L’indépendance absolue du Christ (Michael Barrett)

Christ est infini dans son être. L’indépendance, le fait d’exister par soi-même, est une caractéristique essentielle de la divinité. Dieu n’a ni commencement ni fin. Il vit à jamais et ne doit son existence à personne. La vérité est que Dieu est. Le Nouveau Testament affirme de manière explicite que le Seigneur Jésus possède cette existence indépendante. Jean affirme sans détour : « En elle [la Parole, Jésus] était la vie » (Jean 1.4).

Au chapitre 5, des Juifs furieux se dressent contre Christ parce qu’il a guéri un homme le jour du sabbat. Le Seigneur leur répond qu’il agit ainsi en vertu de son intimité avec le Père, et même ces Juifs incrédules comprennent la portée de ses paroles. Si toutes ces choses sont réelles, l’identité de Jésus ne fait plus aucun doute. Ces chefs religieux savent qu’appeler Dieu son Père comme le fait Jésus revient à se faire l’égal de Dieu (Jean 5.18), et ils ont raison. Se défendant contre leurs accusations, Christ énonce une vérité qui prouve son existence indépendante : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5.26).

Jésus et le nom de l’alliance

Au cours d’une autre confrontation avec les Juifs incrédules, Jésus affirme qu’Abraham a tressailli de joie à la perspective de voir son jour. Cette déclaration conduit à un échange intéressant. Les Juifs répliquent : « Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ! » (Jean 8.57) La réponse stupéfiante de Jésus intensifie leur colère : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8.58). En employant cette expression, Jésus s’approprie sans ambiguïté le nom d’alliance de Yahvé, le seul Dieu vivant et vrai. C’est le nom que Dieu indique à Moïse lorsqu’il lui apparaît dans le buisson ardent : « Je suis celui qui suis » (Exode 3.14).

Pour comprendre la pleine portée de cette déclaration, il faut d’abord comprendre la théologie des noms dans l’Ancien Testament, une théologie extrêmement riche. Son analyse ne fait pas partie de notre sujet, mais une des choses essentielles que Dieu révèle à travers le nom Yahvé est qu’il existe de manière absolument indépendante. Il est certain qu’à la source de la haine qu’ils vouent à Jésus, les Juifs comprennent très bien les implications de sa théologie. En l’entendant s’attribuer le nom de Dieu, ils ramassent des pierres pour le tuer. Mais Christ s’échappe en passant au milieu de la foule en colère, une démonstration habile de l’indépendance de son être.

Jésus dans l’Apocalypse

Examinons un dernier passage pour étayer ce point. Dans le premier chapitre de l’Apocalypse, Jean décrit sa vision du Christ élevé dans la gloire. Au verset 8, l’alpha et l’oméga s’identifie comme étant « le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient. » La forme verbale et l’ordre de ces assertions méritent notre attention. Une traduction littérale, bien que plus lourde, permet peut-être de mieux en saisir le sens : « Celui qui est en train d’être, celui qui était, celui qui vient. » Cette déclaration se situe clairement en dehors de l’ordre chronologique, ce qui accentue le « présent » continuel de celui qui était déjà dans le même état et qui le sera encore dans l’avenir.

En d’autres termes, il « est » éternellement. « Était » et « sera » sont les deux corollaires nécessaires de cet état perpétuel. Le verset 18 révèle lui aussi qu’il possède la vie de manière indépendante : « Je suis… le vivant. J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. »

Entre deux affirmations où il déclare être vivant à jamais et n’avoir jamais cessé de vivre, survient une assertion plutôt inhabituelle. Jésus dit littéralement : « Je suis devenu un mort. » Il semble que cette formulation implique un acte contrôlé et volontaire. La mort ne s’est pas « saisie » de lui à son insu comme elle le fait pour chacun de nous. Il est entré dans cet état de son plein gré. La fin du verset révèle qu’il possède les clés (l’autorité) de tout le royaume des morts, une preuve supplémentaire de son existence indépendante.


Cet article est tiré du livre : Commençant par Moïse… de Michael Barrett