L’implication du pasteur et sa direction dans le counseling (William Goode)
Le counseling relève de la responsabilité de chaque croyant et l’Église est le seul endroit où il est légitime d’avoir lieu. Ces vérités engendrent d’importantes conséquences : l’implication du pasteur et son rôle de direction sont cruciaux.
Rechercher à perfectionner les saints
Selon Éphésiens 4, le pasteur enseignant et l’Église existent « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (4.12,13). Il faut donc élaborer un plan de sauvetage pour les chrétiens ballottés en tous sens par une mauvaise doctrine et des philosophies trompeuses. Beaucoup de problèmes rencontrés lors du counseling sont d’ordre doctrinal : les personnes ont une mauvaise conception de Dieu, du péché ou d’elles-mêmes. Dieu veut que ces problèmes soient résolus. Voilà pourquoi il a suscité des pasteurs enseignants pour donner aux saints les moyens de grandir.
Dans les versets suivants, c’est comme si Paul prévoyait que certains douteraient qu’on puisse faire confiance aux croyants pour cette tâche. Il décrit donc les merveilleux dons spirituels que Dieu nous a octroyés et nous assure : « C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour » (v. 16). En d’autres termes, tous les chrétiens devraient utiliser leurs dons, talents et capacités pour répondre aux besoins des autres. Et selon Colossiens 1.28, Dieu donne aux saints les moyens de mettre en œuvre leurs dons dans la prédication, le counseling et l’enseignement.
Il va sans dire que l’engagement du pasteur ne doit pas se limiter à une action symbolique hebdomadaire. Paul rappelle aux anciens d’Éphèse son ministère auprès d’eux, son sacrifice désintéressé et ses avertissements audacieux et nouthétiques (son accompagnement), jour et nuit, alors qu’il exerçait son ministère dans les larmes. Il n’osait pas délaisser la responsabilité que Dieu lui avait confiée. Quand il a découvert des croyants en difficulté, il ne s’est pas caché. Il les a conseillés jour et nuit. Jésus a dit que le mercenaire s’enfuit quand il voit venir le loup, mais que le berger prend soin des brebis quand elles sont en danger. C’est l’image que Paul donne de lui dans Actes 20.31 : celle d’un vrai berger qui exerce activement son ministère chaque fois que quelqu’un a besoin de lui.
Rechercher un équilibre
Attention, cependant ! Oui, le pasteur se doit d’accompagner spirituellement les autres, mais son engagement doit être équilibré. S’il le fait au détriment de la préparation de ses messages et de son étude de la Bible, sa prédication en souffrira à coup sûr. Au lieu de fortifier les saints et de les aider à grandir, elle causera plus de besoins de counseling !
En outre, si un pasteur s’investit dans le counseling au point d’en négliger sa famille, sa santé ou ses propres besoins spirituels, non seulement il sera bien mal préparé à conseiller quelqu’un le moment venu, mais l’ensemble de son ministère en subira les conséquences désastreuses. Le counseling est important, mais il ne peut être efficace que lorsque les conseillers comprennent quelles sont les bonnes priorités spirituelles.
Cet article est tiré du livre : Introduction au counseling biblique de John MacArthur.