L’intelligence éprouvée (John MacArthur)

L’intelligence chrétienne devrait servir de dépôt à la vérité divine révélée. Elle ne devrait ni trembler, ni vaciller, ni se compromettre, ni se courber en face d’idées opposées ou de raisonnements apparemment supérieurs (2 Ti 1.7). L’origine de la vérité est en Dieu, pas en l’homme. C’est pourquoi les chrétiens devraient être les champions de la vérité dans un monde qui regorge de mensonges masqués et faussement présentés comme la vérité.

C’est Dieu qui a invité la nation d’Israël : « Venez et plaidons ! » (És 1.18.) La question mise sur le tapis était la repentance du péché et le salut (És 1.16-20). La même invitation s’étend à toute personne vivante. Mais Satan ne se privera pas de lui mettre des embûches.

En être averti, c’est pouvoir s’y préparer. Si l’engagement de nourrir des pensées chrétiennes honore Christ, il ne se fera pas sans rencontrer de l’opposition. Satan voudrait que les croyants pensent le contraire de la Parole de Dieu et agissent ensuite en désobéissant à sa volonté.

Un non-chrétien a l’intelligence aveuglée

Rappelons-nous qu’avant de devenir chrétien, tout être humain a l’intelligence aveuglée : « Le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence [des incroyants], afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Co 4.4). Même après le salut, Satan poursuit son déchaînement contre l’intelligence. C’est pourquoi Paul se faisait beaucoup de soucis pour l’Église de Corinthe : « De même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ » (2 Co 11.3). Ève avait permis à Satan de réfléchir à sa place, puis elle a réfléchi indépendamment de Dieu. Lorsque ses conclusions différaient de celles de Dieu, elle décida d’agir selon ses conclusions au lieu d’obéir au commandement de Dieu. C’est justement ce qu’est le péché (Ge 3.1-7).

Satan lance ses traits enflammés (Ép 6.16) en direction des pensées des croyants (2 Co 11.3), faisant de leur vie intellectuelle le champ de bataille spirituel à conquérir. L’Écriture regorge d’exemples de personnes qui ont succombé comme Ève (Genèse 3) et Pierre (Mt 16.13-23). D’autres, comme Job (Job 1.2-10) et Christ (Mt 4.1-11) sont sortis victorieux de la mêlée. Lorsque les chrétiens tombent, c’est très probablement parce qu’ils ont oublié de revêtir le casque du salut ou de dégainer l’épée de la vérité (Ép 6.17).

Paul prévient les chrétiens

En prévenant les croyants des combats incessants contre Satan et qui durent toute la vie, Paul évoque à deux reprises les ruses et manœuvres du diable. Il se sert de deux termes grecs différents, mais les deux ont un certain rapport avec les facultés rationnelles (2 Co 2.11 ; Ép 6.11). Comme personne n’est à l’abri de ces attaques, le chrétien a vraiment besoin d’entendre le puissant encouragement de Pierre : « C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pi 1.13, voir 3.15).

Jusqu’ici, nous nous sommes intéressés à la posture militaire préventive ou défensive quant à l’intelligence. La plus grande partie de l’Écriture est consacrée à la protection personnelle. Mais Paul indique aussi comment adopter une attitude intellectuelle offensive (2 Co 10.4,5). Ces « armes » offensives ont certainement trait à la Parole de Dieu maniée par l’esprit du chrétien dans le contexte de la confrontation entre les visions du monde. Dans ce cadre du combat intellectuel, les « forteresses » (10.4) désignent les « raisonnements » (10.5) et « toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu » (10.5). En d’autres termes, toute philosophie, vision du monde, apologétique ou autre doctrine qui mine, amoindrit, contredit ou cherche à supprimer la vision chrétienne du monde ou l’une de ses composantes doit être combattue de front selon un plan de bataille énergique et offensif. Dieu vise la destruction (le verbe « renverser » est utilisé deux fois dans 10.4 et 5) de ce qui n’est pas en accord avec l’enseignement clair de l’Écriture au sujet de Dieu et son ordre créé.

S’opposer aux doctrines contraires aux enseignements apostoliques

Dans le contexte historique de 2 Corinthiens, Paul s’oppose à toute doctrine introduite dans l’Église de Corinthe, sur n’importe quel sujet, qui s’écarte de son enseignement apostolique. Qu’elles aient été introduites par un incroyant ou un croyant, qu’elles aient eu pour origine des gens érudits ou sans instruction, qu’elles aient été largement acceptées ou non, toutes les pensées ou opinions qui ne contribuaient pas à une meilleure connaissance de Dieu devaient être jugées comme contraires à la connaissance de Dieu. C’est pourquoi elles devaient être combattues au niveau de la raison, de la pensée ou de l’intelligence et totalement éradiquées. Ainsi, dans notre contexte actuel, toutes les activités intellectuelles (lecture, émissions de radio ou de télévision, films, études supérieures et conversations occasionnelles) doivent être examinées à la loupe d’une théologie chrétienne de la vision du monde pour déterminer si elles sont les alliées de la vérité de l’Écriture ou ses ennemies dont il faut se méfier.


Cet article est tiré du livre : Théologie systématique de John MacArthur.