Marcher en nouveauté de vie (John MacArthur)

Que dirons‑nous donc ? Demeurerions‑nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions‑nous encore dans le péché ? Ignorez‑vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus‑Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit.

(Romains 6.1-10)

Au début de l’adolescence, John Newton a fui l’Angleterre pour se joindre à l’équipage d’un négrier. Quelques années plus tard, on l’a lui‑même donné pour esclave à la femme noire d’un marchand d’esclaves blancs en Afrique. Il s’est alors fait traiter avec cruauté, il a dû se nourrir des restes de la table de sa maîtresse et des ignames sauvages qu’il déterrait la nuit. Après s’être échappé, il a vécu parmi un groupe d’autochtones pendant un certain temps et a fini par devenir lui‑même capitaine de la marine marchande, menant la vie la plus impie et la plus immorale qu’il soit possible d’imaginer. Mais après sa conversion miraculeuse, en 1748, il est retourné en Angleterre, où il s’est mis à prêcher inlassablement l’Évangile avec altruisme dans la ville de Londres. Il nous a légué en héritage de nombreux cantiques, qui comptent encore parmi les plus chantés dans le monde, dont « Grâce infinie », de loin le mieux connu et le plus chéri d’entre tous. Il est donc devenu pasteur d’une Église d’Angleterre, dans le cimetière de laquelle se trouve encore aujourd’hui l’épitaphe que Newton s’est lui‑même composée (Out of the Depths : An Autobiography [Chicago : Moody, s. d.], p. 151) :


John Newton, ecclésiastique,
Ancien infidèle et libertin,
Serviteur d’esclaves en Afrique,
Qui, par la riche miséricorde de notre Seigneur et Sauveur, Jésus‑Christ,
A été gardé, rétabli et pardonné,
Et nommé pour prêcher la foi
Qu’il s’était employé pendant longtemps à détruire.
(Traduction libre)

Comment un tel homme, s’étant donné corps et âme à la débauche et proclamé l’ennemi de la foi, en est‑il venu à pouvoir dire avec Paul : « Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus‑Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde » (1 Ti 1.12,13) ?

Comment l’apôtre Paul a‑t‑il pu s’adresser aux croyants de Corinthe en tant que « ceux qui ont été sanctifiés en Jésus‑Christ, saints par vocation » (1 Co 1.2), pour ajouter ensuite à leur intention : « Ne savez‑vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques‑uns d’entre vous » (6.9‑11a, italiques pour souligner). À cela, Paul répond d’ailleurs lui‑même sur‑le‑champ, en leur rappelant qu’ils ont « été justifiés au nom du Seigneur Jésus‑Christ, et par l’Esprit de notre Dieu » (v. 11b).

Paul entame un nouveau développement dans son enseignement sur le salut et sur l’effet pratique de ce dernier sur ceux qui sont sauvés. Après avoir longuement parlé du péché de l’homme et de sa rédemption en Christ, Paul aborde maintenant le sujet de la sainteté du croyant, à savoir la vie de justice que Dieu exige de ses enfants et leur procure, la vie d’obéissance à sa Parole qu’ils doivent mener par la puissance de son Esprit.

Dans la lettre qu’il enverra aux Églises de Galatie, Paul résumera brièvement et merveilleusement bien le principe divin par lequel il est possible d’avoir une vie et un mode de vie transformés : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui‑même pour moi » (Ga 2.20).

La vie du croyant doit donc être transformée et il doit marcher « en nouveauté de vie » (Ro 6.4).


Cet article est tiré du livre : Marcher avec Christ de John MacArthur.