L’organisation dans l’Église (John MacArthur)

Quelqu’un a déjà dit que les chrétiens deviennent très peu chrétiens quand ils s’organisent. Cette remarque cristallise un côté du débat qui dure depuis longtemps sur la constitution de l’Église. Un extrême, affirmant la puissance de Christ dans son Église, serait d’accord avec cette opinion. Ses partisans sont d’avis que l’Église devrait rejeter toute organisation ou structure formelle et s’en remettre uniquement à l’Esprit. Rien de ce qui est organisé, insistent-ils, ne peut être de Dieu. Certains vont même jusqu’à rejeter le concept de membres dans une Église. Cependant, ce genre de modèle d’Église non organisée et peu structurée sous-estime la force de la chair et n’est pas conforme au caractère de Dieu (voir 1 Co 14.33s). En effet, toute la création reflète la nature hautement organisée de son Créateur. Ce modèle ne concorde pas non plus avec le sage enseignement du Nouveau Testament sur le fonctionnement de l’Église.

D’autres sont d’avis que l’Église devrait être structurée comme une gigantesque entreprise, munie d’organigrammes détaillés, de descriptions de postes, de conseils, de comités et de sous-comités. Ils espèrent que le Saint-Esprit opérera à l’intérieur du cadre rigide qu’ils ont élaboré. Ils rejettent toute proposition audacieuse et nouvelle parce que, disent-ils, « nous n’avons jamais procédé ainsi auparavant ». Ces gens-là ont tendance à sous-estimer la force de la nouvelle nature et la puissance de l’Esprit.

Or, les deux extrêmes ont tort : l’Église n’est ni une entreprise hautement organisée ni une commune peu structurée, mais un organisme. Elle est dotée à la fois d’une unité organique et d’un principe de vie opératoire, car tous ses membres sont reliés à la Tête vivante, le Seigneur Jésus-Christ. Cependant, de même que les organismes vivants ont besoin d’une structure et d’une organisation pour fonctionner, l’Église aussi en a besoin.

L’exemple de l’Église primitive

L’Église primitive a établi l’exemple d’un organisme vivant et interdépendant. L’unité et la puissance de l’Église lui ont donné un témoignage qui s’est répandu dans toute la ville de Jérusalem. Des multitudes de gens ont ainsi cru en Jésus-Christ. Aucune persécution ni opposition de la part des autorités juives ne pouvait arrêter la propagation de l’Évangile. L’amour qu’avaient les croyants les uns pour les autres, exprimé dans le partage des biens matériels, a eu un impact profond sur la communauté. En conséquence, même les incroyants avaient beaucoup de respect pour l’Église (5.13).

Avec la croissance explosive de l’Église est apparu le besoin d’une plus grande organisation. Elle était déjà quelque peu organisée. On connaissait (du moins au tout début) le nombre des convertis (2.41) et des membres (4.4). Quelqu’un devait donc en faire le dénombrement. Les croyants se réunissaient dans des endroits précis et à des heures précises. Ils se réunissaient également pour les repas dans des maisons. Les apôtres ramassaient de l’argent et des biens et les distribuaient à ceux qui étaient dans le besoin. On enrayait le péché. Toutes ces activités exigeaient également un certain niveau d’organisation. La structure de l’Église évoluait en fonction de sa vie et de sa croissance.

Cela illustre un principe important : l’organisation biblique de l’Église répond toujours à des besoins et à ce que l’Esprit est déjà en train de faire. Organiser un programme et s’attendre ensuite à ce que le Saint-Esprit y participe, c’est mettre la charrue avant les bœufs. Nous ne voulons pas essayer d’obliger l’Esprit à entrer dans notre moule. L’organisation n’est jamais une fin en soi ; c’est seulement un moyen de faciliter ce que le Seigneur fait dans son Église.


Cet article est tiré du livre : Actes, 1-12 – John MacArthur de John MacArthur