3 raisons pourquoi il était impossible pour Christ de pécher (Stephen J. Wellum)
Si Jésus ne pouvait pas pécher (il était sans péché), ses tentations étaient-elles authentiques ? Comment pouvait-il être comme nous s’il ne pouvait pas pécher ? Pour répondre à cette question importante, nous devons nous remémorer les faits suivants.
Premièrement, Jésus, bien que « sans péché », a été véritablement tenté (Hé 4.15). En tant que Fils obéissant, dès le début de son ministère et jusque sur la croix, il a fait face à des tentations et à des souffrances pour nous (Lu 4.1-13 ; 22.39-46). Mais cela ne signifie pas pour autant que ses tentations aient été identiques aux nôtres à tous égards. Pourquoi ? Parce que, bien que Jésus était pleinement humain, il était aussi le Fils divin, et ses tentations reflétaient cela. Par exemple, Jésus a été tenté de transformer des pierres en pain (nous ne sommes pas tentés par ce genre de choses) et d’utiliser sa puissance divine au lieu d’obéir à la volonté de son Père pour nous rendre obéissants (Hé 2.5-18 ; 5.8-10) ; voir Ro 5.12-21). De plus, contrairement à nous, Jésus n’a pas été tenté par quoi que ce soit d’interne à lui-même. Il n’était pas attiré par des désirs pécheurs contraires aux normes créationnelles et morales de Dieu, puisqu’il n’y avait aucun péché en lui, pas même une prédisposition au péché, étant donné l’œuvre sanctifiante de l’Esprit. Au lieu de cela, Jésus a été tenté par des faiblesses humaines sans péché et par des forces externes normales. Il a été tenté par la faim, par la peur de la douleur et par ses propres affections saintes. Au premier rang de ces désirs se trouvait sa parfaite communion avec son Père, avec laquelle il a lutté à Gethsémané. Nous pouvons affirmer que les tentations de Jésus étaient non seulement authentiques, mais aussi qu’elles étaient plus réelles que ce que l’on pourrait croire ou expérimenter, puisque contrairement à nous, il n’a jamais cédé à la tentation. Il a obéi sans réserve et avec joie à la volonté de son Père et a payé le prix fort pour notre salut.
Le fils de Dieu
Deuxièmement, Jésus est sans péché parce qu’il est le Fils divin qui a endossé une nature humaine, et en tant que telle, sa nature humaine n’a jamais existé en dehors de son union dans le Fils (c’est-à-dire l’union hypostatique). Jésus est bien plus qu’un simple Adam ; il est le chef de la nouvelle création, le Fils éternel incarné. Et en tant que Fils, il lui est impossible de pécher et de céder à la tentation parce que Dieu ne peut pas pécher. En fait, c’est cette vérité qui nous assure que le plan de Dieu ne peut pas échouer et qui nous démontre que le dernier Adam est plus grand que le premier.
Jésus, Dieu lui-même
Troisièmement, il est vrai que Jésus est sans péché en raison de sa personne divine, certes. Mais en tant que représentant de l’alliance, il devait faire preuve d’obéissance humaine. L’action du Fils accomplie avec sa nature humaine n’a pas changé l’intégrité de la nature ; il a vécu, agi et fait face à toutes les tentations d’un vrai homme pour nous racheter. Et comme les merveilles de l’Écriture nous le rappellent, c’est pour cette raison que Jésus a assuré notre salut éternel et qu’il est devenu notre Sauveur bienveillant (Hé 2.18 ; 4.14-16). Nous devons également souligner l’action de l’Esprit sur la nature humaine de Christ. Jésus est sans péché parce qu’il est le Fils éternel qui subsiste et agit dans les deux natures. S’il n’a pas péché, c’est grâce à sa dépendance à l’Esprit qui œuvre en lui. Dès sa conception, l’Esprit a sanctifié, nourri et renforcé Jésus dans son humanité afin qu’il obéisse pour nous en tant qu’homme.
Tout cela nous montre que les tentations de Jésus étaient authentiques, même s’il était incapable de pécher. Il était celui qui ne pouvait pas chuter, mais il devait quand même choisir de renoncer à ses droits et privilèges pour nous, jusqu’à mourir sur une croix (Ph 2.8 ; Hé 12.2,3). En agissant ainsi, il a parfaitement accompli la volonté du Père par l’Esprit, il a assuré notre rédemption, et, dans son humanité, il est devenu le modèle de notre humanité glorifiée (1 Co 15.45-49).
Cet article est adapté du livre : « L’essentiel de la théologie chrétienne »