 2-3)
Ayez toujours les yeux lui nôtre Seigneur Jésus, qui comme il est le premier, et le Chef de tous ceux qui ont entrepris cette belle œuvre de la Foi, qui leur a fait la grâce de la commencer, qui leur fournit les forces nécessaires pour la continuer, qui leur en propose le prix qui le leur donne libéralement, qui les attend au bout de la carrière ; aussi leur présente-t-il en sa personne un parfait modèle ; car il pouvait, s’il eut voulu, jouir de toute sorte de félicité, et de joie ; soit qu’il eut voulu demeurer dans les Cieux, soit qu’il eut voulu en jouir sur la Terre : Cependant il s’est volontairement assujetti à la croix, et il en a méprisé la douleur, et l’infamie, et il est parvenu à ce haut degré de gloire dans lequel il est assis à la droite de soin Père : Ainsi considérés attentivement quel, et combien grand est celui, qui s’est ainsi exposé à soutenir la contradiction, et la haine des pécheur, afin que vous comparants avec lui, vous vous fortifiiez dans vos combats, vous ne vous lassiez point au milieu de vos peines, et vous ne perdiez point courage.
Il faut l’imiter dans sa résignation à la volonté de son Père
Non point comme je veux ; mais comme tu veux.
(Matthieu 26: 39)
La chair toujours faible, et toujours sensible, se trouble à la vue de la mort, et de la colère de Dieu ; Mais Jésus-Christ se soumet cependant à la volonté de son Père ; ainsi puisqu’il n’y a en lui ni répugnance à la volonté de Dieu, ni inconstance, ni regret ; mais que ça été un mouvement purement naturel ; il n’y a rien eu de criminel.
Il faut l’imiter dans la justice, et dans la sainteté. Si vous savez qu’il est juste, sachez que quiconque fait la justice, est de né lui.
(1 Jean 2: 29)
Si vous êtes persuadez qu’il est parfaitement juste, et saint, sachez aussi, que quiconque est né de lui, et a communion avec lui, s’adonne à la justice, et non-seulement en fait quelques actes ; mais encore qu’il en a l’habitude, qu’il se porte à toutes les espèces d’actions de justice, et de vertu, et à ne chercher dans chacune que Dieu, et le plaisir de faire sa volonté ; et sachez aussi que celui qui s’adonne à la sainteté, fait paraitre qu’il est né de Dieu, et qu’au lieu qu’il n’était auparavant qu’enfant d’Adam, par la communion de sa nature, et de sa corruption, il est désormais né de Dieu, par la semence de sa Parole, et par la vertu de son Esprit.